« En plus du satellite franco-israélien Venµs de surveillance de la végétation mené par le CNES et l’ISA, la France et Israël collaborent à présent sur un nouveau projet lié à l’observation du réchauffement climatique que nous décrit ici le Dr Sivan Cohen-Wiesenfeld » note Esther Amar, fondatrice d’Israël Science Info.
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Le Pr Colin Price du Département de Géosciences de l’Université de Tel-Aviv va participer à un projet de coopération des agences spatiales israéliennes et françaises qui explorera pour la première fois la formation des nuages à partir de l’espace afin de déterminer leur rôle dans le changement climatique. Dans le cadre de la mission de recherche, à laquelle prendront part trois autres institutions universitaires israéliennes, le CNRS et l’Université de Lille seront lancés trois mini satellites qui réaliseront des mesures manquantes encore aujourd’hui pour mieux comprendre le dérèglement du climat global de la Terre. Participeront également au projet les Pr Daniel Rosenfeld et le Pr Nir Shaviv de l’Université Hébraïque de Jérusalem (UHJ), des chercheurs du Technion et le centre IDC d’Herzliya du côté israélien, ainsi que les Dr Céline Cornet de l’Université de Lille, et Cathy Clerbaux et Eric Defer du CNRS.
L’Agence spatiale israélienne auprès du ministère de la Science et de la Technologie a récemment annoncé un nouveau projet de coopération avec l’Agence spatiale française, dans le cadre duquel seront développés, construits et lancés trois mini satellites conçus pour l’étude du changement climatique. Les satellites étudieront pour la première fois la vitesse de croissance des nuages depuis l’espace et aideront à résoudre le mystère de leur rôle dans le changement climatique et à trouver des solutions aux problèmes qui en découlent. Une fois développés et construits, les trois satellites seront lancés ensemble et se déplaceront en vol en formation.
Une étroite coopération avec la France
« Les scientifiques israéliens vont prendre part à la recherche de solutions aux problèmes qui préoccupent l’humanité dans son ensemble concernant le changement climatique et le réchauffement global », a déclaré Avi Blasberger, directeur de l’Agence spatiale israélienne. « C’est la quatrième mission de recherche conjointe au cours de l’année écoulée avec la France avec qui nous menons une coopération étroite pour la recherche spatiale et le développement de technologies conjointes ».
Les satellites développés serviront à mesurer les principaux facteurs affectant l’énergie et les changements du système climatique, qui jusqu’à présent n’ont pu été mesurés avec l’exactitude requise. Ils étudieront le mécanisme par lequel les nuages se forment, grandissent et affectent la température de la Terre, ainsi que la formation des orages.
Les satellites effectueront simultanément trois types de mesures. D’une part des photographies sous trois angles différents qui permettront de construire une cartographie tridimensionnelle des nuages et de suivre leur évolution dans le temps. Les données obtenues permettront de calculer l’intensité des vents verticaux qui produisent les nuages, facteur qui n’était pas mesurable jusqu’à présent à partir des satellites. Deuxièmement, une mesure spectrale de la composition des divers types de molécules entourant le nuage, y compris la vapeur d’eau et les oxydes d’azote, qui permettra de déterminer le facteur le plus important dans l’influence des nuages sur le système climatique. Enfin, la mesure des éclairs générés à l’intérieur des nuages et leurs effets sur la concentration de gaz à effet de serre tels que l’ozone.
Selon les scientifiques, ces mesures contribueront à construire une image plus complète du système climatique en général et des nuages en particulier, connaissances nécessaires pour comprendre le changement climatique, et qui manquent encore aujourd’hui.
Auteur : Sivan Cohen-Wiesenfeld, PhD, Rédac’chef de la newsletter Université de Tel-Aviv/AFAUTA