Viande de laboratoire : Gilles Luneau interviewe Aleph Farms (Israël) dans "Steak Barbare", sortie le 20 février

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Le 20 février prochain un livre au titre évocateur « Steak Barbare » du journaliste d’investigation Gilles Luneau, sortira aux éditions de L’Aube. « Cet ouvrage est le fruit d’une longue enquête, aux Etats-Unis et en Europe, où j’ai découvert que les financeurs des activistes végans sont aussi ceux des entreprises produisant des substituts industriels à la viande. Les ersatz de viande à base de protéines végétales sont déjà sur le marché mondial et la « viande » issue de la culture de cellules souches est annoncée commercialement sous les deux ans à venir. Laitage sans lait, omelette sans œuf, steak sans viande… L’empire du faux menace le monde naturel et la civilisation humaine née de, sur et avec l’agriculture », explique Gilles Luneau.

L’enquête dévoile les liens et réseaux où se côtoient et s’épaulent milliardaires du numérique, scientifiques, fondations altruistes, start-upeurs, biohackers et transhumanistes. Le livre leur donne la parole.

Didier Toubia
Didier Toubia

Israël Science Info note que : « Entre autres, Gilles Luneau a interviewé le franco-israélien Didier Toubia, PDG de la start-up Alpeh Farms, spécialisée dans la viande in vitro, première au monde à avoir créé un steak à partir de cellules-souches. Située en banlieue de Tel-Aviv, cette jeune société a été fortement médiatisée ces derniers mois, dans Les Echos. La viande Aleph Farms se présente sous la forme d’une pièce de cinq millimètres d’épaisseur avec une chair brune et caramélisée. Cette lamelle de « bœuf » produite en laboratoire a l’odeur  de la viande ». Aleph Farms a réussi à faire interagir quatre types de cellules : fibres musculaires, vaisseaux sanguins, tissus adipeux et conjonctif, pour recréer un tissu semblable à celui d’un animal. « Cette nouvelle option dans l’industrie de la viande ne s’adressera pas aux mêmes consommateurs ni aux mêmes modes de vie », précise Didier Toubia.

Une rupture fondamentale

Tout au long de son enquête, Gilles Luneau a constaté qu’il ne s’agissait pas d’une simple mode. Loin de l’anecdote, l’importance des investissements en faveur de ces alternatives à l’élevage témoigne d’un mouvement qui introduit une rupture fondamentale dans la manière de se nourrir et, au-delà, une rupture de notre relation à la nature et au monde en général. Rupture avec 10000 ans de domestication et de compagnonnage avec les animaux d’élevage. Rupture avec les paysages sculptés par l’agriculture. Rupture du lien entre le champ et l’assiette, du lien entre nourriture et nature, au profit d’un lien au laboratoire et à l’usine. Cela change considérablement les représentations du monde et influe sur la construction des identités.

« Tandis que l’activisme végan se charge de dégoûter les gens de manger de la viande, le lobbying pour l’acceptation légale de ses produits artificiels s’exerce déjà dans les couloirs des parlements nationaux et du parlement européen. Mon enquête révèle les sommes d’argent public déjà allouées à ces laboratoires et entreprises au nom de l’innovation. Mon livre va à la rencontre de scientifiques, agronomes, sociologue, philosophe pour réfléchir et résister à ce qui relève d’une tentative d’anéantissement de la civilisation de l’homo sapiens », dénonce Gilles Luneau.

Steak Barbare de Gilles LUNEAU – Éditions de l’Aube /Fondation Jean Jaurès

368 pages, 23 euros – en librairie le 20 février[:]