L’infertilité touche cinquante millions de couples dans le monde, et Israël est tout aussi concerné. De plus, le nombre de personnes atteintes est en augmentation.
Bien qu’Israël soutienne une politique nataliste très volontariste, l’infertilité touche de plus en plus de couples. En cause : l’exposition aux phtalates, des perturbateurs endocriniens omniprésents dans les plastiques ; le port des téléphones mobiles dans les poches de pantalon ; la présence d’hormones femelles dans l’eau potable recyclée ; l’usage massif de pesticides par l’agriculture intensive ; la concentration élevée d’œstrogènes, une hormone femelle, dans les produits laitiers (Le Monde).
Une simple dose pourrait améliorer la fertilité féminine et masculine
La Pr Esther Priel, directrice de la faculté de médecine de l’Université Ben Gourion du Néguev (BGU) et son équipe ont étudié les télomères (zones situées à l’extrémité des chromosomes) et ont annoncé le développement d’un traitement contre l’infertilité. Comment est-ce possible ?
La taille des télomères diminue au fur et à mesure du vieillissement. Or les télomères ont un rôle crucial. Ils déterminent la durée de vie des cellules en général et des gamètes en particulier. Des télomères plus courts induisent une diminution de la fertilité.
Le traitement proposé par le Pr Priel et son équipe stimule l’expression d’une enzyme, la télomérase, responsable du maintien des télomères. Ce traitement permet de rallonger les télomères pendant 24 heures avec une simple dose.
Les études menées sur des souris ont permis de montrer qu’une simple dose permettait d’améliorer significativement la fertilité des souris mâles et femelles. En effet, une dose augmente le nombre d’ovocytes ainsi que leur vitesse de maturation. De plus, chez des souris ayant subi des chimiothérapies, le traitement permet de protéger les ovaires et testicules. Enfin, cette dose n’induit pas d’effets secondaires.
Le Dr Ora Horovitz, vice-présidente de BGN Technologies, Société de transfert de technologies de la BGU, précise : « Les télomères sont notre horloge biologique. En développant un traitement qui prévient ce raccourcissement, on crée un produit anti-âge. Pour les maladies dégénératives, on pourrait envisager de faire disparaître cette dégénérescence ».
A présent, le Pr Priel et son équipe cherchent de nouvelles collaborations afin de transformer ces résultats prometteurs en futurs traitements.
Auteur : Odélia Teboul, pour le BVST, doctorante à l’Université Hébraïque de Jérusalem