Une aubaine pour la coopération scientifique entre Israël et l’Italie se profile à l’horizon. Cette semaine, les meilleurs chercheurs en matériaux 2D (matériau bidimensionnel) des deux pays se sont réunis à l’Université Bar-Ilan afin de créer des collaborations bilatérales significatives pour stimuler ce domaine en pleine croissance.
Parmi les participants figuraient des chercheurs de l’Université Bar-Ilan, de l’Institut Weizmann, de l’Université de Tel Aviv, du Technion, de l’Université Hébraïque de Jérusalem, de l’Université Ben Gourion du Néguev, du Conseil national italien pour la recherche CNR-ICCOM (Institut de chimie des composés organométalliques), du CNR-DSCTM (Département des sciences chimiques et de la technologie des matériaux, du CNR-NANO (Institut de nanosciences du conseil national de recherche), du CNR-IMM (Institut de microélectronique et des microsystèmes), de l’Università Degli Studi Di Padoue, de l’Université polytechnique de Milan et de l’Université de L’Aquila.
Au-delà du graphène
Un matériau bidimensionnel, aussi appelé matériau monocouche ou matériau 2D, est constitué d’une seule couche d’atomes ou de molécules (wiki). Premier matériau de l’épaisseur d’un seul atome, le graphène avait ouvert la voie à de nombreux autres matériaux ultrafins. Ces derniers, qui commencent à être fabriqués et étudiés dans les laboratoires, pourraient trouver de multiples applications en électronique et en optique. Les chercheurs tentent aujourd’hui de développer de nouveaux matériaux cousins du graphène, car bidimensionnels comme lui, qui pourraient donner l’essor à l’électronique de demain (CNRS).
Connaissant les importantes contributions d’Israël à la science et à la technologie, l’ambassade d’Italie en Israël a organisé cet atelier de deux jours sur les matériaux 2D à l’Institut de nanotechnologie et des matériaux avancés (BINA) de Bar-Ilan.
L’ambassadeur d’Italie en Israël, Gianluigi Benedetti, a déclaré : « l’Italie et Israël partagent de nombreuses similitudes culturelles et économiques. Sur le plan économique, l’innovation israélienne et l’important système industriel italien se complètent, ce qui permet aux deux pays de travailler ensemble. De telles fenêtres d’opportunité ne peuvent se développer que du bas vers le haut, en écoutant les universitaires, les chercheurs et les experts et en les aidant à concrétiser leurs idées et leurs propositions dans le cadre d’une collaboration à long terme« .
Dr Dr Fixler, Directeur du BINA, a présenté l’Institut et s’est félicité de l’opportunité de forger une future collaboration avec l’Italie.
Les matériaux 2D ont suscité un vif intérêt ces dernières années en raison de leur épaisseur allant de un à quelques atomes, ce qui se traduit par des propriétés électriques, optiques et mécaniques exotiques et de nouveaux phénomènes physiques. Cela inclut le couplage de la quantité de mouvement linéaire à la rotation des électrons, le contrôle électrique de la bande interdite d’énergie des semi-conducteurs et de nombreux autres nouveaux effets intéressants qui attirent l’intérêt d’une très grande communauté.
« Au cours de la dernière décennie, deux prix Nobel ont été décernés pour la découverte du premier matériau bidimensionnel – le graphène – et la mesure de ses propriétés, ainsi que pour la définition et la découverte des isolateurs topologiques, dont la plupart sont des matériaux en couches », a déclaré le Pr Doron Naveh, de la faculté d’ingénierie Kofkin à Bar-Ilan.
Le Pr Naveh a co-organisé cet atelier Israël-Italie avec le Pr Oded Hod de l’Université de Tel Aviv, le Dr Andrea Ienco du CNR-ICCOM et le Pr Stefano Ventura, attaché scientifique à l’ambassade d’Italie. « L’atelier forgera de nouveaux partenariats dans des cadres bilatéraux et européens dans ce domaine en plein essor, et nous sommes reconnaissants de participer à ce développement passionnant », a déclaré le Dr Maurizio Peruzzini, chef du département de chimie, CNR-ICCOM.
« La nouvelle chimie des matériaux ouvre des perspectives très intéressantes d’innovation et donc de collaboration entre nos deux pays. Les réunions ouvertes et fermées de l’atelier permettront aux chercheurs d’explorer des idées et des applications communes afin de développer des collaborations scientifiques, technologiques et même industrielles entre nous », a déclaré le Pr Ventura.
Récemment, l’Institut de nanotechnologie et de matériaux avancés de l’université Bar-Ilan a signé des accords de coopération internationaux avec des instituts scientifiques en Chine, en Finlande, au Portugal et en France.
Traduction/adaptation Esther Amar pour Israël Science Info