USA : le Nobel de l'Environnement 2018 salue l'étude Weizmann (Israël) sur la destruction des espèces

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En mai dernier, Israël Science Info avait publié le résultat d’une étude menée en Israël, une première scientifique. Le Pr Ron Milo, chercheur à l’Institut Weizmann et son équipe ont voulu comprendre le poids infime que représente l’Homme dans la balance des êtres vivants sur la Terre et les pertes considérables causées par les humains aux autres espèces. Alors même que l’Homme ne représente que 0,01 % des formes de vie sur la Terre ! L’étude voulait montrer dans quelle mesure l’activité dominante des humains a causé la perte de nombreuses espèces. Et plus le temps passe, plus le nombre d’espèces disparaissent du fait de l’activité humaine. À terme, il ne resterait ainsi que les espèces domestiques, les élevages et les espèces sauvages que les hommes ont choisi de protéger.

Hasard ou ironie de l’histoire, un Américain, le Dr Paul Falkowski, de l’Université Rutgers aux USA, est l’un des lauréats du Prix Tyler pour l’Environnement 2018 (« Nobel » de l’environnement) pour son travail d’excellence durant des décennies pour la compréhension scientifique et ses publications sur les impacts du changement climatique.

Rappelons qu’au dernier G7, Donald Trump, climatosceptique convaincu, a boycotté la séance de travail consacrée au changement climatique et qu’il a supprimé un programme de surveillance  de la Nasa du dioxyde de carbone et du méthane dans l’atmosphère, considérés comme contribuant au réchauffement de la planète, tuant ainsi le Carbon Monitoring System selon la revue Science. Ce programme créait des modélisations en haute résolution des flux de gaz à effet de serre sur la Terre.

Le Dr Paul Falkowski n’avait pas participé à l’étude de Weizmann, mais il a déclaré à cette occasion : “ Cette étude est la première analyse complète de la répartition de la biomasse de tous les organismes, virus compris, sur Terre. Deux principales conclusions à cet article : primo, les humains sont extrêmement efficaces pour exploiter les ressources naturelles. Ils ont asservi, et dans certains cas éradiqué, des mammifères sauvages pour la nourriture ou le plaisir, sur pratiquement tous les continents ; secundo, la biomasse des plantes terrestres domine largement à l’échelle mondiale, et la plus grande partie de cette biomasse est sous forme de bois. » (The Gardian)

A savoir :

Le prix Tyler 2018 pour l’environnement – souvent décrit comme le « prix Nobel de l’environnement » – a été décerné en 2018 au Dr Paul Falkowski et au Dr James J. McCarthy pour leur excellent travail pendant des décennies dans la compréhension – et la communication – des impacts du changement climatique. « Le changement climatique pose un défi important à la communauté mondiale. Nous reconnaissons ces deux grands scientifiques pour leurs énormes contributions dans la lutte contre le changement climatique en augmentant notre compréhension scientifique sur la façon dont fonctionne le climat sur la terre, et en regroupant ces connaissances dans le but d’apporter un changement de politique », a déclaré Julia Marton-Lefèvre, présidente du Comité du Prix Tyler. « Aujourd’hui, les scientifiques américains envoient un message fort au monde en menant certaines des recherches les plus prometteuses sur le climat de la terre, et en contribuant à transformer ces connaissances en changements politiques », a déclaré Julia Marton-Lefèvre.

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Julia Marton-Lefèvre

L’activité humaine a changé l’atmosphère de la terre, ce qui modifié le climat. Cependant, les premiers modèles de climat étaient souvent inexacts, dans la mesure où la science ne disposait pas d’une compréhension détaillée de la façon dont notre climat moderne a évolué à l’origine. Comme l’origine de la vie est née dans l’océan, c’est exactement là que le Dr Falkowski a a choisi de cibler ses recherches – en publiant des articles influents sur le rôle critique des plus petites formes de vie de la terre dans l’évolution du climat moderne. En réunissant divers domaines tels que la biophysique, la biologie évolutive, la paléontologie, l’évolution moléculaire, l’écologie marine et la biogéochimie, le Dr Falkowski a pu dresser un portrait détaillé du climat de la terre à travers d’énormes échelles de temps, révolutionnant ainsi notre compréhension du changement climatique. Les recherches pionnières du Dr McCarthy sur les cycles des nutriments marins ont contribué à augmenter de façon significative notre compréhension de l’activité humaine sur le climat de la terre. Mais la recherche scientifique ne peut bénéficier à l’humanité que si elle mène à des progrès politiques.

James J.  McCarthy
Dr James J. McCarthy

C’est ce qui a convaincu le Dr McCarthy de collaborer avec certains des meilleurs chercheurs en environnement et leaders de la politique internationale du monde pour évaluer les impacts mondiaux du changement climatique. Sous la direction du Dr McCarthy, le Programme International Géosphère-Biosphère a été mis au point. Les données scientifiques produites par ce programme ont constitué un élément important du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), lauréat du Prix Nobel de la Paix, dont le Dr McCarthy a été coprésident en 2001. Il a également servi les États-Unis en tant que Président de l’Association Américaine pour l’Avancement des Sciences (AAAS).« Sa capacité à communiquer efficacement et avec éloquence sur l’importance et les risques de la crise climatique est sans égal », a déclaré l’ancien vice-président américain Al Gore, qui a partagé le Prix Nobel 2007 avec le GIEC.

Montant du prix : 200 000$ partagés entre les deux lauréats.

Dossier  disponible sur : www.tylerprize.org/press2018

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Last May, Israel Science Info published the results of a survey conducted in Israel, a first. Professor Ron Milo, a researcher at the Weizmann Institute and his team, wanted to understand the tiny weight that humans represent in the balance of living things on Earth and the huge losses caused by humans to other species. Although humans represent only 0.01% of life forms on Earth! The study attempted to show to what extent the dominant activity of humans has caused the loss of many species. And the more time passes, the more species disappear because of human activity. In the long term, it will probably remain only the domestic species, the livestock and the wild species that the men have chosen to protect.

Chance or irony of history, an American, Dr. Paul Falkowski, of Rutgers University in the US, is one of the winners of the Tyler Award for the Environment 2018 (« Nobel » of Environment) for his work of excellence for decades for scientific understanding and its publications on the impacts of climate change.

At the last G7, Donald Trump had boycotted the working session on climate change and removed a monitoring program of NASA on carbon dioxide and methane in the atmosphere, contributing to global warming, thus killing the Carbon Monitoring System, according to Science. This program created high-resolution modeling of the flow of greenhouse gases on Earth.

The oceanographer Paul Falkowski (Tyle Prize for Environment 2018), Rutgers University in the US and not part of the research team, said: “Weizmann study is, to my knowledge, the first comprehensive analysis of the biomass distribution of all organisms – including viruses – on Earth. There are two major takeaways from this paper ». “First, humans are extremely efficient in exploiting natural resources. Humans have culled, and in some cases eradicated, wild mammals for food or pleasure in virtually all continents. Second, the biomass of terrestrial plants overwhelmingly dominates on a global scale – and most of that biomass is in the form of wood.” (The Gardian)

About 2018 Tyler Prize:

The 2018 Tyler Prize for Environmental Achievement – often described as the ‘Nobel Prize for the Environment’ – has been awarded to Paul Falkowski and James J. McCarthy, for their decades of leadership in understanding – and communicating – the impacts of climate change.“Climate change poses a great challenge to global communities. We are recognizing these two great scientists for their enormous contributions to fighting climate change through increasing our scientific understanding of how Earth’s climate works, as well as bringing together that knowledge for the purpose of policy change,” said Julia Marton-Lefèvre, Chair of the Tyler Prize Committee. “This is a great message for the world today; that U.S. scientists are leading some of the most promising research into Earth’s climate, and helping to turn that knowledge into policy change,” said Marton-Lefèvre. Human activity has changed Earth’s atmosphere, which in turn is changing the Earth’s climate. However, early climate models were often inaccurate, because science lacked a detailed understanding of how our modern climate originally evolved. Since all life originated in the ocean, that’s exactly where Dr. Falkowski chose to focus his research – publishing influential papers on the critical role of earth’s smallest lifeforms in the evolution of our modern climate.

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Julia Marton-Lefèvre

By bringing together diverse fields such as biophysics, evolutionary biology, paleontology, molecular evolution, marine ecology and biogeochemistry, Dr. Falkowski built a picture of Earth’s climate across enormous timescales – revolutionizing our understanding of climate change. Dr. McCarthy’s pioneering research on marine nutrient cycles added significantly to our understanding of human activity on Earth’s climate. But scientific research cannot be of greatest benefit to human kind, unless it leads to improved policy. It was this that convinced Dr. McCarthy to engage with some of the world’s best environmental researchers and international policy leaders, to assess the global impacts of climate change. Under Dr. McCarthy’s leadership, the International Geosphere Biosphere Programme was developed. The science produced by this programme was an important component of the Nobel Peace Prize-winning Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), of which Dr. McCarthy was co-chair in 2001. He also served the United States in his role as President of the American Association for the Advancement of Science.“His ability to effectively, and eloquently communicate the importance and risks of the climate crisis are unparalleled,” said Former U.S. Vice President Al Gore, who shared the 2007 Nobel Prize with the IPCC.

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