Fort de quatre innovations, le satellite franco-israélien Venµs sera lancé le 1er août par un lanceur Vega au Centre Spatial Guyanais. Venµs est basé sur une plateforme très compacte, un instrument très performant, une programmation d’images innovante et une mission technologique sur la propulsion électrique. Tous les 2 jours, pendant 2 ans et demi, le micro-satellite Venµs (Vegetation and Environment monitoring on a New Micro-Satellite) fournira des images de plus de 100 sites distribués sur l’ensemble de notre planète : des forêts, cultures, espaces naturels protégés…
Issue d’une coopération exemplaire entre Israël, pays des nouvelles technologies et la France, Venµs préfigure le futur des satellites européens d’observation de la Terre avec des caractéristiques inédites et de nouvelles méthodes et chaines d’exploitation des données. Venμs a été conçu par les entreprises israéliennes IAI (Israel Aerospace Industries), ELBIT et RAFAEL, en collaboration avec le CNES.
Alors que les enjeux climatiques sont de plus en plus présents, le CNES continue d’œuvrer à la conception d’outils permettant d’observer l’évolution du climat. Développé conjointement avec l’ISA (Israel Space Agency), le satellite Venµs, dédié à l’observation de la Terre et à sa végétation, est un projet à la pointe de l’innovation, qui apportera une contribution majeure à l’étude de l’environnement.
Grâce à une observation multi-spectrale à haute résolution spatiale (cinq mètres) et haute fréquence temporelle (deux jours) de 110 sites scientifiques d’intérêt mondial pour l’étude de l’évolution de la végétation, Venµs va apporter une moisson de données qui bénéficieront, non seulement aux scientifiques mais aussi à toute la communauté spatiale internationale. Pour le CNES et l’ISA, travailler ensemble sur un projet aussi ambitieux est une réelle opportunité de mettre en symbiose des ingénieurs et des scientifiques du meilleur niveau mondial.
Parmi les nombreux objectifs, la surveillance de la surface de la Terre sous l’influence des facteurs environnementaux (climat, topographie, sols…), l’étude des interactions avec les activités humaines, la validation de modèles basés sur les écosystèmes naturels et cultivés ou encore l’amélioration de modèles dédiés au cycle du carbone. Venµs permettra par exemple, à partir de septembre 2017, d’acquérir tous les deux jours des images d’un pergélisol situé en Sibérie. Les données de Venµs seront récupérées via Internet par l’Institut Max-Planck qui pilote ce projet. Elles seront utilisées pour améliorer les cartes de couverture des terres et surtout pour suivre l’évolution de la surface : couvert végétal, neige, surfaces en eau et inondées. But de l’opération, améliorer les scénarios de prévision climatique via une meilleure représentation des rétroactions entre le cycle du carbone et le climat.
A quelques jours du lancement, Jean-Yves Le Gall, Président du CNES, a déclaré : « alors que la COP21 et la COP22 ont mis en exergue le rôle fondamental des satellites pour l’étude et la préservation du climat, je me réjouis de voir que les meilleurs ingénieurs du spatial au niveau mondial, ont développé ensemble Venµs, qui aidera la communauté internationale à lutter contre le changement climatique ».