Un nouveau scanner, basé sur une technologie innovante développée par le Prof. Edith Marom de la Faculté de Médecine de l’Université de Tel-Aviv, en collaboration avec le Dr. Arnaldo Mayer de l’Hôpital Sheba à Tel Hashomer et permettant un rayonnement inférieur de 96% à la normale sans réduction de la qualité de l’image, est entré en utilisation dans cet hôpital, lequel est affilié à l’université. Il sera d’abord utilisé pour la détection précoce du cancer du poumon et, dans un proche avenir, dans les domaines de la mammographie et des examens au scanner pédiatriques.
La scannographie, ou tomodensitométrie est utilisée pour évaluer les lésions des organes internes pour la détection de tumeur ou de fracture, l’examen des métastases cancéreuses, les problèmes orthopédiques, les problèmes vasculaires et autres. Son seul inconvénient est le degré de rayonnement ionisant émis par l’appareil pendant l’examen, susceptible d’augmenter par lui-même le risque de cancer. En effet, un examen par scanner standard équivaut à cent radiographies sur le plan de l’exposition aux rayons X. Le nouveau scanner lui, émet un faisceau de rayonnement équivalent à celui d’une radiographie et demi.
Enseigner à l’ordinateur
Sa technologie est basée sur l’intelligence artificielle, en particulier sur un nouvel algorithme de pointe qui permet à la fois un « débruitage » puissant de l’image et la préservation de ses détails, et donc réduit le niveau de rayonnement sans compromettre la qualité de l’image obtenue, et la capacité des médecins à fournir un diagnostic précis.
Le nouveau scanner a été testé à l’hôpital Sheba, sur 60 personnes ayant également subi un examen du thorax au moyen d’un scanner normal à rayonnement élevé. Le test a montré que le nouveau scanner à rayonnement faible n’a laissé échapper aucun des résultats obtenu par l’autre.
« Lorsqu’on baisse le niveau de rayonnement d’un scanner standard, on obtient une image très ‘granuleuse’ et ‘bruyante’ qui ne permet pas un bon décodage », explique le Prof. Eli Konen, Directeur de la division d’imagerie médicale de l’hôpital Sheba, et chef du Département de radiologie de la Faculté de médecine de l’UTA, qui a réalisé le test. « Nous avons réussi à ‘enseigner’ à l’ordinateur, au moyen de l’intelligence artificielle et de réseaux neuronaux, comment transformer une image granuleuse en une image permettant un diagnostic de qualité ».
Le scanner a tout d’abord été testé sur des fumeurs venus se faire examiner en vue d’un dépistage précoce du cancer du poumon. « Il s’agit d’une population en bonne santé qui vient se faire examiner une fois par an, et donc susceptible d’être exposés de cette manière à de nombreuses radiations. Aujourd’hui, je peux dire à ces patients que l’examen qu’ils passent présente en lui-même un risque de cancer réduit ».
Le développement du nouveau système a duré trois ans et a été financé par la Direction de l’innovation du gouvernement israélien. La technologie, approuvée par la Division des Technologies du ministère de la Santé, devrait être mise en place dans d’autres organisations sanitaires.
« Il y a dix ans cela aurait semblé de la science-fiction, mais dans un avenir prévisible, il y aura probablement quatre de ces scanners à rayonnement réduit en service à l’hôpital Tel Hashomer, qui permettront de diagnostiquer presque tous les patients ».
Les chercheurs poursuivent actuellement leurs études pour permettre d’appliquer cette technique de tomodensitométrie par rayonnement faible également à d’autres types de tests, comme les mammographies et la scannographie pédiatrique.
Auteur : Sivan Cohen-Wiesenfeld, PhD, Rédac’chef de la newsletter des Amis français de l’Université de Tel Aviv