Israël Valley : Journée Internationale des droits des Femmes, l’économie israélienne se féminise

[:fr]A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars date choisie par l’ONU, notre partenaire Israël Valley fait le point sur les femmes qui occupent des postes de décision en Israël. En Israël, même si la Journée de la Femme passe plus ou moins inaperçue, de plus en plus de femmes accèdent à de hautes fonctions. Cette année, une constatation s’impose : l’économie israélienne est de plus en plus dirigée par des femmes. Banque centrale d’Israël, banques commerciales, ministère des Finances, assurances, etc. Désormais, les principaux postes clé de l’économie du pays sont aux mains de femmes.

BRISER LE PLAFOND DE VERRE

Des femmes aux commandes de l’économie israélienne: c’est bien la révolution silencieuse que connaît Israël. Dorénavant, les femmes brisent « le plafond de verre », pour reprendre l’expression apparue aux États-Unis à la fin des années 1970 et qui désigne la difficulté d’accès des femmes aux postes supérieurs de l’économie. Pour les plus sceptiques, il suffit de jeter un œil sur l’organigramme du ministre israélien des Finances : les femmes sont en écrasante majorité au sommet de la hiérarchie. C’est, en partie, au ministre Yaïr Lapid que l’on doit la montée en force des femmes.

C’est ainsi que la Directrice de Cabinet du ministre des Finances (“Director General”) est Yaël Handorn ; à 43 ans, elle est la première femme à occuper ce poste très convoitée. De même, Mihal Abadi-Boiangiu a été récemment nommée au poste de Trésorière générale (“Accountant General”) ; à 47 ans, elle est aussi la première femme à ce haut poste. Autre récente nomination : Dorit Salinger (53 ans) occupe le puissant poste de “Directrice du Marché des Capitaux, de l’Assurance et de l’Epargne” (Director of Capital Market, Insurance and Savings Department).

SECTEUR BANCAIRE : PRÉCURSEUR

Le secteur bancaire en Israël, public comme privé, est sans doute le précurseur en matière d’emploi de femmes au sommet de la hiérarchie. Désormais, la Banque d’Israël est dirigée par deux femmes : la gouverneure Karnit Flug, et la vice-gouverneure Nadine Baudot-Trajtenberg.

Dans le secteur bancaire privé aussi, trois des cinq grands groupes bancaires du pays sont dirigés par une femme. Mis à part le fait qu’il s’agit de femmes brillantes, les nouvelles banquières qui ont pris les commandes de banques israéliennes ont au moins un autre point commun : leur nom est imprononçable pour un néophyte. Qu’on en juge: Lilach Asher-Topilsky (Bank Discount), Rakefet Russak-Aminoach (Bank Leumi), et Smadar Barber-Tsadik (First International Bank).

Dans un pays réputé pour son « machisme », l’avènement des femmes au sommet de la pyramide bancaire du secteur privé mérite d’être souligné. Reste deux autres grandes banques israéliennes qui sont dirigées par des hommes : Zion Kenan (Bank Hapoalim) et Eldad Fresher (Bank Mizrahi-Tefahot). Mais rien n’est impossible : avant de prendre les commandes de la Discount, Lilach Asher-Topilsky était l’adjointe au directeur général à la Bank Hapoalim. Et en novembre dernier, une autre transfuge de l’Hapoalim, Anat Levine (50 ans), a été nommée directrice générale de la compagnie d’assurance Migdal.

POLITIQUE : CHERCHEZ LA FEMME

En politique aussi, l’accès des femmes à de hautes fonctions s’accélère. Dans l’actuelle Knesset élue en février 2013, la présence féminine bat tous ses records : on y compte 27 femmes sur 120 députés. En revanche, la percée des femmes est encore timide au sein des pouvoirs locaux : seulement 3 femmes ont été élues maires aux dernières municipales israéliennes.

Malgré quelques exceptions, le secteur public en Israël reste assez discriminatoire vis-à-vis des femmes. Il faut croire que le secteur privé s’ouvre davantage aux femmes que le secteur public. La raison semble pragmatique : lorsque ce sont les résultats financiers qui comptent, les préjuges machistes deviennent secondaires.

En revanche, la présence féminine à des postes clé de l’économie israélienne ne signifie pas pour autant que les écarts de salaires entre femmes et hommes se réduisent : en 2013, une femme gagnait 34 % de moins qu’un homme. Certes, une partie de cet écart s’explique par la durée moyenne du travail qui est plus courte chez la femme ; mais si l’on considère le salaire horaire, l’homme gagne encore 16% de plus que la femme.

