Antibiorésistance : rapport alarmant de l’OCDE. La recherche israélienne avance à grands pas !

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Les infections résistantes aux traitements antibiotiques pourraient tuer près de 2,4 millions de personnes en Europe, en Amérique du Nord et en Australie entre 2015 et 2050, si l’on ne redouble pas d’efforts pour enrayer l’antibiorésistance. Pourtant, trois décès sur quatre dus à ces infections pourraient être évités à l’aide de mesures simples, telles que des incitations à se laver les mains et un emploi plus raisonné des antibiotiques, et qui ne coûteraient pas plus de 2 dollars US par personne et par an. Investir à court terme pour contrer l’antibiorésistance permettrait de sauver des vies et de réaliser des économies sur le long terme.

Articles sur les avancées spectaculaires des chercheurs israéliens dans ce domaine, Université de Tel Aviv, Technion, Weizmann… :

Alerte ONU – OMS sur l’antibiorésistance. Des chercheurs israéliens ont trouvé la parade

Antibiorésistance, le combat de Michèle Rivasi (EELV) : l’Université de Tel Aviv a trouvé la parade à l’apocalypse des antibiotiques

10 innovations israéliennes pour battre les super-bactéries

Université de Tel-Aviv : changer l’ADN des bactéries pathogènes pour restaurer leur sensibilité aux antibiotiques

Pour éloigner l’une des principales menaces qui pèse sur la médecine moderne, l’OCDE préconise une stratégie de lutte en cinq points  : encourager une meilleure hygiène, mettre fin à la surprescription d’antibiotiques, administrer aux patients des tests de diagnostic rapide pour déterminer s’ils sont atteints d’infections virales ou bactériennes, reporter la prescription d’antibiotiques et organiser des campagnes de sensibilisation dans les médias. Une panoplie de mesures consistant à renforcer l’hygiène en milieu hospitalier et à réduire la surprescription d’antibiotiques, au moyen de programmes de gestion de l’utilisation des antibiotiques, de campagnes médiatiques et de la promotion de l’emploi en médecine générale de tests permettant de déterminer si une infection est d’origine virale ou bactérienne, permettrait de sauver jusqu’à 1,6 million de vies d’ici 2050 dans les 33 pays couverts par l’analyse de l’OCDE. Les investissements consacrés à ces mesures seraient amortis en une année et aboutiraient à l’économie de de 4.8 milliards dollars par an.

Le défi de la résistance croissante aux médicaments antimicrobiens

L’augmentation des taux de résistance aux antibiotiques – c’est-à-dire la capacité des bactéries à résister aux traitements antibiotiques – risque de s’aggraver dans les pays de l’OCDE et de l’UE28[i] si les gouvernements ne réagissent pas de manière plus déterminée à une menace, qui met tout particulièrement en danger les nourrissons et les personnes âgées. Une simple coupure au doigt en faisant la cuisine, une intervention chirurgicale bénigne ou une pneumonie pourraient en effet devenir mortelles.

L’antibiorésistance résulte principalement de l’emploi inapproprié des médicaments antimicrobiens en médecine humaine, dans l’agriculture et dans l’élevage, ainsi que de la contamination de l’environnement. Ce rapport met l’accent sur la lutte contre la l’antibiorésistance dans le secteur de la santé humaine. Cependant, les actions visant à promouvoir un usage raisonné des antibiotiques et à prévenir la propagation des infections existantes chez l’homme devraient avoir lieu en parallèle d’interventions similaires dans d’autres secteurs, dans d’un cadre fondé sur le principe d’« une seule santé ».

Les complications engendrées par l’antibiorésistance pourraient coûter en moyenne jusqu’à 3,5 milliards dollars par an dans les 33 pays considérés si rien n’est fait pour intensifier la lutte contre les « superbactéries ».

