Du 9 au 12 juin 2014, le campus d’innovation Minatec (Grenoble), n’a eu aucun secret pour les 14 participants de la mission scientifique organisée par Jacques Baudier, attaché scientifique à l’Ambassade de France en Israël et son équipe. Scientifiques, universitaires et journalistes qui avaient fait le déplacement vont à présent poursuivre les échanges débutés avec les équipes grenobloises. Le programme des visites, articulé autour des énergies renouvelables, des technologies de l’information et de la santé, a suscité la curiosité de l’ensemble des membres de la délégation venus d’horizons variés. La visite du superbe show room présentant de manière concrète et visible les travaux des laboratoires du Minatec a permis d’illustrer le large éventail d’applications industrielles de ce centre majeur d’innovation. Les maquettes de démonstration de matériaux intelligents, de miniaturisation, de transmissions sans contact ou encore de récupération d’énergie ont agi comme des « catalyseur d’idées » et ont permis aux Israéliens de mesurer l’étendue des compétences du centre allant de l’habitat au transport en passant par les loisirs numériques. Un panel de possibilités et une capacité de transfert technologique impressionnants, quasi uniques en Europe.
Le Dr David Harari, co-président du HCST (Haut Conseil pour la Science et la Technologie), membre du comité scientifique d’Israël Science Info, a participé à cette mission. Il souligne : « nous avons été frappés par la très forte synergie entre recherche fondamentale et recherche appliquée, entre les laboratoires et les industries, avec un soutien important de la collectivité locale. Cette gestion innovante de Minatec, rappelle fortement l’écosystème de l’innovation israélienne. Ceci nous encourage à développer, dans un proche avenir, une relation plus étroite entre les différents laboratoires de Minatec et les universités israéliennes, et à créer des partenariats industriels. Nous avons échangé sur les possibilités existantes et il reste à concrétiser nos décisions communes« .
Les projets du LITEN, le laboratoire d’innovation pour les technologies des énergies nouvelles, ont vivement impressionné les participants. La plateforme complète de production de batteries, qui permet d’assurer un suivi depuis la création de nouveaux matériaux jusqu’à l’intégration de batteries dans des véhicules électriques commercialisés, est un véritable atout pour ce centre français et a séduit la délégation, désireuse de poursuivre les collaborations. Le centre rassemble en effet les compétences et les équipements lourds permettant de développer un savoir-faire sur toutes les thématiques liées à l’électrification du véhicule : stockage, générateur électrique, gestion de l’énergie et électronique de puissance. Cet outil de R&D unique en Europe par sa taille et par l’étendue de son activité est largement ouvert aux collaborations industrielles.
Même impression pour le centre Clinatec dont la capacité d’innovation est largement reconnue. Ce centre de recherche clinique bénéficiant d’un équipement très sophistiqué, unique au monde, est le seul capable d’imaginer des traitements et des méthodes de diagnostics et d’investigations physiopathologiques innovants, et d’accélérer leur preuve de concept. L’interdisciplinarité joue un rôle clé dans la réussite de ce site : médecins, biologistes et spécialistes en micro ou nanotechnologies et électronique travaillent ensemble au quotidien. Deux projets phares de Clinatec ont retenu l’attention de la délégation : une interface cerveau humain/machine capable de rendre l’usage de leurs membres à des personnes paralysées via un implant cérébral et un outil de biopsie non invasif qui permet de prélever des protéines ciblées par simple contact avec les tissus cérébraux et d’affiner le diagnostic et le traitement associé.
Le dernier site visité a une configuration unique. Les plateformes MOS et MEMS du LETI, laboratoire d’électronique et de technologies de l’information, possèdent plus de 6500 m² de salles blanches dédiées à la création de nouvelles applications de micro et nanotechnologies. Les 450 employés des plateformes assurent la réalisation de projets de recherche jusqu’au prototypage 7 /7 jours et 24/24 heures. La connexion en 2010 des deux plateformes par un funiculaire ultra-propre, sorte de salle blanche mobile, a permis d’accroître considérablement l’efficacité du centre.
Dernière découverte de ce voyage : la rencontre avec une vingtaine de chefs d’entreprises et de start-ups de la région en quête de collaborations industrielles et universitaires ou coopérant déjà avec Israël. La puissance d’innovation de ce petit territoire français semble parfaitement s’adapter aux méthodes et ambitions de la « start-up nation ». Les relations franco-israéliennes dans les domaines de l’énergie, de la santé et des technologies de l’information n’en sont qu’à leurs débuts…