Yolaine de la Bigne. « Pour contrer le changement climatique, des ingénieurs partent dans des délires, la géo-ingénierie, des inventions parfois folles. Alors qu’on va s’oriente les 2°C et que les humains n’ont pas l’air de vouloir changer leurs habitudes, il faut trouver des solutions urgentes pour éviter le four. Certains ne resteront que des projets fous, et tant mieux, car contrôler la nature peut s’avérer dangereux.
Mais parmi les pistes sérieuses qui inspirent beaucoup ces professeurs Tournesol, il y a les nuages, ce miracle du quotidien qui enchante les peintres et nous offre la pluie. Or les nuages abaissent aussi la température de la planète d’où le fantasme de les faire grossir pour faire barrage au rayonnement du soleil. Parmi les idées folles, celle du physicien John Latham qui propose d’injecter des gouttelettes d’eau dans les nuages pour les augmenter et celle de l’ingénieur Stephen Salter qui imagine des navires sans pilote, contrôlés par satellite qui sillonneraient les océans en projetant de l’eau de mer en l’air.
On est un peu dans le délire mais certaines recherches semblent plus réalistes comme celle des israéliens qui travaillent sur l’exosquelette de l’algue Emiliana huxleyi qui prolifère dans l’Atlantique. Elle peut projeter dans l’air, via les embruns, des noyaux de condensation qui pourraient créer des nuages. C’est un phénomène local que l’on vient de découvrir et les chercheurs de l’Institut Weizmann des Sciences (Miri Trainic, Ilan Koren, Shlomit Sharoni, Miguel Frada, Lior Segev, Yinon Rudich, Assaf Vardi) pensent qu’il en existe sans doute ailleurs et que cela pourrait être une solution intéressante vu le nombre impressionnant d’algues dans les océans. A suivre…
L’Australie est très active dans le domaine également et le gouvernement a débloqué des fonds pour tenter de sauver la grande barrière de corail qui se porte très mal ce qui est très inquiétant pour notre avenir. Et elle travaille aussi pour éclaircir les nuages. Comment ? En y injectant des petites gouttelettes d’eau de mer. Quand l’eau se vaporise, il resterait des particules de sel qui flotterait dans l’air ce qui permettrait de mieux réfléchir la lumière solaire et du coup de faire barrage pour protéger les coraux de la chaleur, un peu comme un parasol géant. Cela semble complètement farfelu mais le but est de nous faire gagner du temps en attendant des solutions plus durables. Et les scientifiques y croient, espérons qu’ils ne soient pas trop dans les nuages pour le coup ! »
Publication in iScience, 31 août 2018
Sources : Sud Radio, koide9enisrael, Esther Amar pour Israël Science Info