Ezra Banoun, expert en énergies renouvelables et membre du comité scientifique de Israël Science Info, explique dans ce septième article comment des sociétés innovantes ont surmonté les contraintes technologiques.
Article de Ezra Banoun. « Dans le domaine du solaire, les percées scientifiques suivies de développements technologiques, puis de réalisations ont permis un grand bond en avant : selon l’institut d’études Bloomberg New Energy Finance (BNEF), la capacité de production mondiale cumulée d’énergie solaire a atteint 465 millions de KW. Sur les dix dernières années, elle a été multipliée par 6 ! (voir consoglobe)
Dans cet article, nous allons décrire 4 start-ups qui symbolisent la transition massive qui se prépare.
NOVA LUMOS : l’éclairage électrique pour tous !
Le 28 juin 2013 Davidi VORTMAN, un des dirigeants de NOVA LUMOS avait déclaré : “Nous souhaitons être la plus grande entreprise d’électricité alternative dans le monde. Notre modèle permet aux consommateurs de payer pour l’électricité consommée, sans avoir à acheter l’ensemble du système au préalable. C’est une révolution. » (sources radiochalomnitsan et israelhayom)
« Environ un cinquième de la population mondiale – 1,5 milliards de personnes, principalement en Afrique et en Asie – n’a pas accès à l’électricité et utilise des bougies ou des lampes à pétrole pour l’éclairage domestique’’.
Le procédé de NOVA LUMOS, société hollandaise, s’appuie sur le fait que les technologies modernes de communication sont parvenues à un accès quasi universel au téléphone mobile dont le taux de pénétration est estimé à 80 % en Afrique.
Le kit est mis en fonctionnement par SMS après avoir été vendu à un prix réduit et la consommation électrique facturée au prix forfaitaire de 0.5$ /jour est prélevée par le téléphone mobile. Nova Lumos a mis en place un programme pilote au Nigeria et en Guinée, et espère étendre les capacités de son système afin de fournir une connexion Internet dans les foyers des pays en développement.
UTILIGHT : Vers une production de masse de panneaux photovoltaïques a concentration moins chers et plus efficaces !
La start-up israélienne UTILIGHT a développé une méthode révolutionnaire pour produire dans le cadre de chaines de production de masse des panneaux photovoltaïques à concentration (CPV).
Cette méthode désignée en anglais par Pattern Transfer Printing – PTP (impression par transfert de forme) consiste à produire des panneaux par copie laser sur 3 dimensions ; elle permet d’éviter un usage excessif de matériaux tels que la pâte d’argent (jusqu’à 70% ) et accroit l’efficacité totale du panneau produit de 0.4. La société a développé des partenariats stratégiques avec les fabricants de cellules solaires en Chine et à Taiwan.
ARMOR : l’industrialisation du film photovoltaïque souple ASCA
Basé sur des composés organiques, le film organique photovoltaïque ASCA© est semi-transparent, flexible, ultraléger, sans métaux rares, mais capable de produire de l’électricité sur tous types de surfaces dès qu’il est exposé à la lumière(1). Il ne pèse que 500 grammes par m2. Cette légèreté et sa souplesse lui permettent d’intégrer facilement tous types d’applications(1). Pour pouvoir produire en volume un film photovoltaïque flexible et compétitif, le français ARMOR s’est entouré de nombreux partenaires, industriels et laboratoires de R&D (Cambrios Advanced Materials, Merck, LCPO, Amcor, CEA-INES, CNRS-IMS et ADHEX). ARMOR a spécialisé ses produits pour l’instant au mobilier urbain : station mobile solaire pour recharger les smartphones à Roland Garros, un nouveau concept de balisage urbain économe en énergie, nouvelle gamme de cartes lumineuses alimentée à l’énergie solaire nommée « Citigami» , le banc 3.0 permettant de recharger les smartphones, mobilier urbain innovant de JCDecaux équipé du film photovoltaïque ASCA© afin d’être autonome en énergie, il devient interactif grâce à un écran très basse consommation aux possibilités de diffusion diverses : agenda des événements de la ville, proposition de vote sur une question donnée… Les habitants pourront interagir avec l’écran grâce à leur téléphone portable.
Lire aussi l’article sur lechodusolaire
SUNPARTNER (SP) : production industrielle de vitres photovoltaïques
En inaugurant à Rousset, près d’Aix-en-Provence, la première usine de fabrication de vitrage solaire, la société française inventrice du film photovoltaïque SUNPARTNER transparent signe son démarrage commercial. Ces vitres solaires ont plusieurs applications. Tout d’abord, elles produisent de l’énergie localement, pour participer à alimenter le logement en électricité.
Cette électricité peut également servir à faire fonctionner des fenêtres opacifiantes. Celles-ci s’assombrissent toutes seules lorsqu’il fait trop chaud dans la pièce, pour réduire le rayonnement solaire et ainsi diminuer la consommation d’énergie liée à la climatisation. Le vitrage solaire coûte 400 euros par m2, contre 150 euros pour une vitre sans cellules photovoltaïques (voir ce lien).
Les perspectives de marché sont colossales : façades de bâtiment, fenêtres de train, hublots d’aéronefs, toits de voiture… Une soixantaine de contrats sont déjà en négociation ou signés, par exemple avec Sage (Saint-Gobain) pour l’alimentation sans câble des fenêtres à teinte variables, Sepalumic, Aluk ou encore Wicona (groupe Sapa).
SP a présenté avec la marque hongkongaise, Lunar, la première montre connectée autonome en énergie. Pour fabriquer le petit écran qui l’équipe, elle a passé un accord de licence avec le fabricant chinois Truly Semiconductors.