D’après les calculs effectués avec le nouveau modèle de l’OCDE, si les taux de résistance aux antimicrobiens évoluent conformément aux projections, 2,4 millions de personnes pourraient perdre la vie en Europe, en Amérique du Nord et en Australie entre 2015 et 2050, et parmi elles, les populations d’Europe du Sud seront particulièrement touchées. Les projections du modelé prévoient que l’Italie, la Grèce et le Portugal auront les taux de mortalité due à l’antibiorésistance les plus élevés parmi les pays de l’OCDE. Les États-Unis, l’Italie et la France affichent quant à eux le plus grand nombre décès en termes absolus – avec rien qu’aux États-Unis, près de 30 000 décès par an dus à l’antibiorésistance.

Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, la résistance aux antimicrobiens est déjà élevée et devrait progresser plus vite que dans les pays de l’OCDE. Ainsi, en Indonésie, au Brésil et en Fédération de Russie, entre 40 et 60 % des infections sont déjà résistantes, contre 17 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. D’ici 2030, les taux d’antibiorésistance devraient croître entre quatre et sept fois plus vite dans ces pays que dans les pays de l’OCDE. Dans des systèmes de soins de santé déjà affaiblis par les restrictions budgétaires, des taux de résistance aussi élevés préparent le terrain pour des pertes considérables de vies humaines, qui se concentreront parmi les nouveau-nés, les très jeunes enfants et les personnes âgées.

La médecine moderne a impérativement besoin d’antibiotiques efficaces. Par exemple, chez les patients cancéreux sous chimiothérapie ou ceux ayant reçus une greffe, les antibiotiques sont essentiels pour prévenir les infections et les complications. L’antibiorésistance croissante, résultat d’un demi-siècle de sur prescription d’antibiotiques, fait craindre que les hôpitaux soient un jour à court de solutions pour sauver des vies, particulièrement au regard de l’augmentation de la résistance aux antibiotiques prescrits en première, deuxième et troisième intentions.

Les bactéries résistantes à des antibiotiques spécifiques sont responsables de presque une infection sur cinq dans les pays de l’OCDE et de l’UE28. Si l’on n’agit pas, la résistance continuera à augmenter.

Les taux de résistance de huit combinaisons  jugées prioritaires[ii] sont passés de 14 % en 2005 à 17 % en 2015 dans les pays de l’OCDE, avec des différences importantes entre pays :

  • Les taux de résistance moyens en Turquie, en Corée et en Grèce (environ 35 %) étaient sept fois plus élevés qu’en Islande, aux Pays-Bas et en Norvège, les pays aux taux les plus bas (environ 5 %).
  • Pour certaines combinaisons bactérie/antibiotique, une infection sur quatre seulement était causée par une bactérie sensible (c’est-à-dire non résistante) aux traitements médicamenteux dans certains pays de l’OCDE.
  • Hors de la zone OCDE, en 2015 les taux de résistance de ces mêmes huit combinaisons bactérie/antibiotique étaient, à 29%, presque deux fois plus élevés. En Inde, en République populaire de Chine et en Fédération de Russie, les taux de résistances dépassaient 42 %.

D’après les projections établies par l’OCDE, les taux de résistance pour les huit combinaisons bactérie/antibiotique pourraient passer de 17 % en 2015 à 18 % en 2030 dans les pays de l’OCDE.

Bien que les projections tablent sur une régression de la résistance moyenne au Canada, au Japon et au Mexique, aucun pays ne devrait parvenir à faire reculer la résistance pour les huit combinaisons antibiotique/bactérie. Au contraire, dans certains pays comme le Danemark, l’Islande, le Luxembourg et la Slovénie, l’antibiorésistance pourrait s’accroître pour chacune des huit combinaisons.

La croissance moyenne de la résistance semble certes ralentir, mais les motifs d’inquiétude ne manquent pas. Dans la zone OCDE, la résistance aux antibiotiques prescrits en deuxième ou troisième intention, qui constituent le dernier rempart face aux infections, devrait être supérieure de 70 % en 2030 par rapport aux niveaux relevés en 2005. Dans les pays de l’UE28, la résistance aux traitements prescrits en troisième intention doublera durant la même période. La résistance aux traitements de deuxième intention, tels que les céphalosporines et les fluoroquinolones de troisième génération, devrait augmenter dans la majorité des pays, ce qui entraînera une hausse de la consommation de carbapénèmes et risque par conséquent de renforcer la résistance à ces dernières. Dans certains pays, une résistance aux traitements de dernière intention – les polymyxines – commence à apparaitre, ce qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques. La croissance de la résistance des micro-organismes particulièrement difficiles à éliminer, tels que les entérocoques et Pseudomonas aeruginosa, est également préoccupante.

