L’Université Hébraïque de Jérusalem et le Technion inventent le biocapteur optique Bactusense

Pr Ester Segal, Technion and Pr Amir Saar, Hebrew U Pr Ester Segal, Technion and Pr Amir Saar, Hebrew U

Et si un produit pouvait détecter les bactéries présentes dans les usines de transformation des aliments, les hôpitaux, et les approvisionnements en eaux municipaux – et cela avec peu de frais et en temps réel ? Grâce aux nanotechnologies israéliennes, ce produit est en perspective de voir le jour et a certainement le potentiel de sauver des millions de vies perdues, chaque année, à cause de contaminations bactériennes.

Le Biocapteur optique Bactusense – encore en développement – utilise des puces à base de silicium pour piéger les bactéries de tous les liquides, comme l’eau, le lait, ou le sang, s’écoulant à travers le système. Le scanner optique identifie ensuite les microbes piégés.

La technologie Bactusense a été inventée par le professeur Amir Saar de l’Hebrew University of Jerusalem, et le professeur Ester Segal du Technion, Israel Institute of Technology. L’IP a été autorisée en Mai à Capitalnano, le principal investisseur israélien et fondateur de start-up basé sur les nanotechnologies qui proviennent des universités Israéliennes.

Le Managing Partner de Capitalnano, Ofer Du-nour a déclaré que le système pourrait être configuré dans différentes versions de manière à identifier les besoins spécifiques des bactéries dans l’eau, la nourriture, l’air, les échantillons de sol et de fluides corporels. Chaque puce de ce système coutera moins de 1 dollar pour sa fabrication, tandis que le prix de l’ensemble du montage optique est estimé à environ 10.000 dollars en fonction de l’utilisation prévue.

« Il peut être utilisé comme un moniteur continue pour les systèmes d’eau et de transformation des aliments », a expliqué Du-nour à Israel21c, « Il peut aussi être utilisé comme une base pour des analyses de sang ou d’échantillons d’urine de patients admis à l’hôpital. Fondamentalement, c’est le même système de base avec de légères variations. Il y aurait en plus un ajout pour les systèmes d’eau pour mettre en place une détection à distance, de manière à être en action sans que personne ne le fasse fonctionner. »

Une perte de clients potentiels

L’accès à l’eau potable est devenu l’un des challenges majeurs de la planète. On estime a plus de 780 millions de personnes qui ont du mal a avoir accès à de l’eau potable dans le monde, et 3,4 millions qui meurent chaque année à causes de maladies dues à de l’eau contaminée. Le constat est presque aussi alarmant en ce qui concerne la transformation des aliments. Au Etats-Unis seulement, la contamination bactérienne développée pendant le traitement des aliments a causée 3.000 décès et 48 millions de maladies non létales chaque année.

Dans les hôpitaux enfin, où les infections bactériennes sont une préoccupation constante, les technologies actuelles prennent 2 ou 3 jours pour identifier positivement la présence de bactéries et leurs groupes. Pendant ce temps, le patient ne reçoit pas son traitement, ou reçoit possiblement un mauvais traitement, ce qui met en danger les patients ainsi que l’équipe médicale autour, et ce qui encourage la croissance de « superbugs » résistants.

Bactusense n’est pas la première technologie israélienne qui tente de régler les retards dans la détection des infections nosocomiales. La détection en temps réel inclue un « kit de chevet » et une analyse automatique d’ADN par PCR (polymerase chain reaction), la technique de diagnostique moléculaire la plus populaire. Cependant, rien qui ne ressemble à Bactusense n’est pour le moment commercialisé sur le marché, revendique la société.

« Nous avons déjà vu plusieurs tentatives de faire ce que nous faisons et qui échouent à cause de la sensibilité du système et son habilité à distinguer les bactéries vivantes ou mortes. » a expliqué Du-nour. « C’est important dans l’industrie alimentaire, car après le nettoyage de la machine, il y a encore des bactéries mortes qui sont présentes, et vous ne voulez pas les compter ». Il rajoute, « ce n’est pas suffisant de savoir qu’il y a des bactéries, il faut savoir lesquelles c’est. Le plus souvent, on se fixe sur un type précis, nous avons des puces pour trouver celles que l’on veut et ignorer les autres ».

Pas de surprises dans les aliments transformés

Du-nour prédit que Bactusense sera commercialisé d’ici deux ou trois ans. « Je suppose que le premier marché sera celui de l’industrie alimentaire » dit-il. Le coût de la contamination bactérienne est énorme. Ce n’est donc pas surprenant que plusieurs clients potentiels de ce secteur ont déjà exprimé un réel intérêt d’avoir un prototype du Bactusense installé dans leurs usines dès que possible.

« La base de Capitalnano est que nous pensons qu’il y existe un potentiel énorme pour les technologies des universités, particulièrement dans les domaines des nanotechnologies et nous nous attardons sur celles que nous pensons être les meilleures, celles pour qui nous pensons que l’investissement de temps et d’argent n’est pas qu’important ». a expliqué Du-nour. « Nous brevetons des technologies qui sont presque matures, et nous construisons des start-up autour d’elles. Nous avons toujours pour ambition de faire des choses qui ne sont pas seulement intéressantes au niveau du business, mais qui ont un but d’aide pour l’humanité».

Capitalnano a été fondé en 2012 par l’investisseur et l’entrepreneur Nir Davidson, et ses conseillers qui comptent le Professeur Chezi Barenholtz et le Professeur Shlomo Magdassi de l’Hebrew University, le Professeur Arie Zaban de Bar-Ilan University, le Professeur Rafi Semiat du Technion, le Professeur Alexander Blankstein ainsi que Yaron Kniajer du fond d’investissement Rhodium.

www.capitalnano.com

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