Peu après la publication du rapport de l’agence NOAA (National Oceanic, Atmospheric Administration) montrant l’impact des crèmes solaires (utilisées pour se protéger du rayonnement solaire) sur le blanchissement des récifs coralliens, l’étude menée par les universités de Tel Aviv, de Floride et de Virginie, avec leurs collègues du National Aquarium (US) et de NOAA, a apporté un éclairage complémentaire.
Le Dr Omri Bronstein et le Pr Yossi Loya de l’université de Tel Aviv recommandent autant que possible aux baigneurs l’utilisation des T Shirt anti-UV pour freiner ce phénomène alarmant. Initialement, ces T-shirt avaient été conçus pour la pratique du surf et du bodyboard dans le but de se protéger des frottements et du soleil. Ensuite, ce produit a évolué grâce à un maillage retravaillé pour protéger au maximum du soleil et ils connaissent un grand succès, notamment pour protéger les enfants.
Selon swissunfo.ch, « Les crèmes solaires contiennent une substance chimique, l’oxybenzone ou BP-3, qui absorbe les rayons ultraviolets. Dommageable pour l’environnement, cette matière se retrouve dans l’eau via les baigneurs qui l’utilisent ou par le biais des égouts. Ces travaux montrent que l’exposition des larves de corail, appelées planulas, à l’oxybenzone entraîne d’importante déformations morphologiques. L’ADN des planulas se trouve, en effet, perturbé tout comme leur système endocrinien. Cela a pour conséquence d’enfermer le corail dans son propre squelette, entraînant sa mort.
Les concentrations observées se sont avérées douze fois plus élevées que la concentration minimale nécessaire pour avoir un impact sur le corail, précise l’étude menée par l’équipe d’océanologues de Virginie, de Floride, d’Israël, de l’Aquarium national de Baltimore et de NOAA. La recherche a été réalisée sur les coraux d’Hawaï et dans les îles Vierges américaines. Selon l’analyse, jusqu’à 14 000 tonnes par an de crème solaire se retrouvent dans les eaux baignant les récifs coralliens dans le monde, avec des teneurs d’oxybenzone variant de 1 à 10%.
L’ampleur de ce phénomène sur la planète est trois fois plus fort qu’observé par le passé. Ce lessivage a commencé en 2014. Il s’étend sous l’effet combiné du réchauffement climatique et de la résurgence du courant chaud du Pacifique El Nino menaçant ces importants écosystèmes marins. Selon l’organisation MarineSafe, il pourrait y avoir jusqu’à 82 000 substances chimiques polluantes dans l’environnement marin ».
Publication dans Archives of Environmental Contamination and Toxicology, 20 oct. 2015
Sources swissunfo.ch et NOAA, rapport sur le blanchissent corallien