Royaume-Uni : stress hydrique en 2050, "TaKaDu (Israël) pourrait limiter les fuites d'eau", Amir Peleg, CEO
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Maxisciences. Des experts britanniques alertent sur une perspective effrayante au Royaume-Uni : une pénurie d’eau potable. Prévue pour 2044, elle pourrait toutefois être limitée par des initiatives de grande ampleur… mais aussi par des mesures individuelles de bon sens. L’alerte a été lancée par le directeur exécutif de l’Agence de l’environnement britannique, Sir James Bevan. Selon lui, les habitants devraient réduire d’un tiers leur consommation et les entreprises chargées de la distribution devraient réduire de moitié les énormes fuites sur leurs réseaux.
C’est une perspective que l’on aurait pu croire réservée aux pays d’Afrique sub-saharienne, frappés par la désertification. Et pourtant, aussi humide que soit sa réputation, le Royaume-Uni courrait lui aussi tout droit vers une pénurie d’eau potable, comme s’en sont émus des experts britanniques en préambule d’une conférence sur les ressources en eau organisée à Londres.
NDLR : Interrogé sur cette annonce par Israël Science Info, Amir Peleg, CEO et fondateur de la société israélienne TaKaDu, qui propose un système de surveillance des fuites d’eau via le cloud, a déclaré : « C’est certainement une alerte au changement climatique et aux pénuries d’eau au Royaume-Uni et ailleurs. Les solutions qui permettent des économies d’eau sont plus importantes que jamais. Les solutions basées sur les données massives telles que la gestion centralisée des événements de TaKaDu permettent aux services publics de détecter les fuites, actifs défectueux et autres problèmes précoces, réduisant les pertes en eau et améliorant l’efficacité opérationnelle. Même un événement de fuite caché résolu rapidement peut économiser des millions de litres d’eau, avec des économies de coûts et d’énergie considérables. Les opérateurs de distribution d’eau possèdent des milliards de données brutes, mais ils ne savent pas optimiser efficacement leur utilisation ».
Sir James Bevan estime que son pays pourrait connaître une pénurie d’eau potable à l’horizon 2044. En cause, d’après lui : le réchauffement climatique, l’augmentation du nombre d’habitants, mais aussi l’énorme gâchis dont se rendent coupables les Britanniques.
En France, ça n’est guère mieux : un litre sur cinq de notre eau courante disparait dans la nature à cause des fuites dans le réseau de distribution. Édouard Philippe, qui participait ce mercredi 29 août 2018, aux assises de l’eau dans les Hautes-Alpes, a promis jusqu’à 3,5 milliards d’euros sur cinq ans pour remettre en état les réseaux. Au total, 700 millions de mètres cubes d’eau potable sont gaspillés chaque année, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 5,8 millions de foyers (francetvinfo).
Du gaspillage à tous les niveaux
« Nous devons rendre le gaspillage de l’eau socialement inacceptable, comme le fait de cracher sa fumée au visage d’un bébé, ou de jeter à la mer des sacs plastiques », réclame Sir James Bevan. Mais les comportements individuels ne sont pas les seuls à blâmer : l’état des réseaux de distribution pourrait lui aussi contribuer à la pénurie, comme le souligne l’expert.
Selon lui, les habitants devraient certes réduire d’un tiers leur consommation, mais les entreprises chargées de la distribution devraient quant à elles réduire de moitié les fuites sur leur réseau. L’enjeu est en effet colossal : pas moins de 3 milliards de litres d’eau sont perdus chaque année, à la fois chez les particuliers et sur le domaine public, directement à cause de fuites affectant le réseau de distribution.
En optimisant sa consommation, Sir James Bevan estime que chaque Britannique pourrait, en vingt ans, faire chuter sa consommation quotidienne de 140 litres aujourd’hui à 100 litres vers 2040. Pour pallier la diminution de la ressource, l’expert concède toutefois que des solutions techniques de grande ampleur devront appuyer les mesures individuelles d’économie.
Entre autres projets, Sir James Bevan estime qu’un vaste système de transfert d’eau depuis les régions bénéficiaires vers les zones déficitaires devrait être mis en place ; notamment en direction du Sud-Est du Royaume-Uni, confronté à un stress hydrique important. À l’heure actuelle, seuls 4% de l’eau sont en effet transférés d’une région à une autre, au gré des accords entre entreprises régionales de gestion. Des sociétés qui semblent néanmoins prendre conscience de l’ampleur du problème.
« Tout comme elles prévoient des investissements croissants, les entreprises de gestion de l’eau se sont publiquement engagées à réduire les fuites de 50% d’ici 2050. Nous travaillons également avec le gouvernement et les régulateurs pour trouver des moyens de faciliter la réduction de la consommation quotidienne des gens ; et si nous y travaillons tous ensemble, nous pourrons nous assurer que le pays continue de disposer de l’eau dont il a besoin », conclut dans un article publié par le Daily Mail Michael Roberts, directeur exécutif de Water UK, organisme chargé d’instaurer une collaboration entre entreprises et régulateurs au bénéfice de la gestion de l’eau. Aussi inquiétante qu’elle soit, la perspective d’une pénurie d’eau potable au Royaume-Uni n’est sans doute pas inéluctable.
