Katrina en 2005, Sandy en 2012, Irma en 2017. Tous ces noms évoquent les conséquences désastreuses de ces ouragans sur les États-Unis et ses habitants. Pourtant, des chercheurs israéliens de l’Université de Tel Aviv, de l’Institut Weizmann et de l’IDC d’Herzliya, le Pr Colin Price, la doctorante Naama Reicher et le Pr Yoav Yair, avaient publié une étude en 2015 dans la revue Geophysical Research Letters qui affichait déjà un lien entre ces différentes catastrophes naturelles, un lien qui aurait pu prévenir Irma et peut-être éviter le pire : leur lieu d’origine.
Etude complète sur ce lien
La côte ouest-africaine et plus précisément les îles du Cap-Vert sont le siège de nombreuses perturbations climatiques, les ondes tropicales. Après de nombreuses recherches, les scientifiques se sont rendu compte que ces perturbations pouvaient créer en quelques semaines d’intenses ouragans aux conséquences redoutables. Colin Price, chercheur à l’université de Tel-Aviv affirme que « près de 85 % des ouragans affectant les États-Unis, mais aussi le Canada, sont nés dans cette zone à l’ouest de la côte africaines« . Plus la surface recouverte par ces perturbations est importante, plus leurs chances de se développer en ouragans sont grandes !
Ces troubles climatiques semblent se créer par la rencontre de l’air chaud saharien avec l’air humide et plus froid du Golf de Guinée. Ce conflit de température entraîne de fortes perturbations se déplaçant jusqu’aux Îles du Cap-Vert, où se crée une mer tumultueuse de nuages plus ou moins importante, et dont la superficie pourrait prédire la création d’ouragans. En effet, ces courants d’air tropicaux rentrent par la suite en contact avec les courants d’eau chaude issus de l’océan Atlantique pour devenir encore plus violents. À une certaine vitesse, ils se transforment en ouragans plus ou moins intenses classables en différentes catégories.
L’ouragan Irma, de catégorie 5 et dont le cyclone dévastateur a atteint une vitesse de 295 km/h, fut tout d’abord diagnostiqué à la fin du mois d’août comme une simple perturbation. Perturbation qui avait 10 % de chances de se transformer en catastrophe climatique ! Malheureusement, la température exceptionnelle de l’océan Atlantique à la même période (de 2 °C supérieure à la normale) fut suffisante pour donner l’énergie nécessaire à ce phénomène climatique pour devenir alors un des cyclones les plus intenses jamais observés à ce jour.
Les découvertes météorologiques continuent et l’étude intensifiée de ce phénomène ouvre un espoir pour les scientifiques qui espèrent un jour pouvoir prédire ces catastrophes climatiques.