L’eau occupe une place capitale dans les relations entre les hommes et les États. Perçue tantôt comme une frontière et une cause de conflit, tantôt comme un point de ralliement et de convergence, la nécessité d’une gouvernance commune des enjeux liés à l’eau commence désormais à s’imposer, c’est « l’hydro-diplomatie ». Au lieu des « guerres pour l’eau » régulièrement annoncées, commence à émerger le concept de « la Paix, grâce à l’eau », dès aujourd’hui ou dans un avenir proche. C’est tout le sens de l’ouvrage de Norbert Lipszyc, « Crise mondiale de l’eau, l’hydro-diplomatie » publié aux Ed. de Passy.
Dans le cadre d’un rapport parlementaire sur la géopolitique de l’eau dans le monde, Jean Glavany avait publié sa « vision » sur les rapports entre Israël et les Palestiniens, les qualifiant « d’apartheid de l’eau ». Une réponse détaillée avait circulé auprès des parlementaires pour rétablir la réalité des faits sur le terrain. La réalité de la situation de l’eau en Israël et en Cisjordanie dans ce contre-rapport est en totale contradiction avec les conclusions de Jean Glavany.
La coopération est quotidienne et excellente entre la Compagnie des eaux israélienne Mekorot qui opère en Israël et dans les villes et villages juifs de Cisjordanie, et la Compagnie palestinienne des eaux dont l’action se situe en Cisjordanie. Cette coopération dure depuis des décennies. Les projets les plus récents sont la réhabilitation du Kishon et celle du Cédron.
A Gaza où l’eau du sous-sol appartient au propriétaire du sol, des forages anarchiques ont provoqué la salinisation des nappes phréatiques. Le pouvoir en place à Gaza a démantelé toutes les infrastructures laissées par les Israéliens lors de leur retrait unilatéral en 2005.
A l’institut Blaustein des terres arides de Sde Boqer, la coopération entre Israël, Palestiniens, Jordaniens et de nombreux états musulmans d’Afrique est exemplaire. Des centaines d’étudiants venus de ces pays y préparent leur thèse. De nombreux travaux de recherche communs sont menés au quotidien entre Palestiniens et Israéliens. Les Palestiniens commercialisent de façon très profitable dans les pays arabes toutes les avancées technologiques israéliennes dans le domaine de l’eau.
L’exemple israélien montre comment toutes les crises de l’eau dans le monde peuvent aujourd’hui être résolues grâce aux technologies israéliennes, aux méthodes d’adaptation sociétale mises en œuvre en Israël pour changer les comportements et grâce à l’hydro-diplomatie déployée entre Israël et ses voisins palestiniens et jordaniens pour l’exploitation collaborative de ressources en eaux rares et partagées. L’eau peut devenir une voie pour la paix.
Norbert Lipszyc, ingénieur des Mines, Master of Science de Columbia University, est correspondant en France d’ONG de protection de l’environnement américaines, anglaises et israéliennes, Il est conférencier international et a tenu pendant 20 ans une rubrique hebdomadaire sur le développement durable sur une radio parisienne.
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