Avec une population mondiale estimée à 9,8 milliards d’habitants d’ici 2050, se pose la question de savoir comment nourrir tout le monde avec des aliments sains et nutritifs sans tarir les ressources de la planète. Une solution pourrait être trouvée dans un aliment consommé il y a des centaines d’années par les Aztèques : la spiruline.
De nos jours, on la connait mieux en pilules de complément alimentaire ou en poudre de super-aliments. Mais la spiruline est en fait une biomasse d’algues bleu-vert. Elle constituait une source de nourriture quotidienne dans les Amériques jusqu’au 16ème siècle, puis elle perdit sa popularité au moment où les lacs furent drainés pour l’agriculture et le développement urbain.
Comment l’intégrer dans l’alimentation au quotidien ?
Une équipe d’étudiants diplômés du Technion a trouvé une réponse israélienne : un felafel enrichi en spiruline, servi avec du tahini (crème de Sésame) enrichi en Astaxanthine, un composé bénéfique pour la santé contenu dans certaines algues et certains fruits de mer (responsable de la couleur rougeâtre du saumon et de la teinte rose des plumes de flamant rose).
Il a fallu aux étudiants, Meital Kazir, Yarden Abuhassira-Cohen, Hani Shkolnikov, Hila Tarazi et Ina Nephomnyshy, une année pour concevoir, développer et produire leur «Algalafel».
Le travail acharné a porté ses fruits puisque l’équipe a récemment remporté le premier prix d’un concours organisé par EIT Food, une initiative européenne axée sur le secteur de l’alimentation, dont le Technion est partenaire.
Le deuxième prix a été attribué à une équipe de l’Université allemande de Hohenheim pour «Algini», un produit à base de lentilles enrichi en spiruline. La troisième place revient aux étudiants de l’Université finlandaise d’Helsinki, qui ont créé Spurtti, un dessert végétalien à la farine d’avoine enrichi de spiruline.
EIT Food soutient des initiatives créatives et économiquement durables qui favorisent la santé, l’accès à des aliments de qualité et l’environnement. Le projet comprenait trois partenaires industriels : Algatechnologies, en Israël, qui fournissait les matériaux bruts de microalgues utilisés par les équipes concurrentes, l’Allemand Doehler et le Finlandais Fazer.
A noter : la spiruline a la particularité de produire sa propre nourriture par photosynthèse et sa culture nécessite beaucoup moins de terre et d’eau que celle nécessaire au bétail ou à la volaille, ce qui en fait une alternative écologique pour nourrir la planète. C’est aussi très nutritif, la spiruline séchée contient 5% d’eau, 8% de matières grasses, 24% de glucides et environ 60% de protéines et constituent la plus grande source de vitamine B12 connue à ce jour, ce qui en fait un complément alimentaire de premier ordre pour les missions spatiales à long terme.
Source : Israelc21 et Technion France