SPNI (Israël) : un programme national pour faire face aux impacts du changement climatique
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« Israël ressent les impacts du changement climatique depuis de nombreuses années. Le pays n’en est plus à modéliser théoriquement la situation, il est confronté à la réalité de celle-ci », prévient Norbert Lipszyc*, expert en énergies renouvelables et en biodiversité, qui présente ici le plan d’action de la SPNI (Société pour la protection de la nature en Israël).
En 2020 Israël a déjà vécu trois épisodes de climat extrêmes, semblables à ce qu’ont vécu, par exemple, la Californie et l’Australie avec leurs feux de forêts et de brousse, ou le Bangladesh avec ses inondations.
Lors de la dernière tempête d’hiver, il est tombé sur Tel-Aviv en 4 heures 40% du volume annuel des pluies, ce qui a entraîné l’inondation de toute la partie sud de la ville. Huit personnes y ont perdu la vie, y compris un jeune couple piégé dans un ascenseur.
Une grande partie de la ville de Nahariya dans le nord du pays fut aussi inondée, causant des millions de shekels de dégâts. Des résidents furent évacués de leurs appartements en utilisant des véhicules militaires. Des crues soudaines ont endommagé plusieurs F35, les avions furtifs de l’armée de l’air. En cas d’opérations militaires en cours les conséquences auraient pu être très lourdes.
Israël est le premier pays libre et développé que les vagues de réfugiés, fuyant par voie de terre le désastre climatique de l’Afrique, vont rencontrer. Les changements climatiques en Israël conduisent à l’extinction de nombreuses espèces uniques dans ce pays.
Comme la température du pays devient de plus en plus élevée, durant l’été, la vie de nombreux travailleurs manuels en Israël devient menacée et l’air conditionné devient indispensable à la vie en intérieur. Il nous faut développer les moyens de prévenir ces atteintes sérieuses à nos vies et à notre économie.
La vision de la SPNI pour atténuer les conséquences néfastes du changement climatique repose sur 4 piliers : la compréhension, la planification, la sensibilisation et mobilisation du public, et enfin le financement.
- Comprendre les écosystèmes israéliens impactés par le changement climatique
La SPNI va financer et participer directement à des programmes de recherche destinés à identifier tous les écosystèmes du pays impactés par le changement climatique et à les rendre plus résilients, ou à comprendre comment ils peuvent absorber du carbone. Ces recherches nous permettront d’élaborer nos recommandations politiques.
- Développer et planifier des solutions pour faire face au changement climatique La SPNI va mener des études comparatives sur les pratiques et expériences acquises par d’autres villes, en particulier celles du groupe C40, pour s’adapter aux effets du changement climatique. La SPNI communiquera ces informations aux décisionnaires et aux professionnels de la planification et de la gestion de ce type de projets afin d’augmenter leur expertise pour influencer les plans nationaux et régionaux de développement. Nous allons aussi lancer nous-mêmes avec des municipalités des projets pilotes permettant de démontrer ces adaptations.
- Sensibilisation et mobilisation de la population
La SPNI prévoit de développer ses programmes d’éducation et ses campagnes de sensibilisation du public afin de mettre la pression sur les politiques pour qu’ils agissent.
- Modèles économiques et de financement
La SPNI va commanditer des études de modélisation économique des solutions basées sur la nature, destinées à atténuer les impacts du changement climatique en Israël. Ceci est fondamental pour influencer les politiques gouvernementales.
Par *Norbert Lipszyc pour la SPNI, auteur de « Crise mondiale de l’eau : l’hydro-diplomatie » aux Editions de Passy
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