Océans pollués : des étudiants (BGU, Israël) développent une bactérie qui mange les plastiques
[:fr]Lors du grand concours iGem* organisé fin octobre aux USA, une équipe d’étudiants chercheurs de l’Université Ben Gourion du Néguev (BGU, Israël) a remporté une médaille d’or et a vu son projet « PlastiCure-BGU » désigné « meilleur projet environnemental, meilleur concept« . Le projet Plasticure-BGU pourrait dégrader les déchets plastiques et produire de l’électricité grâce à l’énergie libérée par la dégradation des PET. Plasticure-BGU utilise une bactérie génétiquement modifiée pour «manger» du polyéthylène téréphtalate (PET), un type de plastique largement disséminé dans les océans et sur terre. Alors que la compétition iGem n’exigeait qu’une preuve de concept, l’équipe de la BGU a décidé d’étudier la faisabilité d’un prototype « pour en finir avec les déchets plastiques », expliquent-ils.
Voir les résultats spectaculaires de Plasticure sur ce lien.
Le principal atout du plastique est aussi l’un de ses plus grands inconvénients : sa durée de vie, qui le rend pratiquement non dégradable. Une bouteille d’eau minérale prend environ 400 ans à se décomposer, conduisant à une accumulation mondiale de déchets plastiques. Incinération ou enfouissement, les solutions envisagées sont toxiques pour l’environnement. Des études ont montré que si l’on continue à consommer et à éliminer le plastique au même rythme, d’ici 2050, le poids des déchets plastiques dans l’océan sera égal à celui des poissons. Selon une étude menée en Méditerranée, 18% des échantillons de poissons contenaient des restes de plastique dans l’estomac. Certains de ces poissons finissent dans nos assiettes.
A noter : l’équipe israélienne PlastiCure-BGU (Université Ben Gourion du Néguev) fut la seule équipe composée uniquement d’étudiants de premier cycle, dans une catégorie habituellement dominée par des experts et des doctorants. Cette équipe pluridisciplinaire comptait : Tomer Shary, Nir Zafrany et Noa Weiss de la Faculté des sciences humaines et sociales (BGU). Ben Vaknin, Inbar Segal, Dor Bar-On, Eyal Zajfman, Inbar Bariah et Liran Sagron de la Faculté des sciences naturelles (BGU). Guy Farjon, Yotam Itzhaky et Efrat Jeshurun de la Faculté des sciences de l’ingénieur (BGU).
Cette année, trois équipes israéliennes ont pris part à la compétition iGEM : l’Université Ben Gourion du Néguev, le Technion (contrôle du déplacement des bactéries en utilisant le principe de la chimiotaxie) et le Collège universitaire Tel Hai (projet « Triple C Therapy », système permettant de faire pénétrer dans les cellules affectées la version saine du gène défectueux chez les malades atteints de mucoviscidose, en utilisant comme transporteur la toxine cholérique modifiée).
* L’iGEM, ou International Genetically Engineered Machine (Compétition internationale de machines génétiquement modifiées), est une compétition internationale de biologie de synthèse organisée chaque année.
Traduction/adaptation Esther Amar pour Israël Science Info
————————————–
A savoir : le site conservation-nature.fr indique quelques temps de dégradation de produits courants
Sac en amidon de maïs : 2 semaines à 2 mois
Pelures d’orange ou trognon de pomme : 1 mois
Morceaux de coton : 1 à 5 mois
Papier : 2 à 5 mois
Mouchoirs en papier : 3 mois
Corde : 3 à 14 mois
Journal : 3 à 12 mois
Fruits et légumes : 3 mois à 2 ans
Allumette : 6 mois
Chaussette en laine : 1 à 5 ans
Mégot de cigarette (avec filtre) : 1 à 2 ans
Ticket de bus ou de métro : 1 an
Brique de lait (plastique+carton) : 5 ans
Chewing-gum : 5 ans
Papier de bonbon : 5 ans
Chaussures en cuir : 25 à 40 ans
Tissu en nylon : 30 à 40 ans
Boîte de conserve : 50 à 100 ans
Briquet en plastique : 100 ans
Textiles : 100 à 500 ans
Canette en aluminium : 200 ans
Sac plastique : 450 ans
Emballage plastique d’un pack de 6 bouteilles : 400 ans
Bouteilles en plastique : 400 ans
Couches jetables : 500 ans
Carte téléphonique : 1000 ans
Polystyrène : 1000 ans
Bouteilles Verre : 4000 ans
Pile : 7869 ans
Pneus : Non biodégradables[:en]After BGU’s iGEM team took home a gold medal and was nominated for Best Environmental Project, Best Poster and Best Applied Design in the overgrad category at the iGEM Giant Jamboree at MIT in Cambridge, MA for their project PlastiCure-BGU, now they want to take their idea from a student project to a prototype. Nomination indicates that they were placed in the top three teams. They were the only team comprised solely of undergraduates in a category dominated by masters and PhD students at the competition held in late October.
Their project, Plasticure-BGU, aims to use a genetically-modified bacteria to “eat” polyethylene-terephthalate (PET), a type of plastic, which is proliferating tremendously in the earth’s oceans and on land. If we continue to consume and then dispose of plastic at the same rate, by 2050 the weight of plastic containers in the ocean will equal the weight of fish in it. According to a study in the Mediterranean Sea, 18% of fish sampled had plastic remnants in their stomachs. Some of these fish eventually end up on our plates.
One of plastic’s best features is one of its greatest drawbacks; its durability makes it virtually non-degradable. An average bottle of mineral water takes roughly half a millennium to decompose, leading to a global accumulation of plastic waste. Many ideas have been considered for dealing with plastic waste such as burning or burying it, but these solutions damage the environment because of plastic’s toxicity. Since the introduction of plastics, some microbial communities or species have evolved to successfully degrade plastics. However, from an evolutionary point of view, probably as a result of only being exposed to plastic for 100 years, they do not biodegrade plastic efficiently yet.
That is where Plasticure-BGU comes in. While the competition only requires proof of concept, some members of the team are planning on continuing their research. Plasticure-BGU would degrade the plastic and produce the electricity needed to run the processing plant for the reaction by utilizing the energy released from PET’s bonds.
The International Genetically Engineered Machine (iGEM) Foundation is an independent, non-profit organization dedicated to education and competition, the advancement of synthetic biology, and the development of an open community and collaboration. iGEM runs the iGEM Competition – an international competition for students interested in the field of synthetic biology.
This year’s team was comprised of a multi-disciplinary group of students. Tomer Shary, Nir Zafrany and Noa Weiss from Faculty of Humanities and Social Sciences. Ben Vaknin, Inbar Segal, Dor Bar-On, Eyal Zajfman, Inbar Bariah, and Liran Sagron from the Faculty of Natural Sciences. Guy Farjon, Yotam Itzhaky, and Efrat Jeshurun from the Faculty of Engineering Sciences.
“The competition was a great learning experience. We were exposed to varied and interesting synthetic biology projects. The warm reviews we received and the fact that we were chosen one of the top three environmental projects greatly encourages us to continue to research and develop the idea until we can efficiently break down plastic,” says Nir Zafrany. He, Noa Weiss and Efrat Jeshurun are continuing to develop the idea after the competition.
Tomer Shary, head of the iGEM team, adds, “Working on the project PlastiCure-BGU and participating in the competition was a unique experience. Over and above turning our vision into reality and the intensive and rewarding work on the project, we were fortunate to participate in the competition where we were exposed to other groups from around the world and research ideas in every field, an extraordinary experience for undergraduate students.”[:]