Alors que le monde va devoir faire face à une grave pénurie de médecins spécialistes en oncologie, le Dr Leeat Granek et son équipe à l’Université Ben Gurion du Néguev (BGU) ont montré les résultats très prometteurs d’un cours d’introduction en cancérologie d’une semaine selon 2 objectifs précis : 1/ sensibiliser leurs étudiants en seconde année de médecine à la douleur des patients atteints de cancer ; 2/ les inciter à faire une spécialité en oncologie.
Cette étude, publiée dans le journal of Academic Medicine, a été menée par le Dr Leeat Granek et le Pr Samuel Ariad, chef du département d’oncologie du centre médical Soroka à la BGU.
En 2014, l’American Society for Clinical Oncology a indiqué que, alors que la demande de soins en cancérologie a doublé, le nombre de praticiens oncologues est susceptible d’augmenter de 28 % dans la prochaine décennie. Le rapport conclut que près de 450 000 nouveaux patients atteints de cancer aux États-Unis vont rencontrer de sérieux obstacles pour obtenir les soins nécessaires. Les traitements modernes prolongent la survie de nombreux patients, ce qui a fait du cancer une maladie chronique devant être gérée par tous les professionnels de santé, et pas seulement par les oncologues professionnels.
En 2013, 77 étudiants de cette formation ont rempli des questionnaires avant et après. Ce cours présente une approche holistique des soins pour les patients atteints de cancer qui va au-delà des aspects biologiques de la maladie.
L’étude a montré une augmentation du nombre d’étudiants qui envisagent une spécialisation en oncologie (22% avant et 39% après le cours de la BGU). Cette approche concerne aussi bien Israël que l’Amérique du Nord. En Israël, en 2010, le nombre de patients récemment diagnostiqués était de 24 992 patients pour 180 oncologues.
L’étude a également souligné une augmentation prometteuse de la sensibilisation des étudiants aux souffrances des patients. « Nos résultats indiquent la nécessité pour les écoles de médecine de par le monde d’inclure ce type de programme très en amont des études de médecine afin que les étudiants puissent mieux communiquer avec les patients sur la maladie et la mort, et être plus préventifs envers les douleurs inutiles », dit le Dr Granek.
Le Dr Granek souligne que « cette formation permettrait de lutter contre le phénomène bien connu d’une désensibilisation à la douleur des étudiants en médecine à mesure qu’ils avancent dans leur formation. Comme l’un de mes étudiants l’a remarqué, grâce à ce cours, il n’oubliera pas son humanité ou l’humanité de ses patients ».