Bien que l’épidémie de virus Ebola en Afrique ait été beaucoup plus meurtrière que le nouveau coronavirus, une des options de prévention les plus prometteuses pour le coronavirus pourrait être trouvée en utilisant une approche similaire à celle qui a été utilisée pour développer le nouveau vaccin contre Ebola, selon le Dr. Ron Diskin. Le vaccin contre Ebola, Ervebo, a été approuvé par la FDA (Food and Drug Administration) en décembre.
Le Dr Diskin, un expert renommé de la biologie structurale des virus mortels, a décrit la biologie du COVID-19, qui cause le coronavirus, et a développé ses idées et opinions sur les voies possibles de guérison et les options de traitement à l’occasion d’une conférence à l’Institut Weizmann des Sciences le 27 février dernier.
Actuellement, il n’existe aucun remède ni vaccin contre le coronavirus, qui a infecté 80 000 personnes et tué plus de 3 000 dans le monde. Deux essais cliniques sont actuellement en cours pour tester l’innocuité et l’efficacité du Remdesivir, un antiviral puissant, utilisé en particulier contre le virus Ebola, produit par Gilead Sciences.
Le vaccin contre Ebola se compose du virus des stomatites vésiculeuses (VSV), le virus animal qui provoque des symptômes pseudo-grippaux chez l’homme, et a été génétiquement modifié pour contenir une protéine du virus Ebola du Zaïre afin qu’il puisse provoquer une réponse immunitaire chez l’homme. Dans son exposé, le Dr Diskin a suggéré qu’une approche similaire – pour modifier génétiquement une protéine à partir du coronavirus – pourrait être efficace pour développer un vaccin contre le coronavirus.
Le défi du développement d’un vaccin contre un virus, cependant, est la taille, la portée et la durée – et les dépenses qui en résultent – des essais cliniques. En effet, les vaccins sont administrés à des individus en bonne santé, dont une faible proportion seulement sera exposée au virus. En revanche, les essais cliniques sur des patients malades testent généralement un médicament en l’administrant à la moitié des patients malades inscrits et en donnant un placebo à l’autre moitié.
Une autre voie possible de traitement pourrait être les anticorps monoclonaux, a-t-il ajouté. Les essais cliniques pour les anticorps sont plus simples, plus rapides et moins coûteux, et de nombreux anticorps existants ont un bon profil de sécurité. Ces anticorps pourraient être injectés à titre de traitement chez des patients malades.
Un leurre pour les virus
En janvier, juste avant l’éclosion du coronavirus, le Dr Diskin avait publié une étude sur le mécanisme des arénavirus, qui, comme le nouveau coronavirus, proviennent de rongeurs et parfois de l’homme. Une infection à l’arénavirus entraîne souvent une maladie grave, notamment des fièvres hémorragiques et une méningite. Le laboratoire de Ron Diskin a conçu un « leurre » pour ces virus qui peuvent traiter les personnes infectées, et ainsi empêcher les virus d’infecter les humains. Le résultat a été publié dans Nature Communications.
Source Weizmann France