Parmi les 25 taxonomistes du futur Musée Steinhardt de recherche sur la Biodiversité qui ouvrira ses portes au public en janvier 2017 sur le campus de l’Université de Tel-Aviv, on note la présence du Dr Noa Shenkar, une sommité mondiale dans le domaine de la taxonomie des ascidies, créatures marines qui s’accrochent aux surfaces dures au fond de l’océan. Ses classifications des ascidies de la Méditerranée et de la Mer Rouge sont considérées aujourd’hui comme définitives.
Formée à l’Université de Tel-Aviv, le Dr Shenkar, 38 ans, a fait son post-doctorat à l’Université de Washington à Seattle. Fascinée par les ascidies, invertébrés aussi connus sous le nom de « seringues de mer » qui assurent leur nutrition en filtrant l’eau, elle passe autant de temps qu’elle peut sous l’eau. « Les ascidies se nourrissent de minuscules particules marines, ce qui en fait un maillon important de la chaîne alimentaire», explique-t-elle. « Elles sont également révélatrices de l’état de l’environnement marin. »
Le Dr. Shenkar est régulièrement sollicitée par des biologistes marins de tout le Moyen-Orient, y compris des Etats du Golfe et l’Iran. Elle a récemment accueilli dans son laboratoire une chercheuse turque, le Dr. Sinem Aydin de l’Institut des sciences et technologies marines de l’Université Dokuz Eylul à Izmir, s’intéressant à l’utilisation des ascidies comme indicateurs biologiques pour la surveillance de la pollution par les métaux lourds dans les eaux de la mer Égée orientale.
«Je suis venue en Israël parce que le Dr. Shenkar est un expert dans ce domaine de recherche » a dit le Dr. Aydin. « Elle m’a procuré une formation de base dans la taxonomie des ascidies et m’a aidé à améliorer mes compétences pour leur identification précise. Il n’existe pas d’expert dans ce domaine en Turquie donc mon expérience à l’Université de Tel Aviv est donc essentielle pour combler ce déficit« .
Pour le Dr. Shenkar, la coopération avec sa collègue turque représente un moyen de promouvoir la paix dans la région. « Je ne peux bien sûr pas parvenir seule à un tel résultat » dit-elle, « mais le dialogue scientifique est un pas dans la bonne direction« .
Dr Sivan Cohen-Wiesenfeld, rédactrice de recherche pour AFAUTA, association des amis français de l’Université de Tel Aviv