Enorme impact sur la santé publique et les budgets de la santé

S’il est vrai que la l’antibiorésistance pourrait menacer directement la vie de plus de deux millions de personnes en Europe, en Amérique du Nord et en Australie à l’horizon 2050, les « superbactéries »  risquent aussi d’affecter grandement la qualité de vie des individus.

L’impact sur la qualité de vie, mesuré en DALY (Disability-Adjusted Life Years, ou année de vie ajustée sur l’incapacité), sera encore plus important. La région la plus touchée serait l’Europe du Sud (l’Italie, la Grèce et le Portugal en particulier). En Italie, par exemple, jusqu’à une personne sur 205 pourrait perdre une année de vie en bonne santé à cause de la résistance aux antimicrobiens.

Encore une fois les enfants et les personnes âgées sont les plus vulnérables. La probabilité de contracter une infection résistante est considérablement plus élevée parmi les enfants âgés de moins d’un an et les adultes de de 70 ans et plus. Les hommes sont également plus susceptibles de contracter une infection résistante que les femmes.

La prolifération des « superbactéries » aurait aussi un impact important sur les budgets de santé.

Selon le modèle de l’OCDE, les complications dues à l’antibiorésistance devraient coûter aux 33 pays de l’OCDE et de l’UE28 analysés en moyenne jusqu’à 3,5 milliards dollars (dollar américain corrigé des différences de prix entre pays et exprimé en parité de pouvoir d’achat (PPA) chaque année entre 2015 et 2050.

Ce chiffre correspond à 10 % du coût des soins de santé induits par les maladies transmissibles, ou encore à 2,4 dollars PPA par habitant et par an en moyenne. L’estimation est de, respectivement, 6,2 et 6,6 dollars PPA par habitant en Italie et aux États-Unis.

Des solutions existent

La résistance croissante aux traitements prescrits en deuxième ou troisième intention est extrêmement préoccupante car, concrètement, cela signifie que nous sommes en train d’épuiser les solutions offertes par l’arsenal de traitements antibiotiques dont l’humanité dispose.

Les pouvoirs publics peuvent néanmoins contrer ce problème en adoptant une stratégie cohérente s’articulant autour de cinq types de solutions abordables. Le modèle de l’OCDE a été utilisé pour déterminer les moyens les plus avantageux de lutter contre la résistance aux antimicrobiens dans 33 pays de l’OCDE et de l’UE28. L’éventail de mesures évalué était conforme au Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces solutions, qui assurent une utilisation optimale des ressources, peuvent faire largement baisser les coûts sanitaire et économiques de l’antibioresistance.

  • La première intervention consisterait à améliorer l’hygiène dans les structures de soins, notamment en insistant sur le lavage des mains et en renforçant l’hygiène en milieu hospitalier.
  • La deuxième consisterait à introduire des programmes de gestion de l’utilisation des médicaments antimicrobiens encourageant un emploi plus raisonné des antibiotiques, afin de mettre un terme à plusieurs décennies de surprescription.
  • La troisième solution serait d’encourager l’emploi de tests de diagnostic rapide permettant de déterminer si une infection est d’origine virale ou bactérienne.
  • La quatrième serait de reporter la prescription des traitements.
  • La cinquième consisterait à mener des campagnes de sensibilisation auprès du grand public.

Les investissements dans ces mesures pourraient être amortis en seulement une année et généreraient ensuite une économie d’environ 1,5 dollars par dollar investi.

Des mesures simples, comme la sensibilisation au lavage des mains et l’amélioration de l’hygiène dans les structures de soins, diviseraient par plus de deux le risque de décès et réduiraient la charge sanitaire associée à l’antibiorésistance (mesurée en DALY) d’environ 40 % en comparaison par rapport à un scénario où les 33 pays inclus dans l’analyse n’adoptent aucune mesure particulière.

