La première enquête nationale sur l’iode menée en Israël a révélé un taux élevé de carence en iode chez les Israéliens, ce qui constitue un risque élevé d’hypothyroïdie maternelle et au niveau du développement neurologique des fœtus en Israël. 62% des enfants scolarisés et 85% des femmes enceintes sont en dessous de la norme préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Leurs conclusions sont « qu’il faut immédiatement améliorer l’apport en iode du public », a déclaré le Pr Aron Troen, chercheur à la faculté Robert H. Smith d’Agriculture, Alimentation et d’Environnement à l’Université Hébraïque de Jérusalem. « Il est clair que le mode alimentaire d’Israël ne garantit pas un apport suffisant en iode à la population. Il faut un programme durable et urgent, réglementé par le gouvernement, d’iodation du sel ou des aliments. Les coûts sont faibles et cela a apporté des avantages substantiels dans plus de 160 pays à travers le monde« .
«La dessalinisation est une bénédiction, mais nous devons être conscients des conséquences imprévues. La dessalinisation élimine les minéraux de l’eau et pourrait diminuer l’apport de l’iode qui est un micronutriment essentiel », déclare le Dr Aron Troen.
Israël est l’un des rares pays qui n’a jamais procédé à une enquête nationale sur l’iode et qui ne fournit pas de prophylaxie à l’iode, même si une partie de sa population a déjà souffert de carence. De même, Israël ne dispose pas de données actualisées sur l’incidence et la prévalence des maladies thyroïdiennes.
Une organisation spécialisée dans le développement de l’enfant (The International Child Development Steering Group) a identifié la carence en iode comme un facteur de risque majeur pour le développement de l’enfant et l’OMS recommande de surveiller systématiquement les données démographiques sur l’iode urinaire tous les cinq ans.
Les chercheurs de l’Université Hébraïque de Jérusalem et leurs collègues du Service de santé Maccabi et du CHU Barzilai d’Ashkelon en Israël et de l’ETH de Zurich en Suisse, avec l’appui du Réseau mondial pour l’élimination durable de la carence en iode (Global Network for the Sustained Elimination of Iodine Deficiency), ont obtenu les premières données nationales représentatives sur le niveau d’iode dans la population israélienne. Ils ont collecté des échantillons d’urine prélevée en pré-déchet, provenant de 1 023 enfants d’âge scolaire et de 1 074 femmes enceintes représentant toutes les régions et les principaux secteurs d’Israël (Juifs, Arabes et orthodoxes) en 2016 aux Maccabi Healthcare Services MHS).
Traduit et adapté par Esther Amar pour Israël Science Info