Dans cet article, Ezra Banoun, expert en énergies renouvelables, explique le rôle clé des start-ups, des grands groupes et des compagnies nationales qui préparent une transition énergétique solaire massive en Israël. Cet article est le premier d’une série qui raconte la révolution du solaire en Israël, les percées technologiques et les développements réussis, mais aussi les réalisations en Israël et à l’étranger.
La mise en œuvre en Israël des panneaux solaires traditionnels
Actuellement, nous passons en Israël d’une conception classique de l’usage du solaire avec des panneaux photovoltaïques installés sur des toits (doud shemesh) à des dispositifs où toutes les vitres des logements, des bâtiments et des voitures pourraient être fabriquées en verre photovoltaïque.
Cette transition est lente car elle nécessite une multitude de percées technologiques suivies de développements, puis de l’étude de prototypes, du suivi des conditions de fonctionnement pour se faire une idée précise des résultats durables qu’on peut en attendre, et des décisions d’équipement des autorités, des collectivités, des entreprises et des particuliers.
L’utilisation des panneaux voltaïques non concentrés (PV)
Les difficultés à résoudre : l’exploitation classique de l’énergie solaire a été fondée sur l’utilisation de multiples PV, fabriqués à partir de silicium. Cette technologie en Israël s’est heurtée aux difficultés suivantes :
- Le coût de production de l’énergie, environ le double de celui obtenu dans les grandes centrales actuelles
- L’impossibilité d’exploiter le rayonnement lumineux la nuit
Selon l’institut allemand Fraunhofer au cours des dix dernières années, le rendement moyen d’un PV est passé de 12% à 17% à froid ; l’utilisation concrète des PV entraine un réchauffement qui provoque une réduction du rendement à 10%. C’est pourquoi la transition au solaire a été limitée en Israël pour l’objectif 2020 à 3,5 GW soit seulement 10% de la consommation totale.
La promotion de l’énergie solaire s’est effectuée sur les toits des maisons individuelles, sur les toits de bâtiments collectifs des villages coopératifs, mochavim et kibboutzim, et sur les bâtiments collectifs de conseils régionaux et des installations industrielles et commerciales.
La première innovation a eu lieu avec le lancement du concept de ‘’ferme solaire’’. Une ferme solaire consiste en une installation de production électrique photovoltaïque à partir de panneaux installés sur une portion des champs agricoles. Des dizaines de villages coopératifs ont réalisé des fermes solaires pour couvrir leurs besoins en énergie et recouvrir des recettes grâce à la vente des surplus d’électricité à la CIE (Compagnie Israélienne d’Electricité).
Les collectivités locales et régionales du sud de la Arava ont déjà réalisé jusqu’en 2017 des installations solaires de 122 MW produisant 70% de leurs besoins de jour (record international). Jusqu’en 2025, il est prévu d’installer 400 MW rendant la région complètement autonome en électricité, grâce à l’énergie solaire.
Une demi-douzaine de sociétés israéliennes ont développé une activité dans tout le pays : à noter deux sociétés, la société ARAVA POWER et la société EDF ENG Israel filiale française qui a commencé son activité en 2009. Elle a réalisé 12 projets, traités avec des collectivités locales avec une capacité totale de 200 MW (de 3.2MW à NAHAL OZ à 40 MW à KETOURA) et réalise actuellement de nouveaux projets avec une puissance totale supplémentaire de 100MW.
La deuxième innovation a été le projet Ashalim PV 1. Cette centrale solaire a été réalisée par EDF ENG et SUN ISRAEL filiale américaine de 30 MW à PS (source Tashtiot). SUN ISRAEL a réalisé des projets avec une capacité globale de 60MW.
La première centrale ASHALIM 30MW a été réalisé en BOT* au prix sur 25 ans de 0.13 €/KW. En 2017 ,un concours a été lancé pour la réalisation d’une seconde centrale solaire PV Ashalim 2 de 40 MW.
* BOT, BUILD OPERATE & TRANSFER : le Contractor doit prendre en charge, l’étude, le financement, la réalisation et l’exploitation durant la durée du contrat (ici 25 ans).
Auteur Ezra Banoun