Falling walls, « faire tomber les murs », est un concours international basé à Berlin. Si son nom fait référence à la chute du Mur survenue en novembre 1989, c’est surtout un clin d’œil à ces recherches très innovantes qui font tomber les murs techniques ou idéologiques de nos connaissances. Trente cinq pays étaient représentés. Israël s’est classé troisième, grâce à Shani Elitzur, doctorante à la faculté de génie aérospatiale du Technion.
Shani Elitzur faisait partie des 100 finalistes en compétition. Le projet qui a retenu l’attention du jury est une technologie très novatrice de production d’énergie à partir d’hydrogène. Cette invention pourrait diminuer de façon massive la dépendance de nos pays aux hydrocarbures. « L’idée de fabriquer de l’énergie à partir de l’hydrogène n’a en soi rien de révolutionnaire » explique Elitzur. Mais ce qui est une véritable innovation c’est de fabriquer l’hydrogène in situ. L’hydrogène est en effet un gaz très léger, de densité très faible. Il faut, pour le transporter le comprimer fortement et le maintenir à des températures très basses. Qui plus est ces réservoirs sous pression sont potentiellement à risque. En revanche si on se révèle capable de produire l’hydrogène au fur et à mesure des besoins, la question de son stockage et de son transport ne se pose plus. Et c’est bien là le concept développé par Shani Elitzur.
Sa méthode est basée sur l’interaction de l’eau (dont chaque molécule comporte deux atomes d’hydrogène), et de l’aluminium, en présence d’une substance qui active la réaction. L’énergie produite par sa technologie est plus élevée que celle que l’on obtient par les techniques de stockage existantes, y compris les piles au lithium. Le travail d’Elitzur a été réalisé dans le cadre de sa thèse de doctorat qu’elle conduit sous la direction du Pr Alon Gany et du Dr Valery Rosenband. Avant d’être distinguée par ce prix, Shani Elitzur avait également reçu une subvention de 300 000 Shkalim du ministère de la Science, pour le développement de carburants alternatifs dans le transport. Selon le ministère de la Science, le programme de recherche de Shani Elitzur a démontré sa faisabilité et pourrait conduire à un développement avec un potentiel commercial. « Le ministère continuera à faire beaucoup pour l’avancement des femmes dans les sciences. La victoire de Elitzur n’est pas un hasard – elle fait partie d’un nombre croissant de femmes en Israël dont les réalisations dans la science, la technologie et l’innovation sont une source de fierté » a ajouté Ofir Akunis, ministre de la Science.
Cendrine Barruyer pour Israël Science Info