Tempête à Ashdod : pluies torrentielles et débordement du fleuve Lakhish. Le pire a été évité de justesse.

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La journaliste Patricia Hassoun, la dynamique fondatrice de l’excellent site Ashdod Café a couvert la réunion d’urgence de la municipalité d’Ashdod, suite à la tempête hivernale qui a provoqué des inondations dans les rues et la débordement du fleuve Lakhish. Israël ressent durement les effets conjugués de pluies de plus en plus violentes dues au réchauffement climatique et de l’urbanisation d’un littoral ultra bétonné.

Pour rappel : Le Lakhish (hébreu : נחל לכיש) est un fleuve d’Israël qui se jette dans la mer Méditerranée à Ashdod. Il est aussi appelé Wadi Kabiba. D’une longueur de 70 km, le Lakhish draine un bassin versant de 1020 km. Il prend sa source en Judée Samarie et déborde souvent de son lit pendant la saison des pluies. Le fleuve est pollué par des déchets industriels et les eaux usées, en partie à cause de sa localisation entre le port et la zone industriels d’Ashdod et le reste de la ville. Un plan d’assainissement du fleuve a été lancé sans grand succès (wikipedia).

Patricia Hassoun
Patricia Hassoun

Ashdod Café. « Ce vendredi matin, un soupir de soulagement a été entendu lors de la réunion d’urgence de la municipalité d’Ashdod. Les intervenants révèlent que jeudi, au plus fort des intempéries hivernales, nous n’étions pas loin d’une énorme inondation et du début de l’évacuation des habitants de leurs habitations dans certains quartiers.

Après un jour et demi d’une tempête hivernale extraordinaire par son ampleur, notamment en termes de précipitations, la ville d’Ashdod a fait face à ce défi de façon admirable.

À l’exception des fortes précipitations qui ont bloqué les routes et les intersections pendant des périodes relativement courtes et la panne du réseau électrique mercredi soir (liée à la compagnie d’électricité), il n’y a eu pratiquement aucun événement qui ne soit inhabituel.

Malgré la force des vents et l’intensité de la pluie, il n’y a pas eu d’incident grave à déplorer. La menace la plus importante était l’élévation du niveau de l’eau dans la rivière Lakhish à une hauteur jamais vue depuis l’hiver orageux du début des années 1990.

Bien qu’il n’y ait toujours pas de chiffres officiels des autorités (pluviomètre) un expert que nous avons intérrogé a estimé qu’au plus haut du niveau des eaux, la rivière Lakhish avait atteint environ 250 kb/s. Un niveau d’intensité effrayant.

Parce que près de la moitié de la ville se déverse dans le Lakhish, dès que l’eau de la rivière monte, elle couvre les ouvertures des bouches de drainage, entrainant un risque d’effondrement de ces infrastructures et par voie de conséquence l’inondation des rues et des maisons.

Il n’est pas certain qu’il s’agisse d’un scénario d’horreur imaginaire. Si le niveau de la cascade d’hier au plus fort de la tempête avait augmenté un peu plus, nous aurions pu entrer dans une situation complètement différente.

Nous avons assisté aux inondations à Moshavim et Gan Yavné après le débordement des rivières et la fusion de l’oued avec les champs et les rues en un immense lac.

Hier matin, lors de la réunion d’urgence convoquée par la municipalité d’Ashdod, la crainte générale était d’entrer dans une situation qui pouvait imposer l’évacuation des résidents. Surtout dans le quartier Vav, la rue Mihashvili et ses environs, comme la rue Haprakhim. L’inquiétude était réelle : selon les calculs du système de drainage et de la rivière, le niveau de l’eau a continué de monter et a culminé vers 8 heures et quart du matin.

S’il avait augmenté de 20 à 30 cm, Ashdod aurait probablement abordé un tournant de son histoire.

Certains experts estiment que ces intempéries expriment la crise climatique et pensent que cette tendance va s’aggraver : des pluies très puissantes qui tombent d’un coup. Étant donné que la zone bâtie en Israël ne fait que croître, la perméabilité du sol et des eaux souterraines diminue et le résultat pourrait se traduire par davantage d’inondations et de crues.

À cet égard, il faut dire un grand merci à tous ceux qui ont travaillé ces deux derniers jours et même avant cela. Ils ont dégagé des ouvertures de drainage, nettoyé les routes des branches et des feuilles, préparé à l’avance le terrain pour éviter des obstructions et surtout ils n’ont pas sous-estimé les prévisions. Travailleurs municipaux, sous-traitants, forces de police et services d’urgence, ont opéré sous la pluie et le froid, jour et nuit, afin que nous puissions nous déplacer en toute sécurité ici.

C’est aussi l’occasion de commencer à tirer des leçons de ces situations au niveau de l’État, car la prochaine fois le clignotant ne sera plus jaune, mais rouge vif ». 

Par Patricia Hassoun pour ©ashdodcafe.com 12 janvier 2020

 

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