L’UNESCO a tenu hier une réunion virtuelle des représentants des ministères en charge des sciences du monde entier. Pas moins de 122 pays étaient représentés, avec la participation de 51 ministres, de 26 vice-ministres, ainsi que de Mariya Gabriel, Commissaire européen pour la recherche et l’innovation, Sarah Anyang Agbor, Commissaire de l’Union africaine chargée de la science, Moisés Omar Halleslevens Acevedo, ancien Vice-Président duNicaragua et la Dr Soumya Swaminathan, Scientifique en chef à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
L’objet de cette réunion était d’échanger sur l’importance de la coopération internationale en matière scientifique et d’un investissement plus important dans ces domaines dans le contexte du COVID-19.
L’importante question de la « science ouverte » – sur laquelle l’UNESCO prépare une recommandation internationale depuis novembre dernier – a été longuement évoquée.
La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a appelé les gouvernements à renforcer leur coopération scientifique et à intégrer la science ouverte dans leurs dispositifs de recherche, afin de prévenir et d’atténuer les crises mondiales.
« La pandémie de COVID-19 nous fait prendre conscience de l’importance de la science à la fois en matière de recherche et de coopération internationale. Cette crise nous montre aussi l’urgence d’un meilleur partage des connaissances à travers la science ouverte. Il est temps de nous engager tous ensemble », a-t-elle déclaré.
Pour Mme Swaminathan de l’OMS, « la collaboration est réellement essentielle pour la connaissance et le partage de données, ainsi que pour faire progresser la recherche sur le COVID-19. Au moment où les barrières commerciales et les obstacles logistiques empêchent le déplacement de biens essentiels, il est important de souligner que l’on doit permettre à la science de diriger la réponse mondiale à cette pandémie ».
Mme Anyang Agbor de l’Union africaine a souligné pour sa part que « l’Afrique avait besoin d’une entreprise de recherche plus forte qui mobilise le monde universitaire et les secteurs public et privé. L’Union africaine a reconnu à la fin de l’an dernier que la science ouverte pouvait changer la donne dans la lutte contre les inégalités ».
Ces dernières semaines, la communauté scientifique internationale s’est mobilisée face à l’urgence, par un partage et une mise en accès libre des résultats de recherche, et une réforme sans précédent de ses méthodes – ouverture à tous par les principaux journaux scientifiques du répertoire sur le virus, publication de plus d’un millier d’articles de recherche scientifique en accès libre en réponse à l’appel de l’OMS, mise en place de consortiums internationaux de recherche en quelques jours, permettant des progrès rapides et un séquençage de l’ADN du virus en quelques semaines.
« Nous dépendons tous de la science pour survivre », a conclu pour sa part Marcos Pontes, le ministre de la science, de la technologie, de l’innovation et de la communication du Brésil.
S’agissant de la science ouverte, étaient à l’ordre du jour de la réunion :
- La mutualisation des connaissances et des efforts en soutien à la fois à la recherche scientifique et à la réduction du déficit de connaissance entre pays ;
- La mobilisation des décideurs, chercheurs, innovateurs, éditeurs, de la société civile pour permettre l’accès libre aux données scientifiques, aux résultats de la recherche, aux ressources éducatives et aux infrastructures de recherche ;
- Le renforcement des liens entre la science et les décisions politiques, afin de répondre aux besoins de la société ;
- L’ouverture de la science à la société y compris quand les frontières se ferment.