Les scientifiques de l’Université Bar-Ilan (Israël) ont démontré que les divagations d’esprit (ou rêveries) n’entravent pas la capacité à accomplir une tâche, mais l’améliorent. “Ce résultat surprenant pourrait être dû à la convergence des mécanismes de ‘pensée libre’ et ‘pensée contrôlée’ dans une seule région du cerveau”, affirme le Professeur Moshé Bar, Directeur du centre Gonda de recherche sur le cerveau, à l’Université Bar-Ilan. “Ces 15 ou 20 dernières années, les scientifiques ont montré que, alors que des tâches spécifiques provoquent une activité neuronale centralisée, la rêverie provoque l’activation d’un gigantesque réseau impliquant plusieurs parties du cerveau”, explique Moshe Bar.
“Cette activité croisée du cerveau peut avoir des manifestations comportementales sur la créativité ou l’humeur, et peut aussi contribuer à la capacité de réussir à se concentrer sur une tâche”. Les chercheurs israéliens ont aussi pu démontrer qu’un stimulus externe peut augmenter de manière substantielle le taux de rêveries, et ainsi obtenir un effet positif sur l’accomplissement de la tâche. ”Le stimulus externe a en réalité amélioré la capacité cognitive des participants« .
Pendant l’étude, les sujets ont été traités par stimulation trans-crânienne à courant direct (tDCS), une procédure sans douleur qui utilise un faible niveau d’électricité pour stimuler certaines régions du cerveau. On leur a demandé de suivre et de répondre à un certain nombre de clignotements, et de rendre compte périodiquement de la fréquence de la manifestation de pensées spontanées sans lien avec la tâche qui leur était confiée.
Selon Moshe Bar, les résultats vont bien plus loin que ce qui avait été précédemment établi via les études basées sur l’IRFM (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle), « ils démontrent que le lobe frontal joue un rôle dans la production des comportements de rêveries« .
Publication dans PNAS, 20 janvier 2015