Et si le secret pour inverser le vieillissement n’était pas un élixir de vie, mais l’identification des gènes qui contrôlent le vieillissement, puis l’inversion des dommages qui leur sont causés ? C’est l’objet des recherches du Dr Debra (Deborah) Toiber de l’université Ben Gourion du Néguev (BGU) sur un gène clé, le SIRT6. «Ces dernières années mes recherches se sont concentrées sur le gène SIRT6, dont nous avons découvert qu’il joue un rôle important dans le processus de vieillissement», explique le Dr Toiber du Département des sciences de la vie de la Faculté des sciences naturelles et du Centre Zlotowski pour les neurosciences de la BGU.
En utilisant leur connaissance du gène SIRT6, Debra Toiber et son équipe ont pu identifier les gènes qui pourraient prédire si un cerveau évolue vers un vieillissement sain ou un vieillissement pathologique. De plus, ils ont pu déterminer quels gènes sont les meilleurs candidats pour des thérapies ciblées, ceux dont les dommages peuvent être inversés.
Ce projet a reçu un financement du Conseil européen de la recherche (CER) dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne (N° 849029).
Dans son étude récente, le Dr Toiber et son équipe ont identifié une poignée de gènes altérés dans le cadre d’un vieillissement pathologique, mais pas dans le cadre d’un vieillissement normal. De plus, à partir de ces gènes, certains peuvent être inversés par des interventions telles que la restriction calorique. Le Dr Toiber et son équipe ont découvert dans des études antérieures que le SIRT6 joue un rôle déterminant dans la réparation de l’ADN et sert de premier intervenant dans les cassures double brin de l’ADN, se mettant immédiatement au travail mais signalant également à d’autres protéines capables d’aider à réparer les dommages.
Debra Toiber pense que l’une des principales causes du vieillissement est l’accumulation de dommages non réparés à l’ADN, qui peuvent entraîner des maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson et d’Alzheimer. Comme il y a de nombreux changements dans le vieillissement et dans ces pathologies, l’équipe du Dr Toiber a comparé des souris altérées par le SIRT6 à des souris normales, par rapport à des souris du même âge et par rapport à des souris plus âgées.
Ainsi, à l’avenir, un test des changements dans un ensemble de gènes pourrait indiquer si nous nous dirigeons vers un vieillissement en bonne santé.
Le Dr Toiber est titulaire de la Chaire de développement de carrière Zehava et Chezy Vered sur la maladie d’Alzheimer et les maladies neurodégénératives. La recherche a été soutenue par la fondation David et Inez Myers, la Fondation israélienne pour la science et la High-tech (Grant N° 188/17 et 500/15), Broad-Israel Science Foundation Grant 1644/15.
Les autres chercheurs comprennent : Daniel Stein, Amir Mizrahi, Adam Saretzky, le Dr Alfredo Garcia Venzor, Zeev Slobodnik, Shai Kaluski et Monica Einav de l’Université Ben-Gurion, et Anastasia Golova, et le Dr Ekaterina Khrameev du Centre des sciences de la vie, Institut Skolkovo des sciences et de la technologie (Moscou, Russie).
Publication dans Aging 9 mars 2021
Traduction/adaptation Esther Amar pour Israël Science Info