Captage du CO2 : David Banitt, PDG de NCF (Israël) viendra-t-il à COP21 ? Espérons, car sa technologie est encensée par l'AFP !

[:fr]David Banitt, PDG de NewCO2Fuels (ou NCF), diplômé de l’institut Weizmann des Sciences, a confié à Esther Amar, fondatrice d’Israël Science Info que, bien que sa société NewCO2Fuels ne participe pas à COP21 (du moins pour l’instant), il considère cet événement comme capital tant pour les enjeux planétaires que pour les présentations des technologies israéliennes qui y sont faites. Sa société vient justement de bénéficier dans la presse d’une belle visibilité grâce à un reportage effectué sur site par l’AFP il y a quelques semaines et publié durant COP21. A noter : Israël Science Info, qui réalise une veille régulière de cette société très innovante, avait consacré un dossier à NCF dans le N° 13 de la version papier, signé par Jonathan Dery.

Voici le contenu de la dépêche AFP, massivement reprise par la presse française et internationale (Sciences et Avenir, La Voix du Nord, TV5monde…) : « La start-up israélienne NewCO2Fuels, qui est parvenue à transformer le CO2 produit par des industries en carburant, assure qu’il ne faut plus grand-chose pour faire de ce gaz une source d’énergie propre et même rentable. Vouloir « dédiaboliser » le dioxyde de carbone est un pari osé au moment où les représentants du monde entier sont réunis à Paris pour tenter de limiter le réchauffement climatique, dont les émissions de CO2 sont les principales responsables.

« Auprès des industriels, on ne peut pas seulement manier le bâton et faire payer les pollueurs. Il faut aussi manier la carotte et leur faire voir le potentiel commercial des émissions de CO2″, affirme David Banitt, PDG de NewCO2fuels (NCF), une entreprise implantée dans le parc scientifique de Rehovot, dans le sud d’Israël. Cette société qui transforme le CO2 industriel en combustible tente, comme une dizaine de ses concurrentes dans le monde, de se positionner sur le nouveau marché du CSU (Captage, Stockage et Utilisation du carbone).

« Il y a eu un grand engouement pour la technologie de captage et de stockage du CO2 dans les années 2008-2010, puis on a assisté à un ralentissement avec la crise économique et l’effondrement du prix de la tonne de carbone » qui est passé de 30 euros en 2008 à 8,5 euros en 2015, explique à l’AFP Marie Renner, chercheuse associée à la chaire d’économie du Climat de Paris Dauphine et auteure d’une thèse sur le sujet.

L’enfouissement dans des champs de milliers de tonnes de CO2 industriels captés a été régulièrement décrié par des riverains ou des associations de protection de la nature qui y voyaient des bombes géologiques à retardement.

Course mondiale

L’utilisation du CO2 existe déjà dans l’industrie pétrolière, la chimie, etc… même si cela reste à une échelle réduite et n’est pas suffisant pour compenser les émissions de CO2 par ailleurs.

Depuis quelques années, scientifiques et hommes d’affaires estiment que la solution la plus profitable et acceptable ne se trouve plus dans l’enfouissement des émissions de CO2 mais dans leur transformation en énergie. Une course mondiale, aux États-Unis, en Chine, en Europe et en Israël est lancée pour savoir qui sera le premier à mettre au point cette technologie et à réussir à la développer à l’échelle industrielle.

En Israël, c’est au dernier étage de la tour un peu défraîchie de l’institut Weizmann de Rehovot que l’équipe de NCF perfectionne son prototype de centrale solaire capable de produire un hydrocarbure, le syngas, à partir du CO2 contenu dans l’air.

Tout autour du bâtiment, un champ de panneaux solaires se réfracte sur un unique miroir, sorte d’immense loupe, qui permet de chauffer un réacteur à plus de 1000°C. « Toute cette chaleur passe ensuite par le réacteur, et c’est dans ce réacteur que la dissociation du gaz se produit », explique à l’AFP Uzi Aharoni, le chef des opérations de NewC02Fuel.

« Dans notre réacteur, nous mettons du dioxyde de carbone (CO2) et de l’eau (H20) et il en sortira du syngas, un mélange de monoxyde de carbone (C) et d’hydrogène (H2O) », poursuit-il perché au-dessus de l’engin, sorte de chaudron d’alchimiste moderne. Ce syngas peut être utilisé ensuite comme carburant.