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England is set to run short of water within 25 years, the chief executive of the Environment Agency has warned. The country is facing the ‘‘jaws of death”, Sir James Bevan said, at the point where water demand from the country’s rising population surpasses the falling supply resulting from climate change.
However, this could be avoided with ambitious action to cut people’s water use by a third and leakage from water company pipes by 50%, he says, along with big new reservoirs, more desalination plants and transfers of water across the country.
Editor’s note: Amir Peleg, CEO and founder of israeli company TaKaDu, commented this announcement for Israël Science Info – « This is certainly a wake-up call on climate change and water shortages for the UK and elsewhere. That’s why water efficiency solutions are more important than ever. Data-driven solutions such as TaKaDu‘s Central Event Management (CEM) enable utilities to detect leaks, faulty assets and other problems early, reducing water loss, and improving operational efficiency across-the-board. Even one « hidden leak event » resolved quickly, can save millions of liters of water, with significant cost and energy savings. Utilities often have the raw data, they’re just not optimizing its use effectively. »
In his very thorough guide 13 Essential Tips for Conserving Water In Your Garden, Peter Weeks, editor of The Daily Gardener, underlines: « any people waste huge amounts of water, and it’s possible to make a lot less of it go a lot further. Here are our top 13 essential tips for using less water in your garden. Apply Mulch; Spread compost; Know when to water; Grow fewer thirsty plants; Use smart watering techniques; Don’t overwater; Know your soil; Use a moisture meter; Harvest water; Fix Leaks; Train your plants and lawn; Pay attention to pot choice; Pay attention to the forecast« .
We need water wastage to be socially unacceptable
“Around 25 years from now, where those [demand and supply] lines cross is known by some as the ‘jaws of death’ – the point at which we will not have enough water to supply our needs, unless we take action to change things,” Bevan told the Guardian, before a speech on Tuesday at the Waterwise conference in London.
“We need water wastage to be as socially unacceptable as blowing smoke in the face of a baby or throwing your plastic bags into the sea,” he said.
In the speech, Bevan says: “Water companies all identify the same thing as their biggest operating risk: climate change.” By 2040, more than half of our summers are expected to be hotter than the 2003 heatwave, he says, leading to more water shortages and potentially 50-80% less water in some rivers in the summer.
The population of the UK is expected to rise from 67 million to 75 million in 2050, increasing the demand for water. But Bevan says the average person’s daily water use of 140 litres could be cut to 100 litres in 20 years by more efficient use in homes and gardens. Currently, about a third of water is lost to leaks or wastage.
Building new mega-reservoirs
The most controversial change needed to increase supply is building new mega-reservoirs, such as that proposed near Abingdon in Oxfordshire. “We have not built a new reservoir in the UK for decades, largely because clearing all the planning and legal hurdles necessary is so difficult and local opposition so fierce,” Bevan says. The government plans to streamline the planning process. “That will be controversial, but it’s the right thing to do,” says Bevan.
More water will also need to be transferred across the country to water-stressed areas, such as the south-east, Bevan says, via pipelines or canals. Just 4% of current supplies are transferred between individual water companies, but there are plans for 20 new transfer projects. More desalination plants, such as Thames Water’s Beckton plant, will also be needed to turn seawater into drinking water, he says.
“While there will be political challenges, there should be less difficulty over the economics,” Bevan says. “That’s because the investment needed to increase our resilience is modest compared with the cost of not doing it. While a severe drought would cost each household more than £100, the cost per household of the investment that would greatly reduce the risk is only £4 a year.”
Water companies are required by the regulator Ofwat to cut leakage by 15% by 2020, although some have incurred huge fines in the past for failing to meet targets.
Thames Water to pay back £65m to customers as part of leakage penalty
Michael Roberts, the chief executive of Water UK, which represents the water companies, said: “As well as planning increasing investment, water companies have publicly committed to cut leakage by 50% by 2050.”
“We’re also working with government and regulators to find ways to make it easier for people to reduce their daily water use, and if we all work together on this we can make sure the country continues to get the water it needs,” said Roberts. “A twin-track approach is the right way to go, reducing demand for water at the same time as increasing supply.”
Quarter of England’s rivers at risk of running dry, finds WWF
It is also vital that wildlife and natural habitats are protected from excessive water abstraction, said Tom Lancaster, at the Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), which is part of the Blueprint for Water coalition of 18 NGOs.
“Government proposals to reform water abstraction and improve water management are necessary if we are to balance the needs of people and the natural environment,” he said. “This should start with government placing a duty on water companies to restore and enhance nature.”
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