Des programmes de gestion de l’utilisation des médicaments antimicrobiens encourageant un emploi plus raisonné des antibiotiques seraient également très efficaces, avec des résultats similaires à ceux découlant de l’amélioration de l’hygiène. Les autres mesures de lutte contre l’antibioresistance en dehors du milieu hospitalier – report des prescriptions, emploi de tests de diagnostic rapide pour ne plus avoir à deviner si une infection est virale ou bactérienne, et organisation de campagnes médiatiques – auraient un impact plus limité sur la santé mais demeurent un moyen important de lutter contre un phénomène complexe et aux dimensions multiples.

Ces interventions sont toutes à la portée financière des pays de l’OCDE, voire de certains pays à revenu plus faible.

  • Le coût des campagnes médiatiques, du report des prescriptions et de l’amélioration de l’hygiène des mains serait compris entre 0,3 et 2,7 dollars PPA par habitant dans de nombreux pays de l’OCDE.
  • Les interventions relativement peu onéreuses, telles que l’amélioration de l’hygiène des mains et la mise en place de campagnes médiatiques, sont également abordables pour des pays à revenu plus faible.
  • D’autres interventions requièrent davantage de ressources et peuvent coûter jusqu’à plusieurs centaines de dollar par patient hospitalisé ; c’est le cas par exemple des mesures d’amélioration de l’hygiène dans les structures de soins.

D’après le modèle de l’OCDE, le report des prescriptions, l’amélioration de l’hygiène des mains et la plupart des programmes de gestion de l’utilisation des médicaments antimicrobiens généreraient des économies de soins supérieures aux coûts de mise en œuvre de ces interventions. Elles représentent donc des investissements rentables et font partie à ce titre des moyens les plus avantageux pour lutter contre l’antibiorésistance. De plus, si ces interventions sont mises en œuvre conjointement dans le cadre d’une stratégie globale cohérente, leur impact sera renforcé.

Dans son analyse, l’OCDE a examiné trois panoplies d’interventions.

  • La première est ciblée sur le milieu hospitalier (amélioration de l’hygiène des mains, programmes de gestion de l’utilisation des médicaments antimicrobiens et optimisation de l’hygiène du milieu dans les structures de soins).
  • La deuxième regroupe des actions ciblées sur le grand public (report des prescriptions, campagnes médiatiques et emploi de tests de diagnostic rapide).
  • La troisième est une combinaison de différents types d’intervention (programmes de gestion de l’utilisation des antimicrobiens, amélioration de l’hygiène du milieu, campagnes médiatiques et emploi de tests de diagnostic rapide).

Ces combinaisons d’interventions réduiraient la charge de morbidité associée à l’antibiorésistance de 85 %, 23 % et 73 % respectivement, et généreraient des économies de 4,1, 0,9 et 3 dollars PPA par habitant et par an. La mise en place de ces intervention protégeraient plusieurs millions de personnes contre les complications et les problèmes de santé liés à l’antibiorésistance.