« L’air propre »

La centrale obtiendra un carburant sans avoir recours à aucune énergie fossile, simplement avec de l’air, du soleil et huit années de recherche de pointe. Pour l’experte Marie Renner, le syngas produit par la compagnie israélienne « a l’air propre », mais elle craint que d’autres entreprises dans le monde ne se servent de cette technologie comme un paravent vert pour produire des énergies moins propres.

« Il faut se demander si valoriser le C02 pour en faire du combustible ne va pas dévoyer la philosophie du projet de captage et de stockage de son rôle premier qui est de freiner le changement climatique », dit-elle.

Le réacteur de NCF transformant le CO2 pourra être installé en bout de chaîne de production dans certaines usines qui produisent à la fois une grande quantité de chaleur et de dioxyde de carbone, comme les industries métallurgiques et gazières.

En recyclant une partie de leurs émissions de CO2 en carburant, ces industries réduiront leur empreinte climatique. Le procédé de NCF sera expérimenté en Israël d’ici à 2016. La société vise une commercialisation d’ici à 2018 sur un marché mondial potentiel estimé à 24 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros) par an. »

Source AFP « une start-up israélienne veut dédiaboliser le CO2 »

[:en]For millions of years, plant life has been turning water and carbon dioxide (CO2) into energy. Today, many entrepreneurs are copying natural photosynthesis to find a good use for the dangerously excessive CO2 in our air. But these solutions aren’t widely adopted by industry without government incentives to offset their cost.

The Israeli company NewCO2Fuels (NCF) stepped in with a technology that transforms industrial water and CO2 waste into a hydrogen-carbon monoxide synthetic gas. That syngas is then turned into profitable products such as liquid fuels, plastics and fertilizer.

It’s not only an attractive business model but also sustainable, as the conversion process is fueled by concentrated solar energy or byproduct heat from the industries themselves.

“There are a lot of industries using high-temperature heat to produce things like steel, glass and cement, by burning fossil fuel,” explains CEO David Banitt. “They waste a lot of heat and emit a lot of CO2 to the atmosphere. We take these two streams of waste and turn them into profitable products.”

This unique advantage explains why the three-year-old company is so hot right now.

NCF won the only international prize in the corporate energy category at the 2014 World Technology Network Awards in New York, in association with Fortune and TIME. And the Australian government recently chose NCF syngas as one of 18 fuels of choice for the coming five decades.

The 15-person company has won a grant from the US Department of Energy for a collaboration with Alstom Power and Illinois Clean Coal Institute, as well as grants from the Israeli ministries of energy and economy, and a $1 million grant from BIRD (Binational Industrial Research and Development) Foundation — one of only five projects selected in 2014 to receive funding under the BIRD Energy program.

Banitt tells ISRAEL21c that NCF recently signed a memorandum of understanding with one of the world’s largest steel companies and two international engineering firms to build a pilot unit at a European steel plant. The project, to be completed in about 18 months, is meant to demonstrate how NCF’s system integrates with the steel industry.

Gasification plants like the idea

Companies in Australia, Israel and China also are eager to have NCF set up demo projects, especially in gasification and gas plants, which emit large quantities of high-purity CO2.

“Gasification is a good method to take low-quality fuel – such as brown coal, woodchips and biomass — and convert it to high-quality products with very little pollution going out,” says Banitt. “The synergy of our technology with gasification plants is optimal.”

NCF technology captures the CO2 released from this process and transforms it into a syngas to be added to the existing end-product facility such as methanol, olephines, fertilizers and more. The ratio of hydrogen and carbon can be fine-tuned to make the syngas appropriate for whatever end product each customer decides to produce.

Meanwhile, NCF units are soon to be tested in Israel at the company’s facility in Rehovot’s Science Park and at an Israel Electric Company power station.

“In the last year it has been exciting to see that the market is very much interested in what we are doing because excess heat is such a wasted asset and CO2 is such a problem,” says Banitt. “The market is quite large.”

NCF’s technology was pioneered by Prof. Jacob Karni of the Weizmann Institute of Science in Rehovot. NCF was founded in 2011 on the basis of an exclusive license from Yeda, the Weizmann’s commercialization arm, with funding from Australia’s Greenearth Energy and Erdi Group (through its subsidiary, ErdiFuels).

Small-scale prototypes proved the concept, and then the NCF technology was studied by five different market evaluators – resulting in the grants mentioned above and positive reviews from a pair of global engineering firms.

“We successfully passed all these evaluations with good grades. Now we are intensively approaching potential customers to refine our design so it will work in industry,” says Banitt.

Though the technology can run on industrial waste heat, “Our long-term dream is using solar energy only,” he adds. “Imagine a desert full of mirrors tracking the sun and producing fuel from the CO2 in the air.”[:]