DEUX FEMMES A LA TETE DE LA BANQUE D’ISRAEL

Nadine Baudot-Trajtenberg est l’adjointe de la gouverneure de la banque d’Israël Karnit Flug. Le Conseil des ministres a avalisé la proposition de Karnit Flug : Nadine Baudot-Trajtenberg est vice-gouverneure de la Banque d’Israël. C’est la première fois dans l’Histoire du pays que la Banque centrale est dirigée par deux femmes.

Nadine Baudot-Trajtenberg est une économiste israélienne native de Montréal. Docteure en Économie de l’Université Harvard, Nadine Baudot-Trajtenberg a été la première québécoise à recevoir la prestigieuse Bourse Rhodes, qui lui a permis de poursuivre des études universitaires de second cycle à l’Université Oxford, en Angleterre.

Pendant plus de vingt ans, Nadine Baudot-Trajtenberg a été vice-présidente de la Banque Hapoalim et directrice générale chargée des relations avec les investisseurs. Elle est actuellement vice-doyenne du département d’économie du Centre Interdisciplinaire d’Herzliya, la première institution privée d’enseignement universitaire d’Israël.

Nadine Baudot-Trajtenberg est l’épouse de Manuel Trajtenberg, rendu célèbre lorsque le gouvernement israélien l’a nommé à la tête de la commission chargée de formuler des recommandations à la suite des mouvements sociaux de l’été 2011.

EXPÉRIENCE DE LA BANQUE

C’est dans le plus grand secret que Karnit Flug a procédé à la sélection des candidats au poste de vice-gouverneur. Il semble que même les hauts fonctionnaires de la banque centrale n’étaient pas au courant de la candidature de Baudot-Trajtenberg jusqu’à ce qu’elle soit annoncée dans les médias israéliens. Le choix de Flug aurait été dicté par la formation de Baudot-Trajtenberg, par son expérience de la banque et des marchés de capitaux.

En sa qualité de vice-gouverneure, Nadine Baudot-Trajtenberg devra remplacer la gouverneure Flug en l’absence de cette dernière, ou dans le cas où celle-ci ne pourrait remplir sa fonction. La durée du mandat du gouverneur adjoint est de cinq ans, renouvelable pour une période supplémentaire.

Dans plusieurs interviews à la presse israélienne, Nadine Baudot-Trajtenberg s’est montrée préoccupée par les inégalités qui règnent en Israël, ainsi que par la pauvreté qui touche les enfants et qui sévit particulièrement chez les Juifs ultra-orthodoxes et les Arabes israéliens. Elle s’est prononcée aussi pour une aide financière accrue aux étudiants israéliens ; pour Nadine Baudot-Trajtenberg, les frais de scolarité ne sauraient constituer une barrière pour poursuivre des études supérieures. Elle a aussi suggéré que les bourses de l’Etat soient subordonnées à leur remboursement lorsque les étudiants entreront dans la vie active.[:en]March 8th is International Women’s Day, celebrated by the United Nations and many countries, including Israel. Civilization has made a long way since the struggle for equal rights for women, aimed at balancing the legal status of women to that of men. International Women’s Day commemorates the struggle for equal rights for women and the struggle of women for justice, peace and progress. This day is dedicated to examining the integration of women in various fields of economics, politics and society, and to mark their achievements in these fields.

History of the Struggle for Equality
The process of modernization in Europe during the 18th and 19th centuries, alongside the European Enlightenment movement, led the demand for women’s equality and supported their struggle. John Stewart Mill’s « The Subjection of Women » (1869) is considered a landmark in the struggle for women’s equality in England during the 19th century. Mill’s work debated the subjection of women within their families, arguing that the principles of justice should first be implemented in the family and only then in the general society. He also claimed in his book that a society based on justice is not capable of differentiating women.

As the industrial revolution progressed, during the late 19th and early 20th centuries, many workers were drawn to work in industrial plants, among them women and children. This phenomenon was instrumental in forming the status of women as a vital and influential labor force, and in beginning to acquire their rights. The workers, among them women, were required to work long hours in difficult, unhealthy conditions, bringing about the gradual formation of professional unions, inspired by different aspects of socialism.

On March 8th 1857, hundreds of textile workers in New York opened a strike because of their low pay, long hours, and inhumane conditions. It was one of the first times in history that women workers organized in protest. Two years later, these protesting women formed the first workers’ union, holding traditional demonstrations on a yearly basis.

On March 8th 1908, the Socialist Women’s Organization in the United Stated held a mass demonstration in New York City. It was organized by the suffragists – a women’s movement established in the late 19th century that struggled for voting rights for women and the promotion of bills for the protection of women. Fifteen thousand women marched through the streets of New York in demand for decreasing women’s working hours, increasing their pay and providing them with rights to vote. The suffragists’ struggle in the United States ended with the 19th amendment to the constitution of the United States, ratified in 1920, in which women were guaranteed rights to vote.

International Women’s Day was first marked in the United States on February 28th 1909.

In August 1910, during a meeting of the International Socialist Women held in Copenhagen, a suggestion was accepted for declaring an international day in honor of women’s rights and for marking the suffrage movements’ struggles around the world. The suggestion was accepted in a convention attended by more than 100 women representing 17 countries. The International Women’s Day was first marked in Austria, Denmark, Germany and Switzerland on March 19th 1911. Over a million men and women took part in the gatherings held that day. In addition to their demand to provide women with voting rights and the right to be admitted for any public post, the participants also demanded that women be given the right for integration in employment and the right for professional training, as well as putting a halt to all discrimination in labor between men and women. Less than a week later, on March 25th, more than 140 women workers perished in a fire in their factory in New York. The disaster was caused due to insufficient security measures, and it too became a landmark in the struggle of women for their working conditions and rights.

On the last Sunday of February 1913, a short time before the breakout of the First World War, women in Russia marked the International Women’s Day in a demonstration for peace. That year, on March 8th and around it, women convened in several European countries in protest against the atmosphere of war and in expression of solidarity with women worldwide.

On the last Sunday of February 1917, after it was known that 2 million Russian soldiers were killed in the war, women in Russia held a strike and protested for « livelihood and peace. » Four days later, the Russian Tzar was forced to step down, allowing the temporary government to grant – on March 8th, according to the Gregorian calendar – voting rights for women. These events finalized the date set for International Women’s Day.

The First World War had brought far-reaching social and political changes, leading towards advancement in the status of women across Europe. The war efforts and the service of men in the military front brought many women into the labor force. Women continued to hold significant positions in the economy following the war, enabling them to demand and receive rights they did not have prior to that time, including the passive and active participation in voting. This right was granted between the two world wars in many developed countries. The mass amount of losses caused by the First World War brought many women to devote their time for public action in promotion of world peace, connecting it to their struggle for equality.

After the 1920’s the interest in the International Women’s Day had declined. The Second World War, beginning only twenty years after the first war ended, and the mass destruction caused by both wars, brought much distress and called for a change in priorities. The interest in the social, political and economic status of women was repressed. The « Happy Housewife Myth, » which reached its climax in the United States during the 1950’s, had promoted that women administer to the household and vacated working positions for men returning from the war front.

In the 1960’s, upon the awakening of the Feminist Movement, International Women’s Day was marked again in many countries. Betty Friedan’s « The Feminine Mystique » (1963), in which the author examined women’s issues in modern society, became a best-seller and was translated into many languages. In her book, Friedan claimed that women are required to enslave their potentials, and even their identity, in order to fulfill their traditional « destination » of marriage and raising of children. These in turn prevent women from filling positions that would endow them with satisfaction. In 1977, the United Nations’ General Assembly decided to dedicate a day marking women’s rights and world peace, and in 1979 it adopted the treaty for exterminating all forms of discrimination against women. The latter was validated in 1981, after it was signed by 20 countries. Israel was one of the first states to sign the treaty, which was meant to guarantee the right of women to enjoy from economic, social, political and civilian equality, as it is anchored in international treaties for human rights.

Today, only a few states – Saudi Arabia and developing countries in Africa – prevent women from complete equality regarding the right to vote or to be elected. The rates of women elected to parliaments remain low worldwide, in comparison to their ratio in population, and it is even lower in the dominating bodies of political parties and in governments. The rate of women in the labor force reaches up to 30%-40% in progressive countries, though their average pay is distinctively lower than that of their male counterparts. The ratio of women in executive positions is also much lower than their ratio in population.

Each year in March, the Women’s Committee of the United Nations convenes and in it are delegates of all member states. The Israeli delegation is made up jointly by the Ministry of Foreign Affairs and the Authority for the Advancement of Women, varying its composition in relation to the topics expected to be debated. The members of the Israeli delegation also hold conferences with Jewish women and representatives of Jewish women’s organizations from the Diaspora. This connection is meant to encourage cooperation and initiate exclusive projects with women of the Diaspora, as well as strengthening the influence of the Jewish lobby over the government.

International Women’s Day is marked in Israel by public demonstrations, events and panels concerning the state of women in areas such as equality in pay, equality in work opportunities, the struggle against family violence, etc.

http://www.knesset.gov.il/lexicon/eng/intl_woman_day_eng.htm[:]

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