Principaux résultats

  • En 2015, environ 17 % des infections contractées dans les pays de l’OCDE étaient provoquées par des bactéries antibiorésistantes. Dans quatre pays, un tiers des infections étaient résistantes aux antibiotiques. Dans certains pays du G20 dont la Chine, l’Inde et la Fédération de Russie, plus de 40 % des infections sont dues à des bactéries qui présentent une résistance à certains antibiotiques.
  • L’antibiorésistantes pourrait tuer environ 2,4 millions de personnes en Europe, en Amérique du Nord et en Australie entre 2015 et 2050.
  • Entre 2015 et 2050, elle coûterait aux services de santé des 33 pays considérés environ 3,5 milliards de dollar PPA par an. Cela correspondant en moyenne à 2,4 dollar PPA par habitant, l’équivalent de 10 % du budget alloué au traitement des maladies transmissibles.
  • En l’absence d’interventions de santé publique efficaces, les taux de résistance aux antibiotiques continueront d’augmenter. La résistance aux antibiotiques délivrés en deuxième ou troisième intention devrait connaître la plus forte progression à l’échelle de l’OCDE, avec des projections de taux de résistance pour 2030 supérieurs de 70 % aux taux relevés en 2005. Dans les pays de l’UE28, la résistance aux traitements prescrits en troisième intention devrait doubler sur la même période.
  • Une stratégie de lutte contre l’antibiorésistance en cinq points – promouvoir une meilleure hygiène, mettre fin à la surprescription d’antibiotiques, administrer des tests de diagnostic rapide pour déterminer si une infection est d’origine virale ou bactérienne, reporter la prescription d’antibiotiques et organiser des campagnes de sensibilisation dans les médias – est cruciale pour endiguer la prolifération des « superbactéries ».
  • Des mesures de sensibilisation pour encourager le lavage des mains et l’amélioration de l’hygiène en milieu hospitalier et les programmes de gestion de l’utilisation des médicaments antimicrobiens visant à réduire la sur prescription d’antibiotiques pourraient sauver entre 35 000 et 38 000 vies par an dans les 33 pays couverts par l’analyse.
  • Des campagnes médiatiques, le report des prescriptions et l’emploi de tests de diagnostic rapide auraient également un impact positif, quoique plus restreint, sur la santé.
  • Les coûts de mise en place des politiques de santé publique envisagées pour lutter contre l’antibiorésistance sont faibles. Ils varient entre 0.3 dollar PPA par habitant (pour les campagnes médiatiques) et quelques centaines de dollars PPA par patient hospitalisé (pour les interventions d’amélioration de l’hygiène dans les structures de soins).
  • Toutes les interventions évaluées peuvent être considérées comme efficiente pour lutter contre l’antibiorésistance dans les pays étudiés, en raison de leurs effets bénéfique sur la santé publique, le faible coût de leur mise en œuvre et de leur excellent rapport coût-efficacité. Les économies générées par le report des prescriptions, l’amélioration de l’hygiène des mains et la plupart des programmes de gestion de l’utilisation des médicaments antimicrobiens dépassent les coûts de mise en œuvre.
  • Une panoplie de mesures axées sur les hôpitaux, une autre visant le grand public et un train de mesures mixtes permettraient d’éviter environ 1,3 million, 0,4 million et 1,1 million de DALYs et de sauver chaque année la vie, 55 000, 14 000 et 47 000 années, respectivement, dans les 33 pays considérés. La panoplie de mesures en milieu hospitalier entraînerait en moyenne une économie nette (c’est-à-dire après déduction du coût de mise en œuvre de chaque mesure) de 4,1 dollars PPA par an, par habitant, dans les 33 pays couverts. Les interventions visant le grand public généreraient également une économie annuelle moyenne d’environ 0,9 dollars PPA par habitant dans les 33 pays. Enfin, l’approche mixte coûterait environ 2 dollars PPA par habitant et par an, ce qui résulterait sur une économie nette moyenne de l’ordre de 3 USD à PPA par habitant et par an.

[i] Les pays membres de l’OCDE et les pays de l’UE28 couverts par l’analyse sont : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Bulgarie, Canada, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie et Suède.

[ii] Les huit combinaisons sur lesquelles portait l’analyse : Escherichia coli résistant aux céphalosporines de troisième génération, Escherichia coli résistant aux fluoroquinolones, pneumocoque résistant à la pénicilline, staphylocoque doré résistant à la méticilline, Klebsiella pneumoniae résistant aux carbapénèmes, Klebsiella pneumoniae résistant aux céphalosporines de troisième génération, Pseudomonas aeruginosa résistant aux carbapénèmes, et Enterococcus facealis et Enterococcus faecium résistants à la vancomycine.

[:en]

Around 2.4 million people could die in Europe, North America and Australia between
2015-2050 due to superbug infections unless more is done to stem antibiotic resistance. However, three out of four deaths from superbug infections could be averted by spending just USD 2 per person a year on measures as simple as handwashing and more prudent prescription of antibiotics. A short-term investment to stem the superbug tide would save lives and money in the long-run.

A five-pronged assault on antimicrobial resistance — by promoting better hygiene, ending over-prescription of antibiotics, rapid testing for patients to determine whether they have viral or bacterial infections, delays in prescribing antibiotics and mass media campaigns – could counter one of the biggest threats to modern medicine. A package of policies to promote hospital hygiene and policies to reduce over-prescription of antibiotics, including stewardship programmes, mass media campaigns and use of tests in general practice to detect whether an infection is bacterial or viral could save up to 1.6 million lives by 2050 across the 33 countries included in the OECD analysis. The investment in these policies would pay for itself within a year, and end up by saving 4.8 billions of dollars per year.

