Le ministère israélien de l’Environnement a déclaré mercredi avoir informé il y a deux ans les autorités européennes que les véhicules diesel de Volkswagen n’avaient pu être testés en Israël à des vitesses élevées en raison d’un réglage introduit par la société dans les moteurs. Volkswagen avait recommandé que les véhicules diesel soient testés à 4.000-5.000 tours par minute mais, selon le ministère, ils n’ont pu l’être au-dessus de 2.500 tours/minute en raison de ce réglage.
Selon le site d’informations financières Calcalist, le réglage dans le système informatique des véhicules empêchait les moteurs d’atteindre le nombre maximum de tours par minute pendant les tests, ce qui veut dire que les niveaux d’émissions n’étaient jamais enregistrés à leurs valeurs de conduite sur route.
Israël s’étant mis aux normes européennes, le ministère dit avoir signalé le problème au comité international d’inspection des véhicules à moteur du Cita. Il lui a été répondu qu’aucun changement n’était nécessaire.
Volkswagen a reconnu avoir triché aux test d’émissions de ses véhicules diesel aux Etats-Unis et indiqué que le logiciel permettant de truquer les tests était présent sur 11 millions de véhicules dans le monde. (Tova Cohen et Steven Scheer; Danielle Rouquié pour le service français)
Reuters 2015
+ d’infos :
La Commission européenne savait depuis 2013, Le Figaro, 26 oct. 2015
Selon le quotidien britannique Financial Times, la manipulation des tests d’émission par les constructeurs d’automobiles était largement connue aux plus hauts niveaux de l’Union européenne. Sans susciter de réactions. La Commission européenne a eu connaissance de manipulations des tests d’émission par les constructeurs automobiles plus de deux ans avant les révélations sur la tricherie de Volkswagen aux Etats-Unis, explique le Financial Times. Selon des documents internes de l’institution européenne que le quotidien britannique s’est procurés, le commissaire en charge de l’environnement de l’époque, Janez Potocnik, avait alerté ses collègues en 2013 mais aucune action n’a été prise par Bruxelles pour sévir contre la pratique. Le commissaire a notamment mentionné le problème dans une lettre adressée en février 2013 au commissaire à la Politique industrielle Antonio Tajani, selon le Financial Times.
«Il y a des préoccupations répandues selon lesquelles la performance (des moteurs, ndlr) a été ajustée pour se conformer au cycle de tests, en dépit d’une spectaculaire augmentation des émissions en dehors de ce contexte», a écrit M. Potocnik, selon le journal.
Ces documents «montrent que la manipulation des tests d’émission par les constructeurs d’automobiles était largement connue – et vivement débattue – aux plus hauts niveaux de l’Union européenne bien plus tôt qu’on ne le pensait», explique le Financial Times.
Fin septembre, l’Agence fédérale de protection de l’environnement américaine a découvert que la constructeur allemand Volkswagen avait équipé ses modèles diesel d’un logiciel capable de tromper les tests de mesure anti-pollution des autorités. Volkswagen a reconnu que jusqu’à 11 millions de véhicules dans le monde, de marques VW et d’autres marques du groupe, étaient équipés du logiciel tricheur.