Le Pr Shulamit Michaeli, vice-présidente de la recherche à l’Université Bar-Ilan en Israël, espère démarrer bientôt la commercialisation d’un nanomédicament pour détecter et traiter la leishmaniose et d’autres maladies causées par des trypanosomes (tous transmis par des morsures de mouches), comme la maladie du sommeil et la maladie de Chagas.
En combinant un polymère et un ingrédient pharmaceutique liés par des nanoparticules d’oxyde de fer spécialement fabriquées, le médicament ne prend que 20 minutes pour effectuer la culture en laboratoire. « Le médicament nano élimine près de 95% du parasite sans endommager les macrophages. Il est important de noter qu’aucun signe de toxicité n’a été observé chez les souris injectées, ce qui suggère que notre préparation est non toxique. Il n’y a eu aucun changement dans la numération sanguine ou les enzymes hépatiques ».
Jean-Paul Lellouche, franco-israélien, unscientifique de haut niveau à Bar-Ilan
Le Pr Shulamit Michaeli et le Prof. Jean-Paul (Moshe) Lellouche, diplômé de l’Université de La Doua, PhD 1981 (Lyon), au sein de BINA (Bar-Ilan University, Dpt of Chemistry & Institute of Nanotechnology & Advanced Materials) ont développé ce composé breveté qui tue les deux types de parasites Leishmania que l’on trouve en Israël, et le parasite qui provoque la leishmaniose viscérale. Le franco-israélien Jean-Paul Lellouche est auteur de 158 articles scientifiques (2611 citations), il a déposé 15 brevets et a rédigé 4 chapitres de livres. Il est co-inventeur de nanogouttes (janvier 2019 – projet NANODROP) de thérapie oculaire chez l’homme. Il dirige à présent sa propre équipe de chercheurs au sein de BINA. Il avait rejoint l’Université Bar-Ilan en octobre 2000.
Pommade contre la leishmaniose cutanée
« Nous négocions avec une société pharmaceutique israélienne pour prendre en charge la synthèse de médicaments qui sera utilisée pour tester des humains infectés<; Des dermatologues de deux des principaux centres médicaux israéliens traitant actuellement des patients atteints de leishmaniose sont impatients d’essayer le médicament. Bien qu’il existe d’autres médicaments efficaces contre la leishmaniose, certains d’entre eux ne sont pas disponibles sous forme de pommades ou sont très coûteux. Le nôtre n’est pas cher et la fabrication est très simple », a ajouté le Pr Michaeli.
Esther Amar pour Israël Science Info
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Université Bar-Ilan (Israël) : sur la voie d’un traitement pour mener le parasite de la leishmaniose à s’autodétruire
Le gouvernement israélien a décidé d’investir 10 millions de shekels pour lutter contre la propagation de la leishmaniose, une grave maladie de peau. Le Pr Shulamit Michaeli, ainsi que les Dr Yaniv Lustig, le Dr Hanoch Goldschmidt, le doctorant Ronen Hope et le Dr Jean-Paul Lellouche, de l’université de Bar Ilan, sont à la pointe de la recherche dans ce domaine. Ces dix dernières années, plus de 1650 Israéliens ont été diagnostiqués avec la maladie. L’infection se présente sous forme de plaies rouges (d’où son surnom) sur la peau qui éclatent quelques semaines à quelques mois après que la personne ait été mordue par un phlébotome (petit diptère). L’infection peut également endommager le foie et la rate et provoquer une anémie. Les plaies peuvent provoquer des cicatrices permanentes.
Le Pr Michaeli étudie les fonctions fondamentales du parasite en vue de trouver un dispositif qui va provoquer son autodestruction. Ses travaux sur un « cousin » du parasite de la leishmaniose, appelé Trypanosoma brucei, qui provoque la maladie du sommeil africaine, lui ont permis de trouver une protéine qui signale au parasite de s’autodétruire sans nuire aux cellules saines environnantes. Grâce aux nombreuses similitudes entre les deux parasites, le chercheur espère découvrir des traitements pour les deux maladies.
En Israël, on est passé d’une prévalence de l’ordre de 0,4 cas pour 100 000 habitants en 2001, à 4,4 cas pour 100 000 habitants en 2012. Et la maladie apparait désormais dans des zones où sa présence était faible jusque là. Le ministère de l’Environnement a indiqué que les mesures d’éradication ne pouvaient être appliquées depuis que les autorités se sont engagées à n’éradiquer que les moustiques. En attendant, la seule façon de se protéger contre le phlébotome est par le port de vêtements à manches longues après le coucher du soleil et d’utiliser un produit répulsif.
Esther Amar pour Israël Science Info, juillet 2015
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