Daniel Lellouch, physicien à l’Institut Weizmann des sciences et membre du comité scientifique d’Israël Science Info, commente la récente performance du LHC qui agite la communauté scientifique mondiale : des faisceaux de protons sont entrés en collision à une énergie record de 13 téraélectronvolts (TeV) au LHC (grand collisionneur de hadrons) ! « Trois équipes israéliennes du Technion, de l’Université de Tel-Aviv et de l’Institut Weizmann des Sciences collaborent à ATLAS, l’une des 4 expériences installées auprès du LHC. Les physiciens israéliens ont construit une partie de l’appareillage (un détecteur ultra-rapide de muons utilisé comme dispositif de déclenchement). Ils ont été très actifs dans l’analyse des données qui a permis la découverte du boson de Higgs.
Avec la mise de œuvre de l’accélérateur à une énergie record, la communauté scientifique espère avant tout la découverte de particules d’un type nouveau. Ces particules «supersymétriques », si elles existent, pourraient constituer la clé d’un mystère qui intrigue les astrophysiciens depuis près d’un siècle : les trois quarts de la matière qui constitue l’univers est d’une nature différente de celle de la matière connue. Réponse d’ici un an ou deux. Certains composants de l’accélérateur, en particulier dans le domaine des communications, ont été produits par l’industrie israélienne de haute technologie ».
Les collisions de protons à 13 TeV créent des gerbes de particules dans le détecteur ATLAS (Image : ATLAS)
Le CERN, 21 mai 2015. La nuit dernière, des protons sont entrés en collision dans le Grand collisionneur de hadrons (LHC) pour la première fois à l’énergie record de 13 TeV. Ces collisions tests doivent permettre de régler les systèmes qui protègent la machine et les détecteurs des particules qui s’écartent du faisceau.
Le réglage des collimateurs est une étape essentielle. Ces dispositifs, qui absorbent les particules égarées, ont été ajustés aux conditions « collisions de faisceaux ». Ces opérations vont donner aux équipes de l’accélérateur les données nécessaires pour assurer la pleine protection des aimants du LHC et des détecteurs.
Les tests se poursuivent aujourd’hui. Des faisceaux vont continuer d’entrer en collision dans le LHC pendant plusieurs heures. L’équipe responsable des opérations au LHC va continuer de surveiller la qualité du faisceau et d’optimiser les réglages.
Il s’agit d’une étape importante qui permettra aux équipes responsables du fonctionnement des détecteurs ALICE, ATLAS, CMS, LHCb, LHCf, MOEDAL et TOTEM de les rendre pleinement opérationnels. La prise de données et le début de la deuxième période d’exploitation du LHC sont prévues début juin.
Source Le CERN