Les Echos. Né en 1999, le spécialiste israélien des logiciels d’aide à la conduite a séduit plus de vingt constructeurs. Il vient d’être racheté par Intel pour 15 milliards de dollars. Nichée à l’entrée de Jérusalem, dans l’austère zone industrielle de Har Hotzvim, Mobileye a vécu une journée peu ordinaire lundi. L’officialisation de son rachat par l’américain Intel a créé dans le pays un électrochoc au moins aussi fort que l’euphorie suscitée par l’acquisition du GPS israélien Waze par Google en 2013, pour un montant à l’époque quinze fois inférieur.
Mobileye, qui s’est imposé en un temps record comme un leader mondial des systèmes avancés d’aide à la conduite, s’est pourtant habitué à se retrouver sous les feux des projecteurs ces dernières années. Comme de nombreuses personnalités, Barack Obama a visité l’ex-start-up, désormais cotée au Nasdaq, pour découvrir son système embarqué de caméra intelligente surnommé le « troisième oeil du conducteur ». Un dispositif qui reconnaît les marquages au sol, détecte piétons, motos et cyclistes, et prévient en temps réel le conducteur des risques de collisions.
Une vingtaine de grands constructeurs déjà séduits
Créée en 1999 par l’entrepreneur Ziv Aviram et par Amnon Shashua, professeur en sciences informatiques de l’Université hébraïque de Jérusalem, Mobileye a séduit une vingtaine de grands constructeurs mondiaux (General Motors, Renault-Nissan, Volkswagen, Tesla, Honda…) grâce à ses algorithmes de traitement de l’image. Employant 600 personnes, l’ancienne start-up de Jérusalem a affiché un bénéfice net de 173 millions de dollars en 2016, et a multiplié les partenariats avec des équipementiers comme Valeo ou plus récemment Delphi.
En juillet dernier, Mobileye avait passé la vitesse supérieure en annonçant une alliance avec… Intel et BMW, pour développer les prototypes de véhicules autonomes du constructeur allemand. L’entreprise, qui pèse plus de 10 milliards de dollars en Bourse, a visiblement su se rendre incontournable pour le géant des puces américain.