Big data : l’appli BreezoMeter (Israël) mesure la qualité de l’air et remporte l’appel d’offres de la Mairie de Paris

Présente à Paris lors de la COP21, la start-up israélienne BreezoMeter qui évolue dans le secteur des données analytiques autour de la qualité de l’air, a aussi fait partie des six finalistes d’un concours d’innovation organisé l’an passé par la Commission économique pour l’Europe des Nations unies. Ce qui a valu à ses trois cofondateurs d’être invités à deux reprises à la Maison-Blanche… Un sacré coup de pub pour la start-up créée en 2014 par Ran Korber, Ziv Lautman et Emil Fisher, trois ex-diplômés du Technion, l’institut technologique israélien de Haïfa, et dont l’application mobile revendique 50 millions d’utilisateurs actifs quotidiens répartis dans 28 pays.
Son dernier coup d’éclat la ramène à Paris.

Au travers d’un partenariat signé avec Cisco, BreezoMeter vient de remporter un appel d’offres de la Ville, afin de concevoir un pilote pour mesurer la qualité de l’air de la place de la Nation. « Notre approche a été jugée plus innovante que celle d’Airparif [l’Association de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, NDLR] », précise Daniel Elkabetz, le directeur du développement commercial de BreezoMeter, dont la solution, présentée le 30 juin, agrège des données ultralocalisées et délivrées en temps réel.

Misant sur le Big et l’Open Data, la jeune pousse a développé sa R&D à Haïfa, une cité portuaire comptant de nombreuses installations industrielles et dont les résidents sont très concernés par l’analyse des polluants. Sa plate-forme repose sur les données récoltées par des stations de surveillance et des capteurs qui mesurent la qualité de l’air. L’algorithme de traitement envoie les informations via une application gratuite. De la direction et vitesse du vent aux données sur le trafic automobile en passant par les informations satellite, tout est pris en compte.

Des partenariats avec des industriels de renom
L’idée d’offrir une analyse précise et fiable de la qualité de l’air dans une ville via une plate-forme Web a émergé en 2012. Ran Korber, aujourd’hui PDG de BreezoMeter, souhaitait acheter une maison, mais son épouse ayant des problèmes d’asthme, la qualité de l’air était déterminante. Réalisant que les informations sur la qualité de l’air n’étaient pas faciles d’accès ou trop éparses, ils ont développé une plate-forme pour « démocratiser les données environnementales » à destination des particuliers et des entreprises. Une démarche qui a déjà convaincu plusieurs industriels de renom. Outre l’accord signé en octobre 2015 avec Cisco dans la foulée de la Smart City Expo de Barcelone où son application a été primée, BreezoMeter a conclu le mois dernier une alliance avec General Electric dans le cadre de son projet Current (dédié aux villes intelligentes). Elle vient aussi de concrétiser un partenariat avec le fabricant d’électroménager britannique Dyson, pour sa gamme de purificateurs d’air. Enfin, après avoir levé 2 millions de dollars, notamment auprès des fonds Entree Capital, Jumpspeed et SeedIL, la start-up qui possède des bureaux à San Francisco devrait récolter les fruits des efforts en Europe à l’occasion de son prochain tour de financement. Une série A d’environ 3 millions de dollars qu’elle espère boucler prochainement.

Correspondante Les Echos à Tel-Aviv, Nathalie Hamou, 20 juin 2016

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En savoir plus : Des capteurs pour réaménager la place de la Nation, à Paris

Le réaménagement de la la place de la Nation a été annoncé en décembre dernier. Actuellement, plus d’une cinquantaine de capteurs y ont été installés pour optimiser la réorganisation de ses espaces. Un projet mené par la Ville et Cisco, avec l’appui de nombreux partenaires (Placemeter, Green City Solutions, Breezometer et Bruitparif).

Concrètement ? Des micro-capteurs de qualité de l’air enregistrent les taux de gaz et de particules émis en temps réel, d’autres analysent le niveau sonore de la place. Pour le trafic, les comptages de piétons, vélos, motos et voitures sont réalisés à partir de caméras situées en hauteur. Ces images, en très basse définition, ne permettent aucune identification particulière mais restituent les différents flux sur la place. Elles sont traitées en temps réel, uniquement dans un but de comptage, puis sont détruites instantanément.

L’ensemble des informations récoltées permet une meilleure compréhension de l’espace public, de son utilisation par les Parisiens, des endroits inutilisés, des lieux de regroupement, des lieux de passages. Toutes ces données seront prises en compte pour optimiser le réaménagement de la place de la Nation. Ainsi, dans le cadre du programme d’innovation DataCity initié par la Ville et le NUMA, la startup QUCIT a pu exploiter les données récoltées par l’expérimentation pour définir le confort citoyen.

« L’expérimentation de capteurs place de la Nation offre l’opportunité à tout un écosystème, incluant les services de la Ville, de tester des outils innovants pour concevoir et réaménager la Ville. Ces nouvelles méthodes permettront de construire une ville mieux adaptée aux besoins de ses habitants et évolutive dans le temps », explique Jean-Louis Missika, adjoint en charge de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité.

Les données sont restituées  sur deux bornes tactiles installées sur la place, que les Parisiens peuvent consulter librement. Dans le cadre de la démarche open data initiée par la Ville de Paris, ils peuvent également les utiliser via le site dédié.

Voir aussi

Everything You Need To Know About Indoor Air Quality

Israël Science Info