Pour la 5ème année consécutive, une délégation de 6 étudiants de la Faculté d’Ingénierie de l’Université de Tel-Aviv s’est rendue dans le district de Babati en Tanzanie, sous la supervision du Prof. Dror Avisar, Directeur de l’Institut de recherche sur l’eau (TAU), dans le but de raccorder une école de 1000 enfants à l’eau potable. La délégation des étudiants opère dans le cadre de l’Association « Ingénieurs sans frontières- Israël » qui œuvre pour la promotion et l’amélioration de la qualité de la vie de la population israélienne ainsi que des populations en développement dans le monde entier.
Les enfants des villages du comté de Babati auront désormais de l’eau potable pendant la saison sèche, grâce à la délégation des étudiants de la Faculté d’Ingénierie de l’UTA.
Il existe encore de nombreux endroits dans le monde où l’eau potable, considérée comme un acquis de la société moderne, est une ressource rare. C’est le cas pour une grande partie de l’Afrique. Aussi, chaque année, une délégation d’étudiants ingénieurs de l’Université de Tel-Aviv se rend en Tanzanie dans le but d’y construire et d’y améliorer les infrastructures d’approvisionnement en eau et en électricité, dans le cadre de l’Association « Ingénieurs sans frontières-Israël ». Cette année encore, des étudiants ont répondu à l’appel de l’organisation, et la délégation de six étudiants bénévoles est partie pendant les vacances de Souccot pour partager les connaissances acquises au cours de leurs études, et installer un système d’adduction d’eau pour l’école régionale, pouvant stocker jusqu’à 40 000 litres.
Trois longs mois de sécheresse
« Dans le comté de Babati, les enfants doivent parfois parcourir 10 km pour bénéficier de réservoirs d’eau propre, ou se contenter d’eau stagnante et polluée contenant beaucoup de fluor, qui nuit à leur santé », explique Natalie Lubelchik, membre de la délégation, qui termine actuellement sa maîtrise en astrophysique.
En Tanzanie, la population rurale doit faire face tous les ans à trois longs mois de sécheresse. En l’absence d’une infrastructure organisée, il est alors particulièrement difficile de trouver des sources d’eau potable. Qui plus est, les animaux sont eux aussi à la recherche de cette même eau, et souvent détruisent les rares réservoirs artificiels existants.
La mission de la délégation israélienne, qui s’est portée volontaire pour la cinquième fois dans la région, consistait à construire un système de collecte d’eau de 40000 litres sur les toits de l’école régionale de Babati, fréquentée par environ 1000 élèves, à entretenir les systèmes existants installés par les délégations précédentes, et par la même occasion, à créer avec la population locale une nouvelle bibliothèque pour les enfants.
Un verre d’eau par jour pour 1000 enfants
La principale difficulté pour cette délégation de même que pour celles qui l’ont précédée se situe dans le domaine de la collecte de fonds. « L’idéal serait que nous disposions d’un budget annuel régulier qui pourrait nous assurer à l’avance de la permanence de nos missions », explique Natalie. « Parfois, nous ne savons pas jusqu’au jour du départ de combien d’argent nous disposons ».
Les membres de la délégation ont commencé par former un groupe de jeunes scouts locaux pour participer à la construction et apprendre à entretenir les systèmes ultérieurement. « L’idée n’est pas simplement de construire un système, mais aussi de travailler en collaboration avec la communauté locale pour assurer des résultats sur le long terme », explique Natalie. « Cela implique un travail d’éducation et d’information ».
Le processus de construction comprenait l’installation de gouttières, le nettoyage des réservoirs d’eau et la préparation de l’infrastructure. Dans l’une des écoles où des systèmes avaient déjà été installés dans le passé, la délégation a dû remplacer les conteneurs détruits par les éléphants venus chercher de l’eau, et construire un mur en béton autour pour les protéger.
Dans une deuxième étape, les membres de la délégation se sont rendus auprès des familles pour faire connaissance avec la communauté locale. « Nous les avons questionné sur leurs besoins, et avons compris qu’en plus de la construction de systèmes dans les écoles, il fallait également penser à des solutions domestiques. La plupart des gens vivent ici en familles élargies, pouvant compter jusqu’à 50 personnes. Il est donc envisageable de trouver des solutions pour de telles familles, leur évitant d’aller chercher l’eau jusqu’à la source la plus proche, parfois située à des heures de marche dans chaque direction, et leur procurant également de l’eau propre, contrairement à celle de ces sources souvent très polluées. Le défi était de réfléchir à une solution simple, créative et bon marché, utilisant du matériel local, qui puisse être diffusée et reproduite facilement, et facile à entretenir ».
Lorsque le système principal a été assemblé à l’école élémentaire de Minjingu, une émouvante cérémonie d’adieu a été organisée par le directeur de l’école, les enseignants, les représentants des parents et un millier d’élèves. « Ils nous ont remerciés par des chants et se sont engagés à entretenir le système. De notre côté, nous avons pu comprendre à quel point ce système d’adduction d’eau était vital pour eux ».
Auteur : Sivan Cohen-Wiesenfeld, PhD, Rédac’chef de la newsletter des Amis français de l’Université de Tel Aviv