Selon une étude du Département de Géosciences de l’Université de Tel-Aviv, menée par le doctorant Assaf Hochman, le Dr. Tzvi Harpaz et le Prof. Hadas Saaroni, sous la direction du Prof. Pinhas Alpert, l’hiver en Méditerranée orientale ne durera plus que deux mois à la fin du siècle, et l’été s’étendra sur six mois, provoquant toute une série de conséquences nuisibles pour les ressources et les populations.
Les chercheurs travaillent actuellement à la création d’un centre régional pour minimiser les effets des changements climatiques sur la région.
La Méditerranée orientale, zone qui recouvre Israël, l’Egypte, la Jordanie, la Syrie, le Liban et le sud de la Turquie, connaît des changements climatiques considérables susceptibles d’affecter grandement les écosystèmes régionaux et la santé humaine. Selon la nouvelle étude de l’Université de Tel-Aviv, ces changements modifieront la durée de l’été et de l’hiver dans la région d’ici la fin de ce siècle.
Dans moins de 30 ans, disent les chercheurs, l’hiver dans la région passera de 4 à 3 mois et l’été de 4 à 6 mois. Puis, entre 2080 et 2100, la saison des pluies hivernales se raccourcira à deux mois, et la période sèche et chaude de l’été s’étendra sur six mois.
« Les conclusions de notre étude sont dérangeantes. Si les comportements humains actuels dans la région ne changent pas de manière significative, la durée de l’été devrait s’accroitre de 25% vers le milieu du siècle (autour de 2046-2065) et de 49% jusqu’à la fin (2081-2100) », commente Assaf Hochman, qui a mené la recherche dans le cadre de son doctorat.
Conséquences : des pénuries et la dégradation de la qualité de l’eau, l’assèchement des réservoirs naturels, une augmentation des risques d’incendies, une aggravation de la pollution et des maladies saisonnières, et des guerres pour les ressources. « Les changements climatiques prévus auront une influence considérable sur nos vies. La combinaison d’une saison des pluies plus courte et d’une saison sèche plus longue pourrait causer un problème d’eau majeur en Israël et dans les pays voisins », poursuit Assaf Hochman.
Les chercheurs ont utilisé un algorithme développé par le Prof. Alpert pour analyser des modèles climatiques à l’échelle planétaire du World Climate Data Center (Hambourg), prenant en compte les températures, les précipitations et les taux d’humidité. Selon cette étude : « l‘une des principales causes de ces changements est la concentration croissante des gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère par l’activité humaine. Nous avons cherché à examiner les conséquences directes de cet effet sur le climat prévisibles au 21ème siècle ».
« Notre étude montre que les changements climatiques que nous ressentons aujourd’hui devraient s’intensifier au cours des décennies à venir. Il est très important de comprendre cela pour essayer de prévenir autant que possible leur détérioration, ou du moins se préparer au changement. C’est pourquoi nous tentons actuellement d’établir un centre régional multidisciplinaire qui cherchera à minimiser les effets des changements climatiques dans la région », conclut Assaf Hochman.
Publication dans International Journal of Climatology, 1er mars 2018
Auteur : Sivan Cohen-Wiesenfeld, PhD, Rédac’chef de la newsletter Université de Tel-Aviv/AFAUTA