Quand on sourit, on pense ne rien faire de plus qu’exprimer un moment d’émotion fugace. Mais la façon dont nous sourions, de même que notre niveau global d’expressivité émotionnelle, résulte de centaines d’années d’histoire nationale. C’est le résultat d’une étude menée par une équipe internationale de chercheurs.
Elle a pour auteur principal le Pr Paula Niedenthal, de l’Université de Wisconsin-Madison (USA). Cette étude a été réalisée en collaboration avec le Dr Eva Gilboa-Schechtman de l’Université Bar-Ilan en Israël, ainsi que par d’autres chercheurs aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en Allemagne, en Inde et en Indonésie. Elle révèle que les niveaux d’homogénéité ou d’hétérogénéité culturelle, mesurés par l’examen des schémas de migration sur plus de 500 ans d’histoire, sont liés à la variabilité selon laquelle les individus dans des sociétés spécifiques pensent que les émotions doivent être ouvertement exprimées. Les habitants de pays forgés par des siècles de migration constitués à partir d’un large éventail de migrants d’autres pays, acceptent davantage l’expressivité émotionnelle que ceux qui vivent dans des lieux plus insulaires et dans des sociétés homogènes.
Les chercheurs ont démontré que la «fonction» prédominante du sourire telle qu’elle est perçue dans une société donnée, dépend de la mesure selon laquelle la culture sociale s’est développée dans un isolement relatif, ou a été influencée par une longue histoire de migrations.