On sait que le stress canalise certaines ressources de notre corps, dont l’activité n’est pas toujours nécessaire, afin qu’elles assurent des fonctions indispensables à notre santé. Le stress altère ainsi l’échange de substances indispensables à la vie de tous les jours. Des chercheurs de l’Institut Weizmann des Sciences en Israël ont mené ont étudié un récepteur qui se trouve dans le cerveau des souris, et ils sont arrivés à une conclusion surprenante au point que leurs résultats pourraient permettre d’améliorer à l’avenir le développement de médicaments destinés au traitement de problèmes liés au stress, et aussi à des troubles alimentaires.
Lorsqu’une personne est confrontée au stress, les cellules se trouvant dans l’hypothalamus intensifient la production d’un récepteur – le CRFR1. On savait déjà que ce récepteur contribue à une activation rapide du système nerveux sympathique en réponse au stress, par exemple en augmentant la fréquence cardiaque. Mais du fait que cette région du cerveau régule aussi l’échange des matières dans le corps, le groupe a eu l’idée que le récepteur CRFR1 pourrait, lui aussi, jouer un rôle.
Le Pr Chen et son groupe ont caractérisé les cellules dans une certaine zone de l’hypothalamus, et ils ont trouvé que le récepteur s’exprime dans la moitié environ de celles qui éveillent l’appétit et répriment la consommation d’énergie. Ces cellules agissent sur l’une des deux populations essentielles de l’hypothalamus, alors que d’autres cellules font progresser la satiété et la combustion d’énergie. La Dr Kuperman dit que « cela a vraiment été une surprise car, intuitivement, nous nous attendions à ce que le récepteur s’exprime dans les cellules qui suppriment la faim. »
Ensuite, les chercheurs ont éliminé le récepteur CRFR1 chez des souris de laboratoire, uniquement dans les cellules de l’hypothalamus qui encouragent l’appétit, et ils ont ensuite observé comment ceci affecte leurs fonctions corporelles. Au début, ils n’ont vu aucun changement notable, ce qui confirmait le fait que ce récepteur était réservé aux situations de stress, mais lorsqu’ils ont exposé les souris au stress – au froid ou à la faim – ils ont eu une autre surprise.
Lorsqu’il est exposé au froid, le système nerveux sympathique active un type de graisse particulier qu’on appelle ‘tissu adipeux brun’, qui produit la chaleur nécessaire pour maintenir la température interne du corps. Lorsqu’on a enlevé le récepteur, la température du corps est tombée brutalement – mais seulement chez les souris femelles. Même après cela, leurs températures ont eu du mal à se stabiliser, alors que les souris mâles n’ont montré pratiquement aucun changement….
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Publication dans la revue Cell Metabolism