Alors que s’ouvre ce lundi à Paris le symposium international WIN sur la médecine personnalisée du cancer qui accueille des chercheurs et oncologues du monde entier, notamment d’Israël (centre médical Sheba, Université Ben Gourion du Néguev, Hadassah…), Israël Science Info met les projecteurs sur l’annonce que le Pr Jacob Schachter a faite au cours de l’ASCO 2015, grand rassemblement mondial de l’oncologie qui réunit 25 000 médecins à Chicago tous les ans.
Avec plus de 1500 décès par an le mélanome fait partie des cancers de mauvais pronostic. Deux études internationales de grande envergure, présentées à l’ASCO et à laquelle ont participé la France et le centre médical Sheba (Israël), ont montré le bénéfice majeur de l’association de deux traitements. Les résultats sont « exceptionnels », aux dires des chercheurs ayant participé à ces études.
« On peut estimer que nous sommes ici sur une nouvelle stratégie de lutte contre les mélanomes métastatiques« , s’enthousiasme le Pr Brigitte Dréno, Directrice de l’Unité Thérapie Cellulaire et Génique, CHU Nantes.
De tous les cancers de la peau le mélanome est le plus grave. Avec environ 11176 nouveaux cas estimés en France en 2012, dont 47 % survenant chez l’homme, cette tumeur cutanée se situe au onzième rang des cancers. Consécutif aux expositions solaires, le mélanome connaît la plus forte augmentation d’incidence parmi tous les cancers. Le nombre de décès annuels est estimé à 1672 ce qui en fait la 9ème cause de décès par cancer. Lorsque ce cancer est diagnostiqué précocement son pronostic est bon. D’où l’importance des campagnes de dépistage menées notamment en France par le syndicat des dermatologues. A partir du stade III (envahissement des ganglions/métastases en transit) le pronostic est plus sombre.
Ces deux études internationales publiées dans le prestigieux New England Journal of Medicine (voir références ci-dessous- montrent que l’association de deux molécules d’immunothérapie améliore significativement le pronostic des patients au stade métastatique (stade IV). Au total une trentaine de pays, dont la France et Israël, ont participé à ces essais. Près de 600 patients, tous arrivés au stade métastasique ont été inclus dans la première étude. La moitié a reçu le traitement classique à base de ZELBORAF (vemurafenib), une thérapie ciblée, destinée aux patients atteints de mélanome avec une mutation BRAF600, à raison de 960 mg 2 fois par jour, pendant 28 jours. L’autre moitié des patients a reçu en plus de l’anti BRAF, un anti-MEK à raison de 60 mg par jour (cobimetinib)…
Article complet dans le N° 18 version papier d’Israël Science Info
Cendrine Barruyer pour Israël Science Info.
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Aux journalistes du point presse ASCO qui leurs demandaient ce qu’ils attendent de l’ASCO 2015, le Pr Agnès Buzyn (directrice de l’INCa France) et le Pr Peter Paul Yu (président de l’ASCO) ont répondu : «Indéniablement l’immunothérapie » .
Depuis les présentations de la preuve de concept de l’immunothérapie dans le mélanome en 2011 (ipilimumab, anti-CTL-A4), différentes pistes thérapeutiques – notamment les anti-PD-1 et anti-PD-L1 – ont été développées. Déjà, deux de ces médicaments ont été approuvés aux Etats-Unis : nivolumab (Bristol-Myers Squibb) et pembrolizumab (Merck&Co). D’autres sont en attente de résultats d’études : MPDL3280A (Genentech/Roche), MEDI4736 et MED10680 (Medimmune Inc), avelumab (Merck Serono), pidilizumab (CureTech)…
Et, désormais, l’immunothérapie est proposée dans d’autres types de cancers et parfois en association. « Ces médicaments agissent en levant les freins qui contrôlent la réponse immune naturelle. Ils sont donc particulièrement indiqués dans les tumeurs très immunogènes tels que certains cancers du poumon », explique le Pr François Sigaux (hématologie, CHU Saint Louis, Paris) directeur du pôle recherche et innovation de l’INCa.
Source : Medscape France