The challenge of growing resistance
Rising rates of Antimicrobial resistance (AMR) – the ability of bacteria to resist
antimicrobials – will become a growing concern across the OECD and EU28 countries1 unless governments embrace a more robust response to the threat, with babies and the elderly most at risk. Even small cuts in the kitchen, minor surgery or diseases like pneumonia could become life threatening.
AMR is primarily driven by inappropriate use of antimicrobials, including antibiotics, in human health, agriculture and livestock production and by contamination of the environment. The main focus of this report is tackling AMR in the human health sector.
However, actions to promote prudent use of antimicrobials and to prevent the spread of existing infections in humans should be combined with similar actions in other sectors, in a truly “One Health” framework.
Dealing with AMR complications could cost up to USD 3.5 billion a year on average across the 33 countries included in the analysis, unless countries step up their fight against superbugs.
Of the 2.4 million people who could die in Europe, North America and Australia between 2015-2050, according to calculations from the new OECD model, if AMR rates follow the projected trend, southern Europe will be particularly affected. Italy, Greece and Portugal are forecast to top the list of OECD countries with the highest mortality rates from AMR while the United States, Italy and France would have the highest absolute death rates with almost 30 000 AMR deaths a year forecast in the United States alone.

In low and middle-income countries, resistance is already high and AMR is projected to
grow more rapidly than in OECD countries. For example, in Indonesia, Brazil and the
Russian Federation, between 40% and 60% of infections are already resistant, compared to an average of 17% in OECD countries. In the same countries, growth of AMR rates is forecast to be 4 to 7 times faster than growth in OECD countries between now and 2030.
Such high resistance rates in health care systems, which are already weakened by
constrained budgets, will create the conditions for an enormous death toll that will be
mainly borne by new-borns, very young children and the elderly population.
Effective antibiotics are vital to modern medicine. Patients undergoing chemotherapy or
transplants, for example, rely on antibiotics to prevent infections and complications. But
growing antimicrobial resistance after half a century of over-prescription of antibiotics is
raising concern that hospitals will run out of options to save lives, particularly with
resistance to all three lines of antibiotics set to increase.
Bacteria resistant to specific antibiotics cause almost one in five infections in OECD and EU28 countries. Resistance will grow further unless action is taken.
While resistance proportions for eight high-priority antibiotic-bacterium combinations2
increased from 14% in 2005 to 17% in 2015 across OECD countries, there were
pronounced differences between countries:
· The average resistance proportions in Turkey, Korea and Greece (about 35%)
were seven times higher than in Iceland, Netherlands and Norway, the countries
with the lowest proportions (about 5%).
· For some antibiotic-bacterium combinations, as little as one in every four
infections was caused by bacteria susceptible (i.e. not resistant) to drug treatment
in certain OECD countries.
· Outside OECD countries, resistance proportions in 2015 were nearly double,
29%, across the same eight antibiotic-bacterium combinations, but could be above
42% in India, the People’s Republic of China and the Russian Federation.
The projections produced by the OECD suggest that resistance proportions for eight
antibiotic-bacterium combinations could increase from 17% in 2015 to 18% in 2030
across OECD countries.

Despite projected reductions in average resistance in Canada, Japan and Mexico, no
single country is projected to reduce resistance for all eight antibiotic-bacterium
combinations. Rather, some countries including Denmark, Iceland, Luxembourg and
Slovenia, could see resistance increase in all eight antibiotic-bacterium combinations.
Average resistance growth seems to be slowing down, but there are serious causes for
concern. Across the OECD, resistance to second and third-line antibiotics – which present the final line of defence to prevent infections – is expected to be 70% higher in 2030, compared to AMR rates in 2005. Across EU28 countries, resistance to third-line
treatments will double in the same period. Resistance to second-line treatments, such as third-generation cephalosporins and fluoroquinolones, is expected to increase in a
majority of countries, leading to greater consumption of carbapenems, and potentially
promoting carbapenem resistance. In some countries, resistance to the last line of
treatment – polymyxins – is already emerging with potentially catastrophic consequences.

