Le 12 janvier 2017, le premier faisceau d’électrons a été créé et a réalisé un premier tour dans l’accélérateur de particules du projet SESAME. C’était à l’origine un projet de l’UNESCO, mais il est devenu un projet indépendant intergouvernemental en 2004, ralliant un très grand nombre de pays du Moyen-Orient.
Le projet initial est constitué de sept faisceaux lumineux. Le premier construit sera voué à l’analyse des sols et de l’air, potentiellement avec un point de vue environnemental. Un second faisceau sera dédié à l’étude des cellules vivantes et à celle des tissus. Un troisième faisceau sera consacré à l’étude de la structure des protéines, domaine essentiel pour la compréhension de l’être humain à l’échelle atomique qui a déjà rapporté un prix Nobel en 2009 à deux Américains et une Israélienne.
SESAME (Synchrotron-light for Experimental Science and Applications in the Middle East) est un projet scientifique de grande envergure lancé en 1999 et qui voit enfin le jour. Il a pour objectif la création et l’utilisation d’une source de lumière synchrotron de troisième génération. Situé en Jordanie (Al-Balqa’ Applied University), il sera le plus important des centres de recherche international du Moyen-Orient. Les membres de SESAME sont Chypre, l’Egypte, l’Iran, Israël, la Jordanie, le Pakistan, l’Autorité palestinienne et la Turquie.
Cet accélérateur de particules se différencie du LHC du CERN. Dans le projet SESAME, l’objectif est de créer une source de lumière à la fois pure et intense. Cette lumière pourra permettre d’observer de manière unique des objets allant de la taille des cellules humaines à celle des atomes (10-10 m). Pour ce faire, les électrons sont accélérés à une vitesse proche de celle de la lumière et emmagasinés dans un anneau de 133,2 m de circonférence. Ces électrons vont produire une lumière particulière qui sera ensuite redirigée vers des alcôves équipées pour de nombreuses expériences.
Pr Eliezer Rabinovici, Vice-président de SESAME, Université Hébraïque de Jérusalem
SESAME est une porte qui s’ouvre sur de nombreux champs de la recherche. Ce projet pourrait élucider des problèmes scientifiques complexes.
SESAME constitue également un excellent moyen de maintenir une collaboration scientifique entre des pays parfois divisés politiquement et de réunir chacun des partenaires pour empêcher la fuite des scientifiques les plus brillants vers l’étranger.
Sources : SESAME, futura-sciences, theguardian, France24, Unesco, nobelprize
Rédacteur : Samuel Cousin, Post-doctorant à l’Institut Weizmann
Source BVST