Aujourd’hui s’ouvre à Paris la COP21 durant laquelle les 196 délégations présentes vont négocier pour tenter d’aboutir à un accord historique. Pour le CNES, fer de lance du volet spatial de la COP21, c’est l’aboutissement d’une véritable épopée, débutée en 1992 avec le lancement de la mission d’océanographie Topex-Poseidon, qui s’est accélérée, tout au long de l’année 2015, grâce à des accords et engagements forts, passés avec l’ensemble des agences spatiales mondiales, en faveur de la défense du climat.
Pour Jean-Yves Le Gall, Président du CNES : « COP21 est la dernière ligne droite vers un accord historique, en faveur duquel le CNES n’a cessé d’œuvrer, en montrant les apports actuels et les possibilités futures du spatial pour la préservation du climat. Le dynamisme du CNES en faveur de cette cause, particulièrement en cette année 2015, est la traduction logique de son expertise et de son investissement dans ce domaine depuis plusieurs décennies.»
De plus, Jean-Yves Le Gall a confié à Esther Amar, fondatrice d’Israël Science Info : « Parmi les nombreux moyens satellitaires mis à contribution par le CNES pour l’étude du climat et la lutte contre le réchauffement climatique, la mission franco-israélienne VENµS (Vegetation and Environment monitoring on a New MicroSatellite) aura aussi son rôle à jouer. En plus de sa mission d’observation à haute résolution spatiale, de la préparation des services Copernicus, ainsi que la qualification en vol du système israélien de propulsion électrique IHET (Israeli Hall Effect Thruster), VENµS, développée par la France et Israël, a aussi pour objectif d’observer l’évolution de la végétation, grâce à ses moyens optiques à haute résolution. VENµS sera lancé dans les mois qui viennent par un lanceur Vega, depuis le Centre Spatial Guyanais. »
Venμs a été conçu par les entreprises israéliennes IAI (Israel Aerospace Industries), ELBIT et RAFAEL, en collaboration avec le CNES.
Modèles climatiques, hausse des océans, cat nat
Le rôle du spatial dans l’étude et la préservation du climat n’est plus à démontrer. Qu’il s’agisse d’établir les modèles climatiques nécessaires à la météorologie, de mesurer la hausse du niveau des océans, d’anticiper les catastrophes climatiques et de contribuer aux secours, ou encore de mesurer les émissions de gaz à effet de serre, les satellites sont depuis longtemps les meilleurs alliés des scientifiques. D’ailleurs, sur les 50 variables climatiques essentielles établies par le GIEC (Groupe d’experts international sur l’étude du climat), 26 ne sont observables que depuis l’espace.
Véritable champ d’expertise depuis plus de 20 ans, la tradition de l’océanographie au CNES remonte aux années 80, avec la mission franco-américaine Topex-Poseidon, lancée en 1992, qui a ouvert une véritable voie dans ce domaine, dont l’héritage perdure aujourd’hui avec les satellites Jason. Depuis lors, les contributions du CNES à la flotte des satellites et missions étudiant le climat sont très nombreuses, avec notamment les satellites Pléiades pour l’observation, la mission SMOS dédiée à la mesure de l’humidité des sols et de la salinité de l’océan, ou encore les instruments IASI pour l’étude de l’atmosphère. Engagé pour trouver de nouvelles solutions dans la lutte contre le réchauffement climatique, le CNES s’apprête désormais à lancer les missions MicroCarb et Merlin, en 2020. La première aura pour mission de mesurer les émissions régionales de gaz carbonique et la seconde scrutera celles de méthane, les deux principaux gaz à effet de serre responsables de la hausse de la température mondiale globale.
Un véritable marathon auprès des agences spatiales
Le CNES avait mené les discussions auprès des agences spatiales mondiales, afin que le volet spatial de la COP21 débute sous les meilleurs auspices. Depuis début 2015, les spécialistes du CNES ont mené un véritable marathon, ponctué par quelques étapes décisives, comme en février avec la tenue en Inde de la première conférence de l’IAA (International Academy of Astronautics) sur le changement climatique, en juin avec la réunion des chefs d’agences spatiales mondiales au siège du CNES dans le cadre du salon du Bourget, ou encore la rencontre avec l’ISRO, l’agence spatiale indienne, le 23 novembre dernier à New Delhi. Mais c’est incontestablement le Sommet de Mexico qui restera comme l’événement le plus emblématique de 2015, la première réunion des chefs d’agences spatiales de l’histoire, qui s’est traduite, le 18 septembre, par une déclaration commune en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Au plan national et européen, autres faits majeurs pour la contribution du spatial à l’étude et à la préservation du climat, la mission MicroCarb ainsi que la mission Merlin développée avec l’Allemagne, dont les lancements prévus à l’horizon 2020, par un lanceur européen depuis le Centre Spatial Guyanais, marqueront invariablement un tournant.