Growth in resistance among difficult-to-treat microorganisms, like Enterococci and
Pseudomonas aeruginosa, is also worrisome.

AMR will have an enormous impact on population health and healthcare budgets
While more than two million lives would be at risk due to AMR in Europe, North
America and Australia by 2050, superbugs could also have significant impact on the
quality of people’s lives.
The impact on quality of life, measured through disability-adjusted life years (DALYs),
will be even larger. Southern Europe (Italy, Greece and Portugal in particular) would be
the most affected. In the case of Italy, for example, up to one person in every 205 would lose one year of life in good health due to AMR.
Children and the elderly are most vulnerable. The probability of developing a resistant
infection is significantly higher for children up to 12 months of age and among adults
aged 70 and above. Men are also more likely to develop resistant infections than women.
The unchecked rise of superbugs would also significantly dent healthcare budgets.
Every year between 2015 and 2050, up to USD 3.5 billion (adjusted for differences in
prices across countries, expressed as purchasing power parities or PPPs) is expected to be spent on average between 2015-2050 on AMR-related complications across 33 OECD and EU28 countries, according to calculations from the OECD model.
That corresponds to 10% of health care costs caused by communicable diseases, or to
about USD PPP 2.4 per capita per year on average, with about USD PPP 6.2-6.6 per
capita in Italy and the United States.
Policy solutions exist
The growing resistance to the second and third line of treatment is an extremely worrying scenario, as it means that, de facto, we are exhausting our antibiotics armoury.
However, governments could counter the problem with five main types of affordable
solutions as part of a coherent package. The OECD model was used to identify “best
buys” to tackle AMR in 33 OECD and EU28 countries. The set of policies assessed were aligned with the World Health Organization’s (WHO) global action plan on AMR.
Offering value for money, these “best buys” could significantly diminish the personal and economic cost of AMR.
· The first intervention would be to improve hygiene in healthcare facilities,
including promotion of handwashing and better hospital hygiene.
· The second would be stewardship programmes promoting more prudent use of
antibiotics to end decades of over-prescription.
· The third would be the use of rapid diagnostic tests to detect whether an infection
is bacterial or viral.
· The fourth solution would be delayed prescription.
· The fifth would be public awareness campaigns.
Investment in these measures could pay for themselves within just one year and produce savings of about USD 1.5 for every dollar invested thereafter.
Simple measures, such as promoting hand washing and better hygiene in healthcare – facilities more than halve the risk of death and decrease the health burden of AMR -measured in DALYs – by about 40%, compared to a scenario in which no policy is in
place in the 33 countries included in the study.
Promoting more prudent use of antibiotics through stewardship programmes is also
particularly effective, producing similar results to hygiene improvements. Other
interventions designed to tackle AMR outside hospitals such as delayed prescriptions, the use of rapid diagnostic tests to stop guessing if an infection is viral and bacterial and mass media campaigns would have a more limited impact on health but remain important polices to address a multifaceted and complex phenomenon.
All these interventions are affordable for OECD countries and, in some cases, for
countries at lower level of income.
· Mass media campaigns, delayed prescriptions and improved hand hygiene cost from
as little as USD PPP 0.3 up to USD PPP 2.7 per capita in many OECD countries.
· Interventions that are not particularly expensive, such as improved hand hygiene and
mass media campaigns are also affordable in countries at lower level of income.
· More resource-intense interventions can cost up to a few hundred USD PPP per
hospitalised patient, as in the case of actions to improve hygiene in health facilities.
Delayed prescriptions, improved hand hygiene and most stewardship programmes
generate health care savings that are higher than the implementation cost of the
intervention, according to the OECD model. They are therefore all cost-effective ‘best
buy’ investments to tackle AMR. What is more, if they are implemented together, by
combining policies into a coherent strategy, produce an even bigger impact.
The OECD analysis considered three main packages of interventions.
· The first, for hospitals (including improved hand hygiene, stewardship
programmes and enhanced environmental hygiene in health care settings).
· The second one consisting of community actions (including delayed prescriptions,
mass media campaigns and use of rapid diagnostic tests).
· The third one consists of a mixed intervention package (including stewardship
programmes, enhanced environmental hygiene, mass media campaigns, and use
of rapid diagnostic tests).
These packages would reduce the burden of disease from AMR by, respectively, 85%,
23% and 73%, while producing savings of USD PPP 4.1, 0.9 and 3 per capita per year.
In practice, this would mean millions of people in these countries would avoid AMRrelated
complications and health problems.
Key findings
· In 2015, about 17% of infections in OECD countries were due to bacteria resistant
to antibiotics. But in four countries, more than one-third were resistant to
antibiotics. In some G20 countries, including China, India and the Russian
Federation, more than 40% of infections are due to bacteria resistant to some
antibiotics.
· Around 2.4 million individuals could die in Europe, North America and Australia
between 2015 and 2050 due to AMR.

· Between 2015 and 2050, AMR would cost about USD PPP 3.5 billion per year to the healthcare services of the 33 countries included in the analysis. This would correspond to USD PPP 2.4 per capita or, roughly, about 10% of the healthcare budget devoted to communicable diseases.
· If no effective public health action is put in place, AMR rates will grow further. Resistance to second and third-line antibiotics is forecast to grow the most, with AMR rates in 2030 projected to be 70% higher than in 2005 in OECD countries. In EU28, resistance to third-line antibiotics is forecast to double in the same period.
· A five-pronged assault on antimicrobial resistance — by promoting better hygiene, ending over-prescription of antibiotics, rapid testing for patients to determine whether they have viral or bacterial infections, delays in prescribing antibiotics and mass media campaigns – is vital to stem the superbug tide.
· Policies to promote handwashing, hospital hygiene and stewardship programmes to reduce over-prescription of antibiotics could save between 35 000 to 38 000 lives per year across the 33 countries included in the analysis.
· Mass media campaigns, delayed prescriptions and the use of rapid diagnostic tests also produce a positive health impact, albeit more limited.
· Public health actions to tackle AMR are affordable. Implementing such policies varies from as little as USD PPP 0.3 per capita for mass media campaigns to a few hundred USD PPP per hospitalised patient in the case of enhanced hygiene in healthcare.
· All the assessed interventions are “best buys” to tackle AMR in the assessed countries given their high impact on population health, affordability to implement, and excellent cost-effectiveness ratio. Savings from delayed
prescriptions, improved hand hygiene and, in most cases, from stewardship
programmes exceed the cost of implementation.
· A package comprising hospital interventions; one consisting of community
actions and a mixed intervention package would respectively avert around 1.3 million, 0.4 million and 1.1 million DALYs and 55 000, 14 000, and 47 000 life years saved across the 33 countries included. The hospital-based package would result in an annual average net saving (i.e. after accounting for the implementation cost of each intervention) of USD PPP 4.1 per capita across the 33 included countries. Community-based interventions would also result in an average annual saving of around USD PPP 0.9 per capita across the 33 included countries. The mixed policy approach would cost about USD PPP 2 per capita per year leading to an average net saving of around USD PPP 3 per capita per year.

Notes
1 The OECD and EU28 countries included in the analysis are: Australia, Austria, Belgium,
Bulgaria, Canada, Croatia, Cyprus, Czech Republic, Denmark, Estonia, Finland, France, Germany, Greece, Hungary, Iceland, Ireland, Italy, Latvia, Lithuania, Luxembourg, Malta, Netherland, Norway, Poland, Portugal, Romania, Slovakia, Slovenia, Spain, Sweden, United Kingdom, United States.
2 The eight antibiotic-bacterium combinations included in the analysis are: third-generation
cephalosporin-resistant Escherichia coli, fluoroquinolones-resistant Escherichia coli, penicillinresistant Streptococcus pneumoniae, meticillin-resistant Staphylococcus aureus, carbapenemresistant Klebsiella pneumoniae, third-generation cephalosporin-resistant Klebsiella pneumoniae, carbapenem-resistant Pseudomonas aeruginosa, and vancomycin-resistant Enterococcus facealis and Enterococcus faecium

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