Dans une étude publiée dans la revue « Nature Nanotechnology », un groupe de chercheurs internationaux a révélé une des plus grandes avancées de cette décennie en ce qui concerne le développement de circuit électrique à base d’ADN. La plus importante révolution technologique du 20ème siècle a été l’émergence d’ordinateurs conduisant à l’ère de la communication et de l’Internet. La principale mesure de cette évolution est la miniaturisation : rendre nos machines plus petites.
Un ordinateur comprenant la mémoire d’un ordinateur portable aujourd’hui était de la taille d’un court de tennis dans les années 1970. Bien que les scientifiques aient fait de grands progrès en ce qui concerne la réduction de la taille individuelle des composants informatiques, ils n’ont pas encore réussi avec succès à réduire la distance entre les transistors, principaux éléments de nos ordinateurs. Ces espaces entre les transistors ont été extrêmement coûteux et beaucoup plus difficiles à miniaturiser, représentant un obstacle dans le développement futur des ordinateurs.
L’électronique moléculaire, qui utilise des molécules comme blocs de construction pour la fabrication de composants électroniques, a été considérée comme l’ultime solution de miniaturisation. Cependant, à ce jour, personne n’avait réussi à fabriquer des circuits électriques complexes utilisant des molécules.
Aujourd’hui, un groupe international de chercheurs dirigé par le professeur Danny Porath, ainsi que Etta et Paul Schankerman, professeur en biomédecine moléculaire à l’Université hébraïque de Jérusalem, a fait une percée importante en ce qui concerne le développement de circuits électriques à base d’ADN. Ils révèlent l’utilisation de mesures reproductibles et quantitatives de flux d’électricité à travers de longues molécules composées de quatre brins d’ADN.
La recherche apparaît dans la prestigieuse revue Nature Nanotechnology sous le titre « Transport de charge longue distance dans des simple molécules d’ADN G-quadruplex. »
Le Prof. Porath est affilié à l’Institut de chimie et au Centre de nanosciences et nanotechnologie de l’Université hébraïque de Jérusalem. Les molécules ont été produites par le groupe de recherche d’Alexandre Kotlyar de l’Université de Tel Aviv, qui collabore depuis plus de 15 ans avec le professeur Porath. Les mesures ont été effectuées principalement par Gideon Livshits, un étudiant doctorant du groupe du Prof. Porath, qui a mené le projet avec beaucoup de créativité et de détermination. La recherche a été menée en collaboration avec des groupes du Danemark, Espagne, États-Unis, Italie et Chypre.
D’après le professeur Porath, «Cette recherche ouvre la voie à la mise en œuvre de circuits programmables à base d’ADN pour l’électronique moléculaire, ce qui pourrait conduire à une nouvelle génération de circuits informatiques qui seraient plus sophistiqués, moins chers et plus simples à produire. »