Les Echos. French Tech Israël sera officiellement inauguré lundi prochain, un an après son annonce. Les entreprises tricolores sont de plus en plus nombreuses à miser sur l’écosystème israélien.
La French Tech peut-elle s’épanouir dans l’écosystème high tech israélien ? Ces deux univers d’innovation se donnent les moyens de consolider leurs liens. Lundi 28 mars, à Tel-Aviv, sera ainsi inauguré le French Tech Israel. Annoncé voilà six mois par Emmanuel Macron, lors de sa première visite en Israël, ce programme se présente comme le 3e hub international de la French Tech après ceux de New York et de San Francisco. Dans la foulée, la nouvelle journée de l’innovation France-Israël se tiendra le 6 avril à Paris.
Israël s’est naturellement imposé comme une priorité pour la France dans cette démarche. « A l’instar d’Orange ou de la SNCF, nos entreprises commencent à comprendre l’intérêt d’investir dans la Silicon Wadi », souligne François Matraire, directeur de Business France Israël, rappelant que, l’an passé, près de 300 sociétés françaises étaient présentes lors du Salon de l’innovation DLD de Tel-Aviv. « Non seulement il s’agit du deuxième pôle d’innovation mondial derrière la Silicon Valley. Mais cet écosystème, qui concentre près de 300 centres de R&D de multinationales, offre un accès direct à tous les grands noms de la tech », ajoute le dirigeant.
Le CAC 40 en mission d’exploration
En témoigne la multiplication des voyages d’études en Israël effectués par les groupes tricolores. « Les entreprises françaises sont en train de réorganiser leurs départements digitaux en s’appuyant sur les écosystèmes de start-up à travers le monde », confirme Valérie Zarka, la directrice de la société de conseil More Than Digital, qui a mis sur pied au cours des douze derniers mois de nombreuses missions exploratoires au coeur de l’innovation israélienne, pour le compte de Carrefour, la Française des Jeux ou encore de Total. « Les clients français reçoivent généralement un électrochoc en venant ici tant pour la maturité des technologies développées que pour la compréhension de l’ADN de l’entrepreneur israélien tourné vers la prise de risque, se projetant sur un marché mondial dès la conception de son projet », poursuit cette responsable.
Les domaines de prédilection
Autre signe qui ne trompe pas : l’ouverture d’une antenne israélienne d’InnoCherche, la troisième après les bureaux de Chine et de Suisse. Sachant que ce réseau dédié à la veille d’innovation organisera en juin son premier voyage d’études dans le domaine de la cybersécurité. « C’est un fait : on observe beaucoup d’intérêt des entreprises françaises pour le digital, la FinTech, le Big Data ou encore les technologies de l’agriculture », fait valoir pour sa part Jérémie Kletzkine, un entrepreneur franco-israélien, responsable développement des affaires de l’ONG privée et à but non lucratif Start-Up Nation Central, qui vise à promouvoir les jeunes pousses israéliennes.
Des projets collaboratifs
Reste que cet engouement ne concerne pas seulement les grands groupes. Pour preuve, le succès du programme Dare, un concours ouvert aux start-up françaises et israéliennes visant à faire émerger des projets collaboratifs dans la R&D. Première initiative labellisée French Tech, ce programme d’accélération franco-israélien, mis sur pied par Business France, BPI et le pôle de compétitivité Medicen Paris Region, a déjà permis, à la mi-mars, à cinq lauréats français – des jeunes pousses innovantes dans la médecine personnalisée – de venir prendre le pouls du biomed israélien.
Auteur : Nathalie Hamou, Correspondante pour Les Echos à Tel-Aviv