Les changements climatiques transforment Israël en une zone d’hivernage permanent pour une partie des oiseaux migrateurs qui, jusqu’à présent, ne faisaient que s’y arrêter brièvement avant de continuer leur voyage jusqu’aux plaines d’Afrique, ont déclaré lundi des ornithologues israéliens.
Les oiseaux préfèrent désormais rester plus longtemps dans des zones moins chaudes que se rendre en Afrique, où les déserts et la fréquence des sécheresses provoquent une raréfaction de la nourriture.
« Au cours des dernières décennies, Israël est devenu plus qu’une courte halte, parce qu’un grand nombre d’oiseaux, un plus grand nombre d’espèces ne peuvent pas traverser le désert », estime l’ornithologue Shay Agman, qui gère le parc naturel des zones humides d’Agamon Hula, au nord d’Israël.
« Ils vont rester ici plus longtemps, et, au bout du compte, c’est toute la configuration des migrations qui changera », explique-t-il.
Les grues sont l’une des espèces les plus abondantes qui font halte dans les zones humides de Hula. Selon Shay Agman, le nombre de celles qui préfèrent rester en Israël tout l’hiver est passé de moins de 1000 dans les années 1950 à 45 000 aujourd’hui.
« Pour les oiseaux, il est plus compliqué de traverser un désert qui s’est considérablement étendu, ils n’y arrivent pas. Ils n’ont pas assez de points de halte pour se ravitailler en chemin, et Israël devient de ce fait leur plus grande cantine », ajoute Shay Agman.
Source Reuters : Lee Marzel, Eric Faye pour le service français