Tristan Rose, étudiant-ingénieur à AgroParisTech nous raconte cette 2ème journée d’étude sur la gestion de l’eau en Israël. « Nous sommes arrivés tôt au Kibboutz Hatzerim, berceau de Netafim et du goutte-à-goutte, dans le désert du Néguev. Nous y avons rencontré Shavit Dahan, chargé de l’Afrique du nord et de l’ouest de Netafim. Il nous a alors présenté Netafim qui est la société leader dans le marché de l’équipement en irrigation goutte-à-goutte dans le monde. Son influence est majeure pour le futur de l’agriculture du fait de la croissance exponentielle de la population mondiale qui devrait atteindre neuf milliards d’habitants en 2050. Le changement climatique, provoquant notamment l’avancée du désert, rend la technologie de l’irrigation goutte-à-goutte primordiale.
Nous avons abordé les projets réalisés par Netafim en Afrique du nord et de l’ouest auprès des entreprises ou des populations paysannes des pays de la région.
Cette conférence très interactive nous a beaucoup intéressés. Elle a entraîné de nombreuses discussions très animées à notre départ du Kibboutz. Par manque de temps de nombreuses questions restent en suspens pour nous après cette visite et nous espérons pouvoir échanger des mails, à notre retour en France, avec Shavit Dahan pour pouvoir ainsi poursuivre la discussion.
Nous sommes ensuite partis pour visiter le Zuckerberg Institute for Water Research, campus appartenant à l’université Ben Gurion. Nous y avons rencontré des étudiants avec qui nous avons partagé notre repas. A notre table, nous avons échangé avec Nir Galili et Alexis Victor sur leurs études et également sur le système social israélien. Maya Benami nous a présenté ensuite ses travaux de recherches sur le traitement de l’eau à l’aide d’un prototype nommé le « Recirculating Vertical Flow ». Pr. Anaham Beer a ensuite abordé l’importance des membranes et des mouvements des bactéries sur celles-ci lors du processus de désalinisation. Pr. Jack Gihon a complété ses propos en nous montrant les différentes techniques utilisées aujourd’hui en désalinisation (les électrodes ou la pression pour séparer le sel de l’eau). Pr. Alexander Yakinevitch travaille majoritairement sur des modèles de contamination de nappes ou encore sur l’infiltration de l’eau dans les sols. Pr. Amid Gross nous a ensuite présenté un prototype permettant de recycler principalement des effluents d’élevage en opérant une détoxification des rejets tout en maximisant le rendement énergétique.
Il nous a fait visiter une simulation d’un équipement prototype de méthaniseur de village bédouin pour recycler par exemple les déchets domestiques et d’élevage (chèvres). Pour finir la visite, nous avons observé une expérimentation recyclant les rejets riches en ammoniac des productions aquacoles.
Nous nous sommes alors rendus sur les bords de la Mer Morte où nous nous sommes baignés avant le coucher du soleil. Découvrant de nouvelles sensations, nous nous sommes bien amusés dans la mer ! On pouvait aussi apercevoir au loin les lumières des villages et villes de la côte Jordanienne. La journée s’est terminée dans une tente bédouine à Metzoqe Dragot, où nous avons dormi tous ensemble au beau milieu du désert. »
Jour 3
« Nous sommes partis très tôt ce matin bien avant le lever du soleil pour nous rendre à Massada, la célèbre forteresse juive située dans le désert de Judée face à la Mer Morte. Notre chauffeur Youssouf nous a déposés au pied de la forteresse et nous avons alors entrepris son ascension pour pouvoir apprécier le lever du soleil sur la Mer Morte et le désert. Une fois arrivés au sommet du plateau par le chemin du serpent, nous avons découvert un paysage splendide s’étendant jusqu’aux côtes jordaniennes.
Nous avons alors commencé la visite de ce lieu chargé d’histoire. La forteresse était à l’origine un palais refuge pour le roi juif Hérode le Grand. Celui-ci souhaitait en effet se protéger d’une éventuelle révolte intérieure ou d’une invasion extérieure. La forteresse serait devenue le refuge de 967 juifs zélotes lors de la Grande Révolte. La XIIème légion romaine a alors assiégé la citadelle de 72 ap. J.C à 73 ap. J.C en construisant une rampe d’accès à la forteresse. Pour éviter la mort certaine ou une capture par les Romains, les zélotes ont alors décidé d’organiser un « suicide » collectif : seuls deux femmes et leurs enfants ont survécu en se cachant dans une citerne. Depuis, cette place forte est le symbole de la volonté d’indépendance des juifs. Par exemple, de nombreux soldats de Tsahal sont envoyés à Massada pour prêter serment à l’Etat d’Israël.
A la suite de cette visite, nous sommes retournés en téléphérique au pied du piton rocheux et nous sommes partis pour les sources d’Ein Gedi où nous avons suivi le chemin des cascades jusqu’à la cascade de David ; nous en avons profité pour nous baigner sous le soleil et pour profiter de la douceur des températures.
Nous sommes ensuite allés au Kibboutz d’Ein Gedi où Dror Cohen, un chercheur d’Ahava, nous a fait visiter les laboratoires d’expérimentation des produits d’Ahava. Il nous a ainsi présenté les deux modèles utilisés dans le cadre des expériences sur les produits cosmétiques soit avec des kératinocytes (cellules constitutives de l’épiderme), soit avec des extraits de peau donnés par des patients après des actes de chirurgie. De nombreux tests sont réalisés après l’application du cosmétique pour déterminer ces effets sur les cellules de la peau !
Nous nous sommes rendus après à l’usine d’Ahava dans les territoires où le Pr. Ze’Evi Ma’or un des responsables de la R&D chez Ahava nous a fait visiter les laboratoires de R&D ainsi que ceux du contrôle qualité de l’entreprise. Alexis Brodach qui est le directeur de la production nous a alors guidés à travers l’usine. Nous avons ainsi pu découvrir les entrepôts de stockage des matières premières ou des produits finis, la salle de production des crèmes ainsi que la chaîne de production d’Ahava.
Peu avant notre départ, dans la boutique de l’usine la Pr. Meital Portugal a souhaité nous présenter le projet Marie Curie à l’horizon 2020 regroupant 14 étudiants en thèse dont 1 chez Ahava. Nous en parlerons à AgroParisTech à notre retour en France ! »