Des méduses dans la composition des couches et des protections hygiénique. C’est le pari fait par Cine’al Ltd., société israélienne qui a mis au point un composé absorbant biodégradable à base de chair de méduse. Composées au moins à 98 % d’eau l’organisme des méduses a une importante capacité d’absorption. Des chercheurs de l’université de Tel-Aviv se sont donc penchés sur la matière sèche de l’animal afin de produire un composé hautement absorbant. Ainsi est né Hydromash, un composé naturel biodégradable élaboré à partir de chair de méduse et de nanoparticules antibactériennes. Jusqu’à deux fois plus absorbant que les produits actuellement sur le marché selon Cine’al, Hydromash pourrait entrer dans la composition des tampons, serviettes hygiéniques et des couches culottes.
Issu de produits naturels, il ne faudrait au produit qu’une trentaine de jours pour se dégrader, quand une protection synthétique met plusieurs centaines d’années à disparaître. Une innovation écologique qui pourrait offrir une solution au problème des trop nombreux déchets liés aux protections hygiéniques. En moyenne, une femme utilise 15 000 tampons et serviettes. Pour un enfant ce sont 5 000 à 6 000 couches culottes. Rien qu’en France, cela représente plus de trois milliards de couches chaque année selon les chiffres de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, ADEME.
Hydromash se dit également en mesure d’apporter une réponse à la croissance excessive des populations de méduses qui prolifèrent en partie grâce à la hausse des températures et à la surpêche qui élimine la plupart de leurs prédateurs naturels. “Il y a trop de méduses dans l’océan, et trop de Pampers dans la nature. Nous avons peut-être la réponse aux deux problèmes” explique Ofer Du-Nour, président de Cine’al au Times of Israel.
L’entreprise israélienne serait actuellement en pourparlers avec des industriels américains et sud-coréens pour le lancement de protections à base de méduse.