Bar-Ilan (Israël) : le récif de corail de la mer Rouge sera parmi les derniers à survivre d'ici au milieu du siècle
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90% des récifs coralliens dans le monde devraient être gravement dégradés d’ici le milieu du siècle en raison du réchauffement des températures des océans. L’étude et la conservation des récifs thermiquement résilients du nord de la mer Rouge sont donc un impératif mondial. Ils pourraient être parmi les derniers à survivre à notre siècle, car ils peuvent prospérer même si leur environnement se réchauffe de plusieurs degrés.
La Red Sea Reef Foundation (RSRF) a accordé des bourses de recherche à cinq scientifiques d’Israël et de Jordanie (dont deux de l’Université israélienne Bar-Ilan) qui étudient le récif de corail de la mer Rouge, l’un des sites marins d’observation du changement climatique les plus avancés au monde. Les projets sélectionnés utilisent des méthodes d’analyse dérivées du big data : emploi de réseaux de neuronaux profonds pour caractériser les populations de poissons des récifs coralliens, modifications du microbiome des coraux, identification de bio-indicateurs coralliens de la pollution par les métaux lourds dans l’eau de mer et résilience des coraux au stress thermique.
Naama-Rose Kochman, doctorante dans le laboratoire du Pr Maoz Fine à la faculté des sciences de la vie Goodman de l’Université Bar-Ilan et à l’Institut interuniversitaire des sciences de la mer à Eilat, et Natalie Levy, doctorante au laboratoire du Pr Oren Levy de marine moléculaire, sont parmi les cinq candidats dont les projets ont été retenus. Cherchant à évaluer l’impact du réchauffement climatique sur les coraux constructeurs de récifs, Naama-Rose Kochman étudie la réaction énergétique des coraux sous stress thermique, en examinant la quantité d’énergie qu’un corail dépense pour résister aux anomalies thermiques.
Différence entre les écosystèmes
L’objectif des travaux de Natalie Levy est de comprendre s’il existe une différence inhérente entre les écosystèmes (invertébrés, microbes et nutriments associés) des récifs coralliens sains et dégradés, et si un écosystème de récif sain fournit des nutriments optimaux pour la santé globale des coraux, la physiologie et la croissance. Elle cherche à comprendre si un écosystème récifal sain pourrait fournir un meilleur environnement pour que les coraux se rétablissent des facteurs de stress ou ensemencer des écosystèmes récifaux dégradés, ce qui pourrait être utilisé comme outil pour aider les gestionnaires de récifs ou les programmes de restauration.
Karine Kleinhaus, présidente et fondatrice de la RSRF, a commenté : «Chaque lauréat est un étudiant diplômé ou post-universitaire faisant progresser des sciences innovantes. Les étudiants diplômés ayant de nouvelles idées ont besoin de soutien pour faire avancer leur recherche et le domaine. Il est passionnant de soutenir les études scientifiques dans la région de la mer Rouge, car cela est essentiel pour réussir la conservation des 4000 km de récifs uniques de la mer Rouge ».
Les autres lauréats sont originaires de l’Université de Yarmouk, en Jordanie, de l’Université Ben Gourion du Néguev, et l’Université Al-Hussein Bin Talal, Jordanie.
Traduction/adaptation Esther Amar pour Israël Science Info
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The Red Sea Reef Foundation (RSRF) has awarded research grants to five scientists from Israel and Jordan – including two from Bar-Ilan University — who are studying the Red Sea’s coral reef, one of the world’s largest marine refuges from climate change.
Selected projects include using deep neural networks to derive data on coral reef fish populations, characterizing corals’ changing microbiome, and developing coral bioindicators of heavy metal pollution in seawater and of coral resilience to stress from rising ocean temperatures.
Naama-Rose Kochman, a PhD candidate in Prof. Maoz Fine’s lab at Bar-Ilan University’s Goodman Faculty of Life Sciences and the Interuniversity Institute for Marine Sciences in Eilat, and Natalie Levy, a PhD candidate in Prof. Oren Levy’s Laboratory for Molecular Marine Ecology at the Bar-Ilan Goodman Faculty, are among the five whose projects were selected.
Seeking to put a price tag on global warming for reef building corals, Naama-Rose Kochman is studying coral energetics under thermal stress, looking at how much energy a coral expends in order to withstand thermal anomalies.
The primary aim of Natalie Levy’s research is to understand if there is an inherent difference between the ecobiomes (invertebrates, microbes, and associated nutrients) of healthy and degraded coral reefs, and if a healthy reef ecobiome provides optimal nutrients for overall coral health, physiology, and growth. She hopes to understand whether a healthy reef ecobiome could provide a better environment for corals to recover from stressors or to seed degraded reef ecosystems, which could be used as a tool to aid reef managers or restoration programs.
With 90% of the world’s coral reefs expected to be severely degraded by mid-century due to warming ocean temperatures, the study and conservation of the thermally resilient reefs in the northern Red Sea are a global imperative. These reefs may be among the last to survive our century, as they can thrive even if their environment warms by several degrees centigrade.
Karine Kleinhaus, President and Founder of the Red Sea Reef Foundation commented, “Each awardee is a graduate or post-graduate student doing innovative science. Graduate students with new ideas need support to move their research, and the field, forward. It is exciting to support local scientific capacity in the Red Sea region, as this is critical to advancing successful conservation of the Red Sea’s 4000km of unique reefs.”
Additional awardees hail from Yarmouk University, Jordan; Ben Gurion University; and Al-Hussein Bin Talal University, Jordan.
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