La question de la sécurité sera au centre du forum international “Safe and smart Cities” organisé en mai à Tel Aviv, en Israël, en partenariat avec La Tribune. Des élus locaux ainsi que des industriels et des experts participeront à l’événement. Villes intelligentes, open data… des évolutions technologiques et sociétales qui suscitent de plus en plus d’espoirs tant des gouvernants que de la société civile. Quid toutefois de la sécurité dans tout ça? Si la question est en permanence présente dans les esprits des décideurs concernés, elle est rarement abordée directement. C’est ce qui sera fait lors d’un forum international le 10 mai à Tel Aviv, en Israël, qui réunira environ 200 acteurs français et israéliens du secteur – industriels, élus locaux et experts.
Organisée par l’association française FITS (Forum international pour les technologies de sécurité) et le réseau franco-israélien Elnet, en partenariat avec La Tribune, “Safe and smart Cities” comprendra une session entièrement consacrée au domaine des transports et de la mobilité, où les enjeux de la sécurité sont particulièrement importants. Nombre d’autres thèmes seront néanmoins abordés, dont la gestion de crise, l’exploitation des masses des données recueillies, mais aussi les menaces dans la vie quotidienne et les problèmes particuliers que rencontrent les “personnes sensibles” (séniors, enfants, handicapés).
“A l’intérieur de la ville connectée, tous ces sujets peuvent et doivent faire l’objet d’un traitement nouveau, tenant compte des opportunités d’amélioration de gestion des municipalités offertes par les nouvelles technologies, mais également des impératifs de protection de la vie privée des résidents”, observe Claude Trink, coprésident de la conférence et membre du comité scientifique de Israël Science Info (NDLR).
La protection de la vie privée au centre du débat
“Dans le contexte d’une telle réflexion, la notion de sécurité ne peut notamment pas ignorer sa sœur jumelle, celle de la sûreté, à savoir l’exigence de protection des citoyens d’une ingérence excessive des pouvoirs publics comme privés”, souligne le Pr Carlos Moreno, spécialiste de ces questions. “Dans la nouvelle ville entendue comme un lieu de vie, les dimensions sociale, technologique et urbaine se doivent de converger”, insiste-t-il.
Au centre du débat figure notamment la question de l’exploitation et du partage de l’énorme masse de données susceptibles d’être recueillies – les célèbres open data -. Si elles constituent un moyen potentiel de création de nouveaux services urbains au profit des citoyens, ainsi qu’une source de revenus supplémentaires pour la municipalité, elles représentent aussi une menace pour la vie privée.
“Sur un terrain sensible comme celui de l’évolution digitale des villes, qui touche au cœur de la civilisation humaine telle qu’elle est en train de se transformer aujourd’hui, la sécurité de l’intelligence ne peut pas être séparée de l’intelligence de la sécurité”, renchérit Arié Bensemhoun, directeur exécutif d’Elnet, qui explique : “La sécurité ne peut pas devenir une fin en soi, l’objectif restant celui de protéger la subjectivité et l’indépendance des individus”.
Les entreprises au centre de la “révolution”
“L’avènement du digital est venu secouer la réflexion, déjà entamée depuis plus d’une décennie, sur comment réinventer les formes de la démocratie participative”, note pour sa part l’ambassadeur de France en Israël Patrick Maisonnave (photo) qui, avec l’agence de l’Etat français Business France, soutient l’initiative, témoignant ainsi de l’intérêt stratégique de ce domaine pour la France.
“La ville devient le laboratoire de modes inédits de vivre ensemble qui passent par la technologie. D’une part, les élus et les citoyens expriment de nouvelles attentes, de l’autre les entreprises inventent des solutions. Un tel événement permet leur confluence”. Un temps particulier du colloque sera d’ailleurs consacré à la présentation de leurs innovations par les entrepreneurs, ainsi qu’à des échanges sur les bonnes pratiques et les éventuelles offres.
Une problématique partagée par les métropoles du monde entier
Les implications économiques de la “révolution” sont en effet sensibles. “Le domaine de la ville intelligente est le support d’un nouveau développement industriel, de nouveaux investissement”, souligne Claude Tink, alors que Patrick Maisonnave insiste sur le potentiel d’exportation de nouvelles technologies pour les entreprises françaises.
Si, “en Israël, la question de la sécurité est particulièrement prégnante”, reconnaît l’ambassadeur français, les questions soulevées par la sécurité de smart-city ont d’ailleurs par nature une vocation internationale et sont partagées par les métropoles du monde entier. « L’Europe, préoccupée par la montée du terrorisme mais aussi soucieuse de promouvoir son industrie aussi dans ce secteur, s’y intéresse de plus en plus« , assure le préfet André Viau, ancien président de FITS. Il compte ainsi sur une participation de la Commission européenne à la conférence.
Source: La Tribune, 